Cinq des neuf sénateurs juifs aux Etats-Unis annoncent qu’ils soutiennent l’accord sur le nucléaire iranien

Israël a renforcé la sécurité de l’ambassade des États-Unis à Tel Aviv, ainsi que celle de la résidence de l’ambassadeur américain Dan Shapiro, après que celui-ci a reçu des menaces de mort, dans lesquelles les Etats-Unis sont fustigés pour leur rôle dans la conclusion de l’accord sur le nucléaire iranien le mois dernier, rapporte vendredi la presse israélienne.

Selon le journal Yediot Aharonot, des lettres de menaces adressées à Shapiro ont été envoyés à l’ambassade américaine ces derniers jours.

Le diplomate américain a également reçu un message anonyme hostile sur sa page Facebook, dans lequel l’auteur accuse les Etats-Unis d' »abandonner Israël » et soutient que Shapiro est un « kapo », terme qui les personnes qui étaient chargées d’encadrer les prisonniers dans les camps de concentration nazis

Aucun suspect n’a pour l’instant été appréhendé et l’affaire a été prise en charge par des enquêteurs.

Lundi, Shapiro a affirmé à la radio israélienne que le Premier ministre Benyamin Netanyahou avait ignoré les demandes d’intensifier la coopération sécuritaire avec les Etats-Unis en raison de l’accord nucléaire conclu avec l’Iran, auquel Israël est fermement opposé.

« Nous aurons besoin de travailler ensemble pour faire face aux menaces de l’Iran », a déclaré Shapiro. « Nous pouvons commencer à nous préparer pour le jour d’après », a-t-il ajouté.

Cinq des neuf sénateurs juifs soutiennent l’accord

Pendant ce temps, aux États-Unis le sénateur Al Franken a annoncé qu’il comptait soutenir l’apporbation de l’accord sur le nucléaire iranien au Congrés, devenant ainsi le cinquième sénateur juif sur les neuf que compte le Sénat à se ranger derrière l’accord, a rapporté jeudi le site d’informations JTA.

« Beaucoup ont exprimé des réserves au sujet de l’accord, et je partage certaines de ces réserves », a écrit Franken dans une tribune publiée sur le site de CNN.

« Ce n’est pas un accord parfait, mais il est solide », a-t-il poursuivi. « Cet accord est, à mon avis, la façon la plus efficace et réaliste d’empêcher l’Iran d’arriver à produire une arme nucléaire dans les 15 prochaines années », a-t-il ajouté.

Des Juifs inflluents de Hollywood soutiennent aussi l’accord

Quatre-vingt dix-huit membres éminents de la communauté juive de Los Angeles ont également pris position en faveur de l’accord, parmis lesquels le créateur de la fameuse série « Mad Men » Matthew Weiner et la productrice exécutive de « Game of Thrones », Carolyn Strauss.

Dans une lettre ouverte au Congrès, publiée jeudi dans le « Jewish Journal », les 98 signataires, qui se présentent comme des « partisans juifs américains d’Israël », ont fait valoir que l’accord est « dans l’intérêt des États-Unis et d’Israël ».

Les producteurs Lawrence Lear (« Pulp Fiction » et « Inglorious Basters »), Mike Medavoy (« Black Swan », « Shutter Island »), l’architecte Frank Gehry, et le producteur Norman Lear sont parmi les signataires de la lettre.

Malgré la vague de soutien des Juifs d’Hollywood en faveur de l’accord sur le nucléaire, l’Anti-Defamation League a appelé le Congrès à ne pas l’approuver lors du vote qui doit se tenir le 17 septembre prochain.

« Étant donné les questions en suspens et nos profondes réserves quant à l’accord, nous estimons que le Congrès ne devrait pas l’approuver », ont déclaré les dirigeants de l’ADL dans un communiqué publié jeudi soir.

« Alors que l’ADL estime que l’administration américaine a répondu à certaines des questions qui ont été soulevées dans une lettre envoyée le 20 juillet dernier aux membres du Congrès, de graves préoccupations subsistent, notamment concernant l’efficacité du processus de vérification visant des éventuelles violations iraniennes à l’accord, la crédibilité de la dissuasion américaine à la lumière de l’accord, l’efficacité des limites nucléaires imposées à l’Iran sur le long terme, et la nouvelle légitimité de l’Iran et sa capacité financière renouvelée qui supportera sa politique extrémiste », indique le communiqué.

Les parlementaires américains sont actuellement en plein débat sur le sujet et une résolution de désapprobation de l’accord sera probablement adoptée avant le 17 septembre. Le président pourra toutefois y opposer un veto qui ne pourra ensuite être stoppé qu’à la majorité des deux tiers.

Pour s’assurer qu’au moins un tiers des membres du Congrès sont de son côté, Barack Obama défend le caractère historique et pacifique de l’accord, estimant que le débat est pour les élus « le plus conséquent » de la décennie en matière de politique étrangère.

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