Quatre acteurs manœuvrent pour une position favorable après-guerre : Etats-Unis et Israël versus Russie & Iran

Trump a pris un avantage important dans cette partie, le 12 janvier, quand il a stipulé que l’Europe aurait donné son accord à la révision des conditions de l’accord nucléaire avec l’Iran sur l’enrichissement d’uranium et les missiles balistiques.

Cette condition, que le Président Donald Trump a mis de côté pour l’avenir n’est qu’une facette de la campagne frontale de son administration contre l’Iran, -alors que, vendredi, est arrivée la date-butoir où il devait re-certifier les dérogations aux sanctions américaines et maintenir en place le cadre de l’accord nucléaire de 2015- .

La principale arène de cette bataille rangée en pleine évolution, c’est la Syrie, soulignent les sources de Debkafile à Washington, et sa cible n’est pas uniquement l’Iran, mais aussi la Russie. L’Administration Trump a opté pour ce point de départ de sa politique, alors que la nouvelle année démarrait à la lumière de quatre évolutions qui changent la donne :

  1. La Russie n’est pas du tout en train de retirer son armée de Syrie, malgré son engagement formel pris publiquement par le Président Vladimir Poutine, le 11 décembre. C’est même l’inverse : Moscou y renforce sa présence militaire, essentiellement grâce à des contingents des forces aériennes.
  2. Les mouvements de troupes au sol attestent de l’approfondissement de la coopération russo-iranienne en Syrie.
  3. D’après les services de renseignements, l’Iran se prépare à des déploiements militaires supplémentaires à grande échelle en Syrie, que nos sources estiment diriger plusieurs milliers de combattants chiites.
  4. Téhéran accélère ses envois de cargaisons d’armements avancés en Syrie, dont les missiles balistiques. La frappe aérienne israélienne du 9 janvier prenait pour cible l’une de ces cargaisons, alors qu’il était livré à une base de missiles sol-sol à al-Qutaifah, à 40 km à l’ouest de Damas.

Un point notable que souligne cette opération du 9/01, c’est que, cette fois, à la différence de la plupart des autres sorties aériennes en Syrie, Israël agissait de concert avec les Etats-Unis. C’est un tournant par rapport à la stratégie préalable d’Israël au cours de ces six dernières années de guerre civile en Syrie.

Jusqu’à présent, ses dernières actions militaires en Syrie restaient séparées des opérations américaines dans ce pays. La volte-face israélienne fait suite à la refonte de la politique américaine. Trump a laissé tomber sa précédente décision consistant à limiter les actions américaines en Syrie à la lutte contre l’Etat Islamique. Il est prêt, à présent, à se concentrer sur la présence militaire iranienne en Syrie, en y intégrant ses forces supplétives, le Hezbollah. Cette opération a ouvert la porte à une coopération militaire américano-israélienne plus étroite en Syrie.

Mais cela a aussi d’autres répercussions plus larges : la Syrie se retrouve au cœur des conflits au Moyen-Orient. Alors que la guerre civile s’éteint peu à peu, ce pays évolue pour devenir une arène décisive dans la rivalité des grandes puissances, Les Etats-Unis et Israël s’alignant contre la Russie et l’Iran. De façon intéressante, l’allègement des tensions entre Washington et Pyongyang a contribué à ce que Washington change sa focale et reprenne ses manœuvres pour se positionner dans la Syrie d’après-guerre face à deux autres rivaux : Moscou et Téhéran.

Le Premier Ministre a, pour sa part, fait le maximum tout au long de ce conflit, pour préserver une ligne de communication ouverte avec Vladimir Poutine et éviter une collision avec des éléments de l’armée russe en Syrie. Mais il devient difficile de savoir comment il sera en mesure de préserver ces acquis dans un proche avenir, et d’éviter une confrontation entre les intérêts russes et israéliens dans cette zone conflictuelle. De plus, Moscou a été bien noté à Jérusalem, pour avoir gardé le silence à propos des dernières frappes aériennes israéliennes contre les convois d’armes iraniennes à Al-Qutaifah.

On a obtenu un éclairage important sur les intentions américaines à l’encontre de l’Iran – et même bien plus lumineux que ce qu’on peut savoir des futures déclarations du Président Trump concernant la conformation iranienne à l’accord nucléaire – quand David Satterfield, agissant au tire d’adjoint au Secrétaire pour les affaires proche-orientales, est apparu un jour plus tôt devant la Commission des Affaires étrangères du Sénat.

Quand  Chris Murphy (Démocrate-Connecticut) lui a demandé : « Quelles fonctions remplissent les troupes américaines en Syrie, excepté de combattre Daesh? », Satterfield et d’autres lieutenants l’accompagnant ont refusé de répondre, sinon derrière des portes bien étanches. Ce n’est que quand il a « été pressé de répondre par Bob Corker (Républicain- Tennessee) et qu’on lui a fait savoir qu’il était obligé de répondre, que Satterfield a, finalement, concédé :

« Nous sommes profondément préoccupés par les activités de l’Iran, et l’éventualité que l’Iran renforce ses activités grâce à une plus grande capacité de transporter du matériel lourd en Syrie. Et je préférerais laisser cette discussion sans en dire plus ».

Adaptation : Marc Brzustowski

  

Four players jockeying for post-war positions in Syria. US & Israel vs Russia & Iran

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