Attentat de la préfecture de police de Paris : Laurent Nuñez reconnaît un « loupé » dans la détection de Mickaël Harpon

TERRORISME Le secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Laurent Nuñez, était auditionné par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les dysfonctionnements qui ont conduit au drame

Caroline Politi

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Laurent Nunez, le 15 octobre 2019 à Paris.
Laurent Nunez, le 15 octobre 2019 à Paris. — Thomas SAMSON / AFP
  • Laurent Nuñez était auditionné ce mercredi par l’Assemblée nationale sur les dysfonctionnement du suivi de Mickaël Harpon.
  • Des « signaux faibles » avaient été détectés sans pour autant que sa hiérarchie ne fasse remonter ces éléments afin que des investigations soient menés.
  • Les derniers éléments de l’enquête précisent la motivation terroriste.

« Un loupé. » Ce mercredi, devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, le secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Laurent Nuñez, a reconnu une série de dysfonctionnements dans la détection de la radicalisation de Mickaël Harpon, l’assassin de la préfecture de police de Paris. Le 3 octobre dernier, cet agent administratif affecté aux renseignements parisiens (DRPP) a poignardé à mort quatre de ses collègues et grièvement blessé une cinquième avant d’être abattu dans la cour de la préfecture. Si ses motivations et son profil restent encore flous, les derniers développements de l’enquête ont permis de confirmer le mobile terroriste : une heure avant l’attaque, l’homme a notamment recherché sur son téléphone « comment tuer les infidèles ».

L’enquête a rapidement mis en lumière des failles dans le suivi de cet informaticien, atteint de surdité. Un rapport interne envoyé après l’attaque indique que Mickaël Harpon s’était réjoui devant de ses collègues de l’attentat de Charlie Hebdo en 2015. Ces propos, rapportés à l’oral, n’avaient pas fait l’objet d’un signalement officiel. De même, certains collègues affirment avoir noté depuis sa conversion en 2010, un repli religieux et un changement dans son comportement, notamment à l’égard des femmes. Une accumulation de signaux dits « faibles » qui n’étaient pas non plus « remontés » et n’avaient donné lieu à aucune investigation.

« Il y aurait dû y avoir des investigations »

« Je le comprends d’autant plus mal que d’autres types de signalements nous étaient remontés », insiste Laurent Nuñez qui, au moment de l’attaque de Charlie Hebdo, était encore directeur de cabinet du préfet de police de Paris. Tous les chefs de service avaient été sensibilisés à la problématique et avaient pour consigne de faire remonter ces signaux. Et de préciser : « une conversion dans un service de renseignement doit forcément attirer l’attention […]. Il y aurait dû y avoir des investigations. »

Comment cet agent administratif, jouissant de l’habilitation secret-défense et côtoyant quotidiennement des policiers spécialisés sur des questions de terrorisme, a-t-il pu passer entre les mailles des filets ? Depuis 2017, la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris, à laquelle appartenait Mickaël Harpon, réalisait elle-même les enquêtes sur les délivrances des habilitations secret-défense et d’éventuelles enquêtes post-habilitation en cas de doute.

Cette dérogation – cette tâche incombe d’ordinaire à la DGSI – avait été souhaitée par la directrice du service, Françoise Bilancini, les agents de la préfecture de police ont été formés par leurs homologues de la sécurité intérieure. L’attaque du 3 octobre a mis fin à cette spécificité. Les demandes d’habilitation sont de nouveau instruites par les renseignements intérieurs et les entretiens préalables « vont être renforcés », a insisté son ancien directeur.

 

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Jg

Il n y a pas de « loupe  » il y a seulement une volonté d installer l immigration « choisie a tous les échelons de l administration jusqu’au plus haut niveau !
L intégration de l islam ,y compris dans l enseignement est une politique décidée depuis fort longtemps ,