Etudier l’arabe en Israël : une valeur ajoutée pour tous les citoyens

Un des nombreux objectifs en matière d’éducation en Israël est d’apprendre à connaître la tradition, la langue, la culture, l’histoire, et le patrimoine unique de la population israélo-arabe, ainsi que d’autres groupes minoritaires dans le pays, et de se renseigner sur leurs droits en tant que citoyens égaux.

Ceci est clairement écrit dans la loi de gouvernement sur l’enseignement obligatoire établie en 1953.

L’arabe, comme chacun le sait, est une langue officielle en Israël, en plus de l’hébreu.

Mais voici quelques données moins connues : des millions de citoyens qui sont diplômés du système éducatif en Israël ne connaissent pas l’arabe ni quoi que ce soit sur le patrimoine de la population arabo-israélienne.

Il est vrai qu’il y a toujours eu quelques étudiants qui ont appris l’arabe afin d’entrer dans certaines unités militaires, mais ce n’était pas le but des législateurs dans les années 1950.

En réalité, ils cherchaient tout le contraire. Leur idée était qu’une société polarisée, qui se divise naturellement en différentes filières de formation, doit trouver un moyen de combler l’aliénation. L’apprentissage de l’arabe ne devrait pas être une question de choix, mais plutôt une exigence.

L’impossibilité qu’a l’Etat d’Israël aujourd’hui à doter ses citoyens juifs d’une connaissance de la langue arabe peut être attribuée à une variété de facteurs. Elle est avant tout liée à ce qui est appris, l’arabe littéraire, qui n’est pas utile pour ceux qui parlent tous les jours.

Elle est également liée à la quantité d »arabe étudié : aujourd’hui seulement trois heures par semaine pendant trois ou quatre ans dans plus de la moitié des écoles à travers le pays. On peut aussi l’attribuer à ceux qui donnent les cours de langue arabe, en ce sens que les enseignants ne sont pas des Arabes, mais des Juifs, qui eux-mêmes ne sont pas toujours réellement arabophones.

Ce sont les expressions concrètes de vieilles politiques éducatives, dont le seul but est de répondre à un besoin, et pas vraiment à apprendre.

Il ya quelques années, les initiatives du Fonds Abraham avaient entrepris de vérifier si le sort de l’enseignement arabe en Israël était déjà scellé, ou s’il pouvait peut-être encore réussir.

Le programme « Ya Salam » a été élaboré, et a commencé à être enseigné dans 15 écoles de Haïfa et de Carmiel.

La sélection des villes ne fut pas faite au hasard, les maires des deux villes, respectivement Yona Yahav et Adi Eldar, étaient eux-mêmes des dirigeants du comité de développement.

Ils croient de tout leur cœur, que les enfants juifs de leurs villes doivent reconnaître leurs pairs arabes et être capables de communiquer avec eux.

Sept ans et 70.000 diplômés plus tard, le programme « Ya Salam » va maintenant être enseigné dans 200 écoles pour l’année scolaire 2012-2013.

22.000 étudiants, en cinquième et sixième années, vont apprendre les « médias arabes » d’une manière empirique et agréable, avec de talentueux maîtres arabes qui serviront d’ambassadeurs de leur langue et de leur culture si riches.

Les études d’accompagnement du programme prouvent qu’il existe un lien étroit entre l’apprentissage de ce programme d’études et les stéréotypes, fomentant le respect et la connaissance de la culture arabe et la production de l’ouverture à l’idée d’une citoyenneté commune et égale.

Il faut dire, à son crédit, que le Ministère de l’éducation est partenaire de ce programme et conscient de la possibilité d’un revirement réel dans les études arabes. Le chef du district du Nord au sein du ministère, le Dr Orna Simchon, a même ordonné que le programme soit mis en œuvre dans l’ensemble du district.

Mais cela ne suffit pas.

Cette reconnaissance doit être accompagnée d’une décision de mise en œuvre du programme dans toutes les écoles primaires à travers le pays, avec un budget permanent.

Comme le début de l’année scolaire approche, le ministre de l’Education Gideon Saar a une occasion en or pour adopter officiellement le programme « Ya Salam » afin de réaliser l’intention initiale des premiers législateurs d’Israël, et influencer l’avenir des relations judéo-arabes en Israël.

Amnon Be’eri-Sulitzeanu, Israel Hayom, 22 août 2012.

L’auteur est le co-directeur exécutif des Initiatives du Fonds Abraham, qui agit pour accroître l’intégration et l’égalité entre Juifs et Arabes en Israël.

Traduit et adapté de l’hébreu par Misha Uzan – JForum/Correspondant spécial

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