Israël face à un exercice d’équilibriste dans la dissuasion

Les dernières opérations de Tsahal à Djénine et dans le nord de la Samarie assurent non seulement la sécurité contre les menaces terroristes palestiniennes, mais envoient également un message intimidant à nos ennemis sur tous les fronts, car ils espèrent que les forces de sécurité israéliennes s’épuisent en raison de la crise interne.

La succession d’opérations dans le nord de la Samarie empêche les organisations terroristes locales de mener des attentats terroristes en Judée-Samarie et en Israël. Cela entrave leur capacité à s’organiser et les oblige à détourner la majeure partie de leur attention et de leurs ressources pour rester en vie et en sécurité.

C’est pourquoi il est crucial de maintenir cet élan et de leur éviter un répit qui leur permettra de s’organiser. Les chefs du Conseil de sécurité nationale d’Israël et du Shin Bet, qui devaient participer au Sommet sur la sécurité de Charm el-Cheikh, le savent bien et risquent de se retrouver sous la pression des autres participants au sommet pour réduire les opérations de Tsahal pendant le Ramadan. Nous devrions supposer que la réalité forcera le système de sécurité d’Israël à choisir entre le prix de ses actions (agitation) et le coût de s’abstenir de les faire (activité terroriste). À cet égard, il vaut mieux ne pas leur fournir d’assurances.

Le défi sécuritaire à Jérusalem deviendra plus grand. Le ramadan est déjà à nos portes, ainsi que la propagande de mensonges présentant « Al-Aqsa en péril ». Israël aura du mal à « convaincre ceux qui sont déjà convaincus », et il est douteux qu’il puisse apaiser la tension. Pourtant, avec une conduite correcte, il sera au moins en mesure d’empêcher une nouvelle détérioration. Il faut écouter la position des autorités de sécurité quant aux initiatives législatives en matière de répression susceptibles de créer des points de friction, de jeter de l’huile sur le feu et de détourner les forces de police vers celles-ci. Ces forces de police sont plus nécessaires dans toute la ville, procurant un sentiment de sécurité et répondant rapidement à chaque incident qui se produit.

Concernant la bande de Gaza, les menaces du Hamas ces derniers jours ne sont pas nécessairement la preuve que la dissuasion israélienne s’est affaiblie. Nous devons juger le Hamas selon ses actions. À l’heure actuelle, Israël n’a aucun intérêt à entrer dans la bande de Gaza pour mener une série d’hostilités, mais nous ne pouvons pas permettre au Hamas d’en profiter. La boîte à outils d’Israël contre le Hamas doit inclure des mesures qu’Israël prendra pour nuire personnellement aux hauts responsables du Hamas sans provoquer de détérioration généralisée. L’utilisation de ces mesures doit être non seulement à des fins de représailles mais également à des fins de dissuasion et de prévention.

Il en va de même pour l’arène nord, suite à l’infiltration du terroriste du Liban qui a placé un explosif en bordure de route au carrefour de Megiddo. D’une part, nous ne pouvons pas prendre cet événement à la légère, mais d’autre part, il est incorrect d’y voir un signe de notre perte de dissuasion. Ceux qui ont envoyé le terroriste en mission ne se hâtent pas d’en revendiquer la responsabilité ; sinon à cause de leur embarras, c’est probablement un signe de leur réticence à le faire. La déclaration du ministre de la Défense selon laquelle Israël ripostera est tout à fait appropriée. Dans ce cas, mieux vaut privilégier « la qualité de la riposte » à sa rapidité.

« Israël s’épuise » – c’est le titre que le média libanais Almayadeen a choisi de donner à son article de la semaine dernière sur la situation intérieure d’Israël. Le fonctionnement et les opérations des forces de sécurité israéliennes ces jours-ci mettent cet article en proportion. Dans le même temps, les défis sécuritaires auxquels il est confronté intensifient l’urgence de parvenir à une solution convenue qui mettra fin à la crise interne d’Israël.

Meir Ben Shabbat a été conseiller à la sécurité nationale d’Israël et chef du Conseil de sécurité nationale entre 2017 et 2021. Il est à la tête de l’Institut pour la stratégie sioniste et la sécurité nationale, à Jérusalem.

Source : israelhayom.com – Par Meir Ben Shabbat

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Pierre

La crise institutionnelle en Israel est une « chance » pour nos ennemis, qui s’en rejouissent ouvertement. L’unite est la seule solution pour vaincre.