HaNouKa: les points forts dans la célébration

par A. B adapté par Jforum le 13.12.2020

LA NOTION DE MIRACLE

Après l’allumage de la première flamme de Hanouka nous remercions l’Eternel pour le miracle que nous célébrons.

Nahmanide (Rabbi Moché Ben Nahmane, 1194-1270, cabbaliste, philosophe, exégète espagnol) établit une distinction entre «  le miracle caché » et « le miracle révélé ».

Dans le premier cas aucune loi de la nature ne se trouve modifiée, c’est un enchaînement de circonstances provoqué par la Providence, c’est le cas du miracle de Pourim, D. lui-même n’est pas cité mais il guide les êtres et le déroulement de l’action jusqu’au salut final.

Dans le second cas au contraire cela entraîne un bouleversement des lois de la nature, c’est le cas de Hanoucca où une fiole d’huile destinée à s’épuiser en un jour a brûlé huit jours.

Mais sachant que dans les deux cas le miracle émane de D. qui anticipe et nous délivre on ne fait pas de différence dans l’énoncé des bénédictions qui lui sont adressées en gratitude.

LE MA’OZ TSOUR :
Ce poème liturgique signé Mordéhaï par un auteur inconnu a pu être composé au milieu du treizième siècle. Curieusement, il s’est répandu uniquement dans les communautés Achkénazes jusqu’à l’époque moderne où les juifs séfarades sont rentrés en contact plus direct avec le monde occidental. Pour leur part les Séfardim récitaient à la place le psaume 30 (mizmor chir H’anouccat habayt).

Le Ma’oz Tsour comprend six strophes dont la sixième a été rajoutée probablement à une époque tardive. L’auteur raconte en s’appuyant sur divers épisodes bibliques où D. a délivré Israël de ceux qui voulaient nous détruire. La première strophe nous projette dans les temps futurs où le troisième Temple sera inauguré par des chants et des psaumes.

C’est le H’anoucca, inauguration des temps messianiques. Puis sont évoqués : la servitude d’Egypte ( 2ème strophe), la cruauté de Babylone (3ème strophe), les desseins criminels d’Aman (4ième strophe), la tyrannie d’Antiochus Epiphane (5ème strophe), la sixième strophe parle discrètement de l’exil actuel au sein de la chrétienté, nommé « règne d’Edom ».  D’après des Commentaires du Rabbin CLAUDE BRAHAMI

Hanoucca 5781
Se souvenir, se souvenir encore
Des combats de l’histoire
Afin que ne se confonde notre mémoire.
Dénoncer, dénoncer encore
Le Paroxysme du mal
De la solution finale.

Dire et redire toujours
La grandeur, le mérite des justes
Honneur et conscience des nations.

Hanoucca revient
Depuis deux mille ans
Cette lumière nous répandons
Portant haut et loin le message.

Tout en célébrant la Providence
Car « EL » Seul, répare les brisures
« EL » Seul, nous assure
Du triomphe de la vie
Du miracle de notre pérennité.
A. B

 

Chaque fête du calendrier a un traité qui lui est consacré : Roch Hachana, le traité éponyme, Yom Kippour- Yoma, Soucoth-Soucca, Pourim-Méguila, Pessah-Pessarim.
Hanoucca n’a droit en revanche qu’à quelques pages dans le traité Chabbat.

Pourquoi cette fête n’a-t-elle pas son traité ?

Le Talmud enseigne : »De même que l’aube met fin à l’obscurité de la nuit, Esther (Histoire contée dans la Méguila) clôture la période des miracles ».

Mais qu’en est-il de Hanoucca ? Le talmud nous livre une mystérieuse réponse : «  Il est fait mention uniquement de miracles qui peuvent être transcrits par écrit. »

A priori la nomenclature Tora Ecrite/ Orale, semble ne se rapporter qu’aux paroles de thora écrite. Rav Hutner explique : « il ressort de ce texte que les événements historiques de Hanoucca relèvent de l’oralité. Leur mise par écrit serait considérée comme venant d’un étranger (Hochéa/ Osée 8,12).

Il ajoute : « Ecrire ce qui doit rester de l’ordre de l’oral entraîne une perte d’identité nationale juive ». Un jour viendra, dit le Talmud, où les nations du monde vont traduire la Thora. Or La loi Orale seule peut sauvegarder et éclairer sur le sens réel et profond des textes écrits.

