Attaque de la tombe de Soleimani en Iran : quelle est l’organisation terroriste qui pourrait en être responsable ?
L’Iran commémorait la mort du général Qassem Soleimani, tué en janvier 2020 dans une attaque américaine de drone, lorsqu’une double explosion a provoqué un carnage.
L’explosion de deux engins explosifs dans le quartier du cimetière de la ville de Kerman en Iran a entraîné la mort d’au moins 103 personnes.
Au moins 103 personnes ont été tuées et 171 blessées dans l’explosion de deux engins explosifs aujourd’hui (mercredi) dans le quartier du cimetière de la ville de Kerman. L’attaque a eu lieu le quatrième jour de commémoration de l’assassinat du commandant de la Force Qods des Gardiens de la révolution, Qassem Soleimani, qui y est enterré.
Les autorités iraniennes ont déjà déclaré qu’il s’agissait d’un acte terroriste, et la question se pose donc de savoir qui pourraient en être les auteurs ? La réponse est peut-être celle des Baloutches.
La province de Kerman, où l’attaque a eu lieu, est située dans l’est de l’Iran et borde la province du Sistan-Baloutchistan, située à la pointe sud-est de l’Iran, et la plupart de ses habitants sont des Baloutches sunnites, qui parlent la langue baloutche. Dans la plupart des cas, les Baloutches font la une des journaux en raison des activités terroristes de la clandestinité baloutche. Elle s’appelle « Armée de libération Baloutche » et est désignée comme organisation terroriste par le Pakistan, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Union européenne et la Chine, mais pas par Israël.
Les Baloutches sont un peuple apatride dont la plupart (environ 6,8 millions de personnes) vivent dans la province du Baloutchistan. Deux millions vivent en Iran, le reste en Afghanistan, à Oman et une infime minorité au Turkménistan.
Le quartier le plus pauvre d’Iran, dans un emplacement stratégique
L’emplacement stratégique du district au niveau régional, par rapport à ses banlieues en Iran, conduit les autorités à une extrême brutalité même dans leurs conceptions à l’égard de toute manifestation de protestation dans le district. Par exemple, lors des manifestations qui ont suivi le meurtre de Mahsa Amini par les Gardes de chasteté en Iran, le nombre de morts au Sistan-Baloutchistan a été le plus élevé de toutes les provinces iraniennes. Y compris la province du Kurdistan, où Amini a grandi, à l’autre bout de l’Iran.
Le Sistan-Baloutchistan est la plus pauvre des 31 provinces iraniennes, selon les données officielles de Téhéran. Le district compte environ quatre millions d’habitants, dont environ 700 000 de nationalité afghane. Selon le Bureau iranien des statistiques, le revenu moyen des résidents ruraux du Sistan-Baloutchistan au cours de l’année persane précédente, qui s’est terminée en mars, était d’environ 900 dollars par an, soit moins de la moitié de celui de leurs homologues ruraux du reste du pays. Dans le même temps, les revenus des ménages urbains se sont établis à environ 2.200 dollars, après une baisse d’environ 35,4% par rapport à l’année dernière.
D’un autre côté, l’emplacement stratégique du district incite les autorités iraniennes à investir massivement dans les infrastructures de transport, notamment dans la ville portuaire de Chabahar. Il s’agit d’un port très stratégique pour les Iraniens, car il est le seul d’importance au cœur de l’océan Indien. Il s’agit donc d’une voie d’exportation importante vers l’Inde, qui a elle-même investi un demi-milliard de dollars dans son développement en 2016. En même temps, c’est un port stratégique pour l’Iran et pour ses voisins, en raison de sa proximité avec l’Afghanistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan, qui n’ont pas d’accès au large. Ceux-ci l’utilisent fréquemment pour les importations, et l’Iran gagne ainsi également des revenus grâce au transport à l’intérieur du pays – vers ses voisins.
JForum.fr avec www.globes.co.il Shmuel Elms
les funérailles de Qassem Soleimani dans la ville de Kerman où l’attaque a eu lieu aujourd’hui (2020) / photo : ap
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