Pourquoi les Américains ne font aucune confiance aux Républicains en matière de politique étrangère? 

 

« Chef, ça a bien été libéré, mais en mille morceaux »
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Résolvez-moi donc cette énigme, mes chers compatriotes américains! Un sondage de NBC du 9 avril démontre qu’une énorme majorité (70%) d’Américains doute que l’Iran se conformera à quelque accord que ce soit, cherchant à limiter ses armes nucléaires – mais une majorité (54%) pense encore qu’Obama fera, de toute façon, un meilleur travail que les Républicains dans la gestion du dossier iranien!

Donc, une majorité d’Américains -54%- fait confiance à Obama pour accomplir un meilleur travail en cherchant un accord avec l’Iran, comparés à 42% qui disent faire confiance aux Républicains au Congrès. Mais près de 7 Américains sur 10 disent que l’Iran ne se conformera sûrement pas à l’accord qui vient d’être obtenu. 

53% pensent que les bombes atomiques iraniennes constituent une « menace majeure » et seulement 37% pensent qu’il s’agit d’un danger mineur. La plupart des Américains, en bref, pense que l’Iran représente une menace majeure contre la sécurité des Etats-Unis et que l’accord nucléaire d’Obama n’est qu’une farce – mais ils préfèrent qu’Obama continue de garder la responsabilité des négociations, et pas nous (les Républicains). 

Peut-être qu’NBC a gonflé les chiffres. Peut-être qu’un correcteur d’épreuves obtiendrait des chiffres inverses. Et peut-être qu’un jour, que les cochons se verront pousser des ailes. 

On sort exténué à force de toujours chanter la même chanson, comme des batteleurs de foire, depuis une dizaine d’années. J’espère que ce problème finira par être résolu. Il y a quelques semaines, un ami qui a occupé des postes importants dans la défense, au sein de l’Administration Bush, faisait des remontrances : « Pourquoi devrions-nous nous inquiéter de revenir en arrière pour savoir quelles erreurs ont été commises? »

Le public américain ne s’en souvient pas beaucoup, mais il se souvient bien, en revanche, de l’interruption de millions de vies après le déploiement de 2, 6 millions d’Américains en Irak et en Afghanistan – sans même devoir mentionner les 6.000 morts et 52.000 blessés en mission, et des centaines de milliers d’autres dommages causés.

Mais, il y a une explication encore plus simple : la plupart des Américains ne fait pas confiance aux Républicains, en matière de guerre et de paix. Pas après les désastres de l’aide à la reconstruction de nations comme l’Irak et Afghanistan, ça c’est un fait. Et pourquoi donc nous feraient-ils confiance? Nos cercles dirigeants n’ont jamais admis y avoir fait la moindre erreur. Le Sénateur Ted Cruz, on peut en être sûr, a eu la jugeotte, à l’automne dernier, de dire que : « Nous nous sommes trop impliqués dans l’idée de reconstruire une nation » et « nous n’aurions pas dû essayer de transformer l’Irak en une Suisse du Moyen-Orient » – et il s’est, d’ailleurs, fait vertement admonesté par les Bushies (inconditionnels de Bush). Le courant républicain majoritaire est trop occupé à défendre le palmarès de Bush pour daigner répondre à la perte de confiance des électeurs américains. 

L’ancien Premier Ministre israélien Ehud Barak l’a dit de façon très juste : une frappe aérienne sur les installations nucléaires de l’Iran n’est pas une guerre. C’est la moitié d’une nuit de travail, une opération de précision comparable à l’élimination d’Osama Ben Laden. Mais nos dirigeants ne le diront jamais comme cela, parce que la perspective d’utiliser la force militaire réveille automatiquement les peurs qu’un million d’Américains repartent en guerre. C’est pourquoi Obama mène toujours le jeu haut la main, et qu’il est probable qu’il réussisse à vendre les intérêts américains et de leurs alliés aux Mollahs. Son atout-maître est le slogan répété à l’envi : « La seule alternative, c’est la guerre! ». Il se peut que ce soit vrai ou pas ; sur le blog d’Asia Times’ « Les Règles de la Maison Chatham », plusieurs anciens responsables de l’Administration Reagan débattent des mérites d’une frappe militaire. Une frappe aérienne contre les installations nucléaires iraniennes est sûrement une option viable. 

Les Républicains ont besoin d’une politique simple et claire sur l’usage de la force : nous ne devons employer la force que lorsque nous-mêmes et nos alliés proches sont sous la menace. Nous utiliserons ce genre de force qui expose le moins possible les Américains à des représailles. Nous ne sacrifierons pas le temps, sans parler de la vie, des soldats américains pour corriger les problèmes des autres pays. Je recommande aux candidats républicains de livre le livre d’Angelo Codevilla, en 2014 : To Make and Keep the Peace,[Pour faire et Préserver la Paix] et demande au Prof. Codevilla de leur concevoir un slogan pour un autocollant à mettre sur leur voiture [NDLR : comme c’est d’usage durant les campagnes américaines]

Il est difficile de savoir s’il faut en rire ou en pleurer, ou les deux à la fois, et dans quel ordre. Ici, nous avons le Président le plus incompétent de toute l’histoire des Etats-Unis qui est en train de massacrer un domaine ultrasensible et décisif de politique étrangère à la vue et au su du public, et en le gâchant de telle mauvaise manière que 7 Américains sur 10 pensent que tout accord que nous passions avec l’Iran ne sera qu’un objet de chantage – mais les Américains souhaitent toujours qu’Obama mène les négociations! Ce n’est pas seulement injurieux, c’est tout simplement humiliant. 

Combien d’autres humiliations devrons-nous subir, de la part de l’opinion publique, avant de nous relever et que nous volions dans la bonne direction? 

Par David P. Goldman
PJ Media
11 avril 2015

David P. Goldman est chercheur principal au Centre Londonien de Recherche Politique et titulaire de la Chaire de la Famille Wax au Middle East Forum.

http://www.meforum.org/5172/republicans-foreign-policy-voters

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