Iran: le régime des mollahs menacé par la contestation?

Plusieurs commandants de la communauté israélienne du renseignement et de la sécurité ont déclaré que les manifestations en Iran, qui ont éclaté dans tout le pays au cours des trois derniers mois, ne sont pas un phénomène passager, contrairement aux précédentes vagues de protestations contre le gouvernement de la République islamique au cours des 40 dernières années. années.

Un haut responsable de la sécurité israélienne a déclaré à Al-Monitor : « L’Iran actuel n’est pas l’Iran qu’il était il y a 10 ou 5 ans, ni l’année dernière ni même il y a trois mois. Ce qui se passe maintenant est plus profond, plus large et irréversible.

L’ancien vice-ministre de la Défense, le lieutenant-colonel (à la retraite) Ephraim Senna a qualifié la situation de « chronique » et a déclaré : « Ce n’est pas une autre perturbation locale ou une maladie passagère que nous voyons changer le visage de l’Iran, et il y aura pas de retour en arrière. »

« Le régime dispose encore de nombreux outils pour se protéger et la plupart d’entre eux ne sont pas épuisés. Nous voyons des changements potentiels et des concessions que le régime devra faire. D’une part, il nous est difficile de voir une alternative à l’actuel régime. D’autre part, le changement en Iran est réel », a déclaré le haut responsable de la sécurité israélienne.

La source a noté que même si le régime annule l’obligation du hijab qui a déclenché des manifestations à la mi-septembre avec la mort de Mahsa Amini, 22 ans, pour ne pas avoir porté correctement le hijab et porté des jeans serrés, les manifestations se poursuivront.

Il peut y avoir une période de calme, mais le peuple iranien a surmonté la barrière de la peur et les manifestants parlent de droits et de liberté contre le régime. « Il sera difficile, mais pas impossible, de renverser la vapeur », a-t-il ajouté. Ce point de vue a été renforcé à l’appui des protestations de la sœur de Khamenei, qui a qualifié son régime de « tyrannique ».

Les experts israéliens tentent de déterminer la résilience du régime et ses chances de survie à moyen et long terme. Ils pointent trois éléments qui manquent encore à la contestation pour renverser le régime.

Le premier est un leadership éminent et charismatique que les autorités ne peuvent pas faire taire, et peut provenir d’une opposition à l’Iran en exil, comme ce fut le cas avec le fondateur de la Révolution islamique en 1979, Ruhollah Khomeini.

« Pour l’instant, la manifestation n’a pas de leader éminent, ce qui est un défaut évident », a déclaré un haut responsable des services de renseignement israéliens. Un autre élément manquant dans la vague de protestation est les fonds organisés.

« Le troisième élément est le soutien d’ecclésiastiques respectés. Selon la source, le public en Iran n’abandonne pas l’islam et la majorité des Iraniens sont religieux. Il faut une autorité religieuse qui portera les manifestations à un niveau plus fort et leur fournir une justification religieuse », selon un haut responsable du renseignement, « à l’heure actuelle cette autorité est absente ».

Israël n’exclut pas la possibilité d’un changement à moyen et long terme. Un haut responsable israélien a déclaré: « Presque toutes les révolutions sont finalement un événement soudain où vous vous réveillez un jour, le mur s’est effondré et cela se produira en Iran aussi et personne ne sait quand et cela pourrait prendre des mois ou des années. La seule question pertinente est de savoir si cela se produira avant ou après que l’Iran devienne un État du seuil nucléaire ».

JForum avec  Nziv    

Crédit : Levant News