Eric Coquerel élu à la présidence de la commission des finances de l’Assemblée nationale, la majorité obtient sept présidences de commissions permanentes.

Le député de La France insoumise, déjà membre de la commission, accède à un poste stratégique, notamment pour examiner le budget avant son passage dans l’Hémycicle.

L’Assemblée nationale a terminé, jeudi 30 juin, la troisième et dernière journée d’élection interne et est désormais prête à commencer son travail législatif. Après l’élection de Yaël Braun-Pivet à la tête du Palais-Bourbon, mardi, puis celle du bureau de l’Assemblée, mercredi, ce sont les responsables des huit commissions permanentes qui ont été désignés. Un président, quatre vice-présidents et quatre secrétaires dans chacune de ces instances pourront commencer leurs missions : dans les prochaines semaines, la proposition de loi du gouvernement sur le pouvoir d’achat, le projet de loi de finance rectificatif et un texte sur la crise sanitaire vont notamment être examinés.

Le député Eric Coquerel a été élu à la présidence de la commission des finances, un poste stratégique dévolu à l’opposition et qu’espérait le Rassemblement national (RN). Candidat commun de la coalition de gauche Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), l’élu de Seine-Saint-Denis s’est imposé au troisième tour avec 21 voix contre 11 pour le candidat RN Jean-Philippe Tanguy et 9 pour la députée Les Républicains Véronique Louwagie, alors que les députés de la majorité se sont abstenus. Après trois suspensions de séance, le député Charles de Courson (Libertés, indépendants, Outre-mer et territoires) avait retiré sa candidature pour ce tour décisif.

Un rôle stratégique d’examen des budgets

La commission des finances, dont la présidence est réservée à l’opposition depuis 2007, occupe un rôle stratégique d’examen des budgets avant leur arrivée dans l’Hémicycle ou de projets de loi comme celui sur le pouvoir d’achat attendu en juillet. La présidence offre l’accès à des informations couvertes par le secret fiscal, sans cependant pouvoir les dévoiler. Le mandat court pour un an, comme toutes les présidences de commissions permanentes. Le député de la majorité Jean-René Cazeneuve (Renaissance), seul candidat, a obtenu l’autre poste-clé de cette commission, rapporteur général du budget.

Des élus de La République en marche, du Rassemblement national et des Républicains avaient accusé Eric Coquerel de vouloir se servir de ses prérogatives à des fins politiques, pendant que le député LFI criait aux « fake news »« Il faut arrêter avec ça, l’idée ce n’est pas de faire une chasse aux sorcières individuelle », a-t-il répété jeudi dès son élection, dans la salle des Quatre-Colonnes. Il a promis des débats sur le « fond » et s’est réjoui que « l’Assemblée nationale redevienne un peu plus le centre de gravité politique de ce pays ».

Agé de 63 ans, Eric Coquerel partait favori en tant que candidat commun de la Nupes. Il a été préféré en interne à la socialiste Valérie Rabault. Contrainte de renoncer face au leadership des LFI, plus importante force de gauche à l’Assemblée, elle a obtenu en échange une vice-présidence de l’institution. M. Coquerel siégeait déjà dans cette commission de quelque 70 membres lors de la précédente législature.

Aussitôt après l’élection, le candidat RN Jean-Philippe Tanguy a de nouveau dénoncé la « piraterie » de la Nupes et une « présidence illégitime » de LFI, malgré les « mots rassembleurs de bon aloi » d’Eric Coquerel. Le Rassemblement national espérait un front anti-LFI et les voix de LR. « C’est dommage, maintenant ils géreront monsieur Coquerel et ses amis », a ajouté M. Tanguy.

Sept élus de la majorité présidents des autres commissions

Le parti d’extrême droite estime que la présidence aurait dû lui revenir en tant que premier groupe d’opposition avec 89 députés, pendant que la Nupes, 151 élus au total, est composée de quatre groupes distincts. Mais le règlement stipule simplement que le poste doit revenir à un élu d’un groupe d’opposition. Pour Patrick Hetzel (LR), « les choses se sont déroulées comme prévu arithmétiquement. C’est une élection pour un an, d’ici là, on verra si ça s’est mal passé ».

Les autres présidences de commissions se partagent entre sept élus de la majorité : cinq Renaissance, une élue Horizons et un Démocrate (MoDem). A la commission des lois, notamment, c’est Sacha Houlié (Renaissance), 33 ans, qui présidera. Aux affaires sociales, Fadila Khattabi (Renaissance) a été réélue, tandis que sa collègue Stéphanie Rist (Renaissance) sera rapporteuse générale.

Contrairement à 2017, la parité n’est pas respectée à ces hauts postes. Mais les macronistes s’abritent derrière l’élection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée, première femme au perchoir, et d’Aurore Bergé comme patronne du groupe parlementaire Renaissance (La République en marche), ainsi que des vice-présidences féminines.

 AFP

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