Les Etats-Unis et la Russie abordent l’idée de coopérer en Syrie et en Irak
ForcesIaqSyria

Washington et Moscou semblent proches de trouver un accord permettant à leurs forces armées de s’associer dans leurs opérations guerrières en Syrie et en Irak. Rien de bien précis, cependant, n’a encore fait surface, concernant cette collaboration potentielle, ni même si elle doit être conduite secrètement et à titre expérimental dans certaines circonstances ou plus sérieusement et ouvertement à l’air libre.

Un commentaire suggérant que l’administration Obama est prête à prendre une nouvelle direction en Syrie est venu du Sécrétaire à la Défense Ashton Carter, mardi 27 octobre. Dans son témoignage devant la Commission sénatoriale des forces armées, il a déclaré : « Nous ne nous interdirons pas de soutenir des partenaires capables de mener des attaques selon opportunités contre Daesh… ou de mener de telles missions directement, soit par des frappes venues du ciel ou par des actions directes sur le terrain ».

Selon des sources au Pentagone, les Etats-Unis ont l’intention de déployer de petites unités des forces des opérations spéciales en Syrie et des « conseillers spéciaux » en Irak, qui eux aussi semblent être des unités des opérations spéciales sous un autre nom.

Cependant, les sources de Debkafile soulignent que des entreprises militaires à petite échelle dans des situations de guerre illimitée tendent généralement à s’étendre bien au-delà de l’échelle initialement requise. Par conséquent, il est plus que probable qu’aussi bien les Etats-Unis que la Russie se retrouveront engagés à augmenter le nombre de sorties aériennes et de troupes au sol si les conflits se poursuivent dans ces deux pays.

De la façon dont les choses évoluent actuellement, le plan retenu pour l’Irak consiste à ce que les forces américaines se joignent aux unités irakiennes et iraniennes en lançant une offensive pour reprendre Ramadi, capitale de la province occidentale de l’Anbar, à 110 kms de Bagdad, dont Daesh s’est emparée en mai 2015.

En Syrie, les troupes américaines prévoient de travailler étroitement avec la milice kurde du PYD-YPG dans le nord-est, afin de marcher sur Raqqa, où se situent les quartiers-généraux de l’Etat Islamique dans ce pays.

Lors de l’audition devant le Sénat, Carter a mis en exergue l’opération de sauvetage la semaine dernière, dans le nord de l’Irak. Les commandos de la Delta Force américaine et les forces spéciales kurdes irakiennes ont déferlé sur une prison détenue par Daesh et libéré plusieurs dizaines d’otages (69 au total).

Cette opération se situait au-delà des limites ordinaires de l’implication américaine en Irak et en Syrie. Une fois terminée, le Secrétaire à la Défense américaine a déclaré que l’armée « s’attend à mener d’autres raids de ce genre ».

Ce raid américano-kurde conjoint a généré une réplique furieuse de la part de la Turquie. L’armée turque a dirigé par deux fois ses tirs de mitrailleuses contre les forces kurdes syriennes du PYD, contre la ville anciennement syrienne de Tel Abyad, dimanche 25 octobre. Les sources militaires de Debkafile remarquent que Tel Abyad est le point le plus proche de Raqqa qu’aient pu atteindre les alliés kurdes de l’Amérique.

Ankara s’oppose de façon véhémente à un partenariat entre les Etats-Unis et les Kurdes