French Muslims protest against cartoons of Prophet Mohammad published in several European newspapers in Strasbourg February 11, 2006. The cartoons have sparked protests across the Muslim world. The banner reads "Islamophobia". - RTXO8IZ

 Selon Pierre Rehov, le dialogue euro-arabe est un chantage dans lequel les intérêts pétroliers l’emportent sur la raison. Prisonnières de leurs alliances avec les pays musulmans, les nations européennes se contraignent à un angélisme naïf face à l’islam, condamnant ceux qui en dénoncent les dangers.


Pierre Rehov est reporter, écrivain et réalisateur de documentaires, dont le dernier, «Unveiling Jérusalem», retrace l’histoire de la ville trois fois sainte.


Ce 27 février, L’Union Européenne, par la voix de Federica Mogherini, a tenu une fois de plus à se démarquer de la position américaine sur la question du Proche-Orient.

Lors de la conférence de presse suivant la réunion qui s’est déroulée à Bruxelles entre les 28 ministres européens et une délégation de ministres arabes, la responsable de la politique étrangère de l’Europe a annoncé que «l’Union avait été impliquée depuis suffisamment longtemps dans le conflit pour savoir ce qui marchait et ce qui ne marchait pas». Un simple préambule pour mettre en garde contre les initiatives de Donald Trump, rejeter une nouvelle fois la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et annoncer que l’Europe «partageait globalement la position de la Ligue Arabe sur la relance du processus de paix».

Cette posture n’est pas une nouveauté mais s’inscrit dans une logique née de pressions datant d’une époque où les besoins en pétrole influençaient la politique étrangère des pays dépendant de l’OPEP.

Rappelons quelques faits historiques.

Le 6 octobre 1973, alors que les Juifs du monde entier célébraient Yom Kippour, le jour le plus sacré du judaïsme, l’Égypte et la Syrie lancèrent une attaque surprise contre Israël, censée contrebalancer la défaite de la Guerre des Six Jours en 1967.

Pris au dépourvu, malgré de nombreux indices qui lui auraient permis de prévenir le conflit, l’État hébreu s’est trouvé en situation de péril immédiat, mais Tsahal, avec l’appui logistique des États-Unis, parvint à résister et finit par repousser l’invasion.

Les pays européens ont vu leur politique étrangère partiellement dictée par les pays producteurs d’or noir.

À l’issue de cette nouvelle défaite, la réaction arabe fut immédiate. Les 16 et 17 octobre, l’OPEP se réunit au Koweït et décida d’augmenter de 70 % le prix du pétrole brut, puis d’imposer une réduction mensuelle de 5 % de sa production jusqu’à l’évacuation des territoires «occupés» et la reconnaissance des droits des Arabes de Palestine, représentés par l’OLP et son leader, Yasser Arafat.

Ces mesures s’assortirent d’un embargo sur les livraisons destinées aux États-Unis et aux Pays-Bas, considérés comme trop «amis» avec Israël, et d’un chantage visant l’Europe, par la classification des pays en fonction de leurs relations avec l’État hébreu.

– Pays amis: tous les pays déclarant qu’Israël devait revenir aux frontières de 67 ou même de 48. C’est-à-dire tous les pays africains, les pays asiatiques et d’Amérique du Sud, les pays communistes ainsi que la France et l’Espagne.

– Pays ennemis: les USA, les Pays Bas, et toute nation apportant son soutien à la nation juive.

– Pays neutres: tous les pays n’appartenant pas à ces deux catégories.

Les prix imposés sur le pétrole dépendaient de cette classification.

Les conséquences pour l’allié israélien, qui souffrait déjà d’un embargo mis en place par le général De Gaulle pendant la Guerre des Six Jours et maintenu par le gouvernement Pompidou, allaient être éprouvantes, mais on peut également s’interroger sur celles affectant progressivement la dignité et l’indépendance de l’Europe.

Car, dès lors, les pays européens se sont retrouvés dans une situation intenable, à la fois contraints de diversifier leur apport énergétique et de voir leur politique étrangère partiellement dictée par les pays producteurs d’or noir.

Cela les conduisit à lancer le «Dialogue euro-arabe» à partir de novembre 1973. Inspiré par la politique arabe de la France, ce «dialogue» consistait selon les termes mêmes de Michel Jobert, ministre des affaires étrangères de Georges Pompidou, à revoir en profondeur les relations entre l’Europe et les pays arabo-musulmans, sur la base «de l’égalité et du respect des intérêts de chacun».

Mais, profitant de la situation de faiblesse de l’Union en formation, les pays arabo-musulmans ne se sont pas contenté d’imposer leur dictat concernant les relations avec Israël. À la fois affectés par des décennies de colonisation et de protectorat et stimulés par leur indépendance, ils allaient imposer un rééquilibrage des forces et des cultures qui serait accepté d’autant plus rapidement que certaines mouvances étaient déjà en voie de radicalisation et avaient entrepris d’exporter la même forme de terrorisme qui ensanglantait Israël.

Deux ans après la naissance du «Dialogue euro-arabe» le 7 et 9 juin 1975, l’Association Pour la Coopération Euro-Arabe (APCEA) dont elle était la cheville ouvrière, édictait les principes d’un virage de la politique européenne en faveur des pays arabo-musulmans en précisant que «le dialogue euro-arabe est le fruit d’une volonté politique commune qui s’est dégagée au niveau le plus élevé». Notamment, était inscrit dans sa déclaration que l’Europe devait «reconnaître la contribution historique de la culture arabe au développement européen» et «qu’elle regrettait le caractère d’exception de l’enseignement de la culture et de la langue arabes et qu’elle souhaitait leur développement»

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Pierre Rehov

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