Seul, le peuple d’Israël reste le gardien du véritable enseignement Toraïque.
En effet depuis que la Tora Ecrite (La Bible) est devenue une lecture accessible à la pensée mondiale, son enseignement a été radicalement dénaturé, voire falsifié. Falsification qui atteint son point culminant avec la tentative de la critique biblique d’annihiler tout rapport avec le Divin.

La Tora orale est le point de jonction entre les juifs du monde entier. Lorsque deux sages de civilisations différentes se rencontrent et discutent de Tora, toutes les barrières culturelles s’écroulent.

De même la pensée des grands maîtres comme Rachi ou Maïmonide est accessible sans ambiguïté malgré les époques lointaines où ils ont vécu. Car, malgré la différence de génération, ou le lieu d’où l’on vient, le centre d’intérêt reste le même : quel enseignement veut nous livrer la Guémara. Le génie du peuple d’Israël, c’est l’Etude des Textes Sacrés dans la continuité d’une transmission éclairée par l’Oralité.

En outre le danger de l’écriture, c’est la conceptualisation et la réduction d’une idée. Le texte peut se cristalliser et se figer alors que le dialogue est en mouvement constant. Apprendre à savoir étudier ne peut se faire sans un maître ou au sein d’un Beth haMidrach (Maison d’Etude) et on reste un Talmid, un élève toute sa vie, tant la connaissance est infinie…

Si les miracles de Hanoucca ne peuvent être écrits, c’est qu’ils se situent précisément dans cette optique : la préservation de l’Alliance et de l’identité juive, à cette époque-2ème siècle avant l’ère Civile où la Judée est sous domination hellénique et où le roi Antiochus fait profaner le Temple et interdit la circoncision, l’observance du Chabbat et des Fêtes.

La Grèce Antique avait pour vocation d’établir une civilisation universelle, regroupant sous un même drapeau les différentes nations, cultures et religions de l’humanité.

La civilisation Hellénique veut gommer la Spécificité d’Israël. La volonté d’éradiquer la singularité d’Israël au profit d’un Universel va être un thème récurent tout au long de l’Histoire.

En vérité même si Israël, de par sa singularité, semble nier toute universalité, il s’agit bien plutôt d’un mouvement inverse : lorsqu’un juif prie et accomplit une mitsva (un commandement divin), il ne le fait pas uniquement pour le salut de son âme, mais pour la rédemption du monde et de l’humanité.

Les miracles de Hanoucca, victoire d’un petit nombre sur un grand nombre et de la lumière sur l’obscurité s’ancrent dans uns messirout néfech relative à l’application des mitsvot et s’inscrivent dans un rapport avec la préservation de l’apanage d’Israël. Ce ne sont pas des miracles de l’ordre de l’écrit-qui peuvent se partager- mais celui de l’Ineffable.

Ainsi, à l’image de la fiole d’huile rallumée miraculeusement après une période de désolation, nous devons raviver notre rapport au Divin.

Non pas nous contenter d’une application mécanique des mitsvoth, mais vivre pleinement leur sens, car ces dernières doivent faire office de tremplin pour nous rapprocher de D., et ainsi consolider l’Alliance.

Synthèse d’un commentaire de JONATHAN SANDLER
En hommage à sa Mémoire

 

Hanouka 2020

De la soirée du jeudi 10 décembre
À la soirée du vendredi 18 décembre

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Bonaoarte

Ce qui est intéressant dans la célébration de Hanoucca c’est que chacun y participe en allumant une bougie et en priant .

On se sent vraiment Juif même si on n’est pas religieux .

C’est çà la vraie lumiére du Peuple Juif , c’est magique et inexplicable .

Élie de Paris

Bien beau et tout, et tout…
N’est-ce point finalement la fête du…Monothéisme, que les Juifs ont sauvé, il y a 23 siècles, en boutant au dehors , comme d’habitude, les nombreux par les moindres, les forts par les faibles, et tenu en respect les conquérants du monde ?
Ces enfants d’Edom et d’Yshmaël devraient accourir pour allumer cette menorah à 8 branches, car que seraient-ils aujourd’hui, si nos Valeureux n’avaient point combattu et maintenu le service du Seigneur au prix de leur vie ?
Au lieu de cela_quelle ingratitude_ !, ils n’ ont eu de cesse de nous anéantir, avec cruauté de surcroît !
Aussi, quand le Seigneur sevira, Il S’enivrera de Sa vengeance, et tous seront dans la stupeur…
Entendez vous ?
Ça a commencé…