Le mot d’ordre des députés sortants de l’ancienne coalition : recyclage.

Comment se recycler pour survivre, quelle alliance, quel compromis ou quelle compromission pour continuer à être encore député à la Knesset. Il faut lâcher les perdants, s’allier vite aux gagnants probables, ou créer une nouvelle offre qui pourrait séduire les électeurs. Et puis si on est dégouté de tout ça, faire comme Bennett ou Steinitz quitter tout simplement la politique.

Le principe des coalitions a une limite. Ces dernières se font après les élections sur des bases non pas programmatiques mais simplement politiques. C’est un système fait de confusions et de compromission. La vrai solution politique viable est celle d’une alliance préparée à l’avance, connaissant la composition de cette alliance et surtout leur programme commun. Sans ce programme et cet objectif commun, il n’y a qu’une option : l’échec.

La campagne électorale d’Israël pourrait produire un nouveau parti centriste. Netanyahu peut-il remporter la majorité cette fois ?

À une exception près, la campagne pour le vote du 1er novembre a débuté cette semaine avec les deux mêmes blocs assiégés qui ont amèrement bloqué les quatre élections précédentes des trois dernières années et demie. Les surprises ne peuvent pas être exclues dans la campagne de quatre mois à venir alors que le bloc au pouvoir à huit partis (« Just not Bibi ») et l’opposition dirigée par le Likud atteignent une majorité insaisissable à la Knesset de 120 membres.

Il se trouve que la sortie de Naftali Bennett du poste de Premier ministre, laissant la place à son partenaire Yair Lapid à la tête d’un gouvernement intérimaire, était à l’origine de cette exception. Présentant fièrement son exploit fédérateur en tant que Premier ministre à la tête d’un cabinet allant de l’extrême droite à l’extrême gauche, Bennett a promu comme son successeur à la tête du parti de droite Yamina le seul ministre disposé à servir dans un gouvernement dirigé par Binyamin Netanyahu. Ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked, si elle remporte les cinq sièges prévus pour ce parti en novembre (contre 7 lors de la dernière élection), elle offre au chef du Likud sa perspective d’une majorité de 63 sièges.

Il y a suffisamment de variables inconnues pour renverser cette perspective une fois que les négociations entre les parties rivales commenceront sérieusement. Les premiers pourparlers sont encore limités au bloc au pouvoir, qui a renversé Binyamin Netanyahu en mars 2021 et a gouverné pendant un peu plus d’un an, pour devenir le gouvernement le plus éphémère de l’histoire d’Israël. Cependant, quatre de ses huit partis membres se bousculent actuellement pour s’implanter après avoir été jugés par des sondages d’opinion incapables de survivre aux seuils d’entrée au parlement.

L’un d’eux, Tikva Hadasha (nouvel espoir) de droite de Gideon Saar, est en pourparlers pour monter à bord du Kahol Lavan du ministre de la Défense Benny Gantz (qui a obtenu 9 à 10 sièges). Il en va de même pour l’un des transfuges de Yamina, MK Kahane. Ensemble, ils pourraient établir un nouveau parti centriste attrayant capable de grignoter le Yesh Atid (Futur) dominant de Yair Lapid, qui recueille environ 19 à 20 sièges, juste derrière les 34-35 du Likud. D’un autre côté, le Premier ministre par intérim peut ramasser les restes des factions en perdition.

Gantz est devenu une propriété séduisante attirant des prétendants des deux blocs. Bien qu’ils soient des ennemis avérés, le ministre de la Défense envisagerait discrètement une offre de Netanyahu de rester en place avec la large autorité dont il jouit actuellement, et d’autres avantages. Il fournirait au bloc de Netanyahu une majorité imbattable.

Le chef du Likud pourrait aussi profiter d’une faible participation dans le secteur arabe, désenchanté par les performances de ses deux partis et plus encore par celle du parti d’extrême gauche Meretz, même si son chef, Horowitz, est perçu comme fonctionnant bien comme ministre. Une fusion avec une autre faction au pouvoir boiteuse, les travaillistes, aiderait les deux à rester debout.

Alors que Bennett est généralement considéré comme ayant été un bon Premier ministre étonnamment bon, avec des succès dans des domaines critiques. Il a suivi le travail de Netanyahu pour freiner la pandémie de covid sans toutefois imposer de confinement ; Israël a profité de plusieurs mois sans tirs de roquettes palestiniennes depuis la bande de Gaza ; un budget de l’État a finalement été adopté après une pause de deux ans ; la menace iranienne semblait enrayée.

Néanmoins, Shimrit Meir, qui a quitté son emploi en tant que l’un de ses principaux conseillers, diagnostique que Bennett a fait un flop en tant que leader politique. Il n’a pas réussi à lire les signes de révolte dans son propre parti Yamina, qui a finalement privé le gouvernement de sa très mince majorité à la Knesset et provoqué sa chute.

Bennett, qui prend du temps avant un retour, s’est lui-même séparé de l’historique Parti religieux national pour former Yamina. Le mouvement s’est scindé, Yamina rejoignant le camp anti-Netanyahu tandis que la faction sioniste religieuse, dirigée par Itamar Ben-Gvir et Bezalel Shmotrich, est restée fidèle au bloc Netanyahu. Le parti religieux sioniste gagne rapidement du terrain (jusqu’à 9 places). Shaked aura donc du pain sur la planche pour éviter que Yamina ne devienne un parti sans représentant à la Knesset et disparaisse de l’échiquier politique.

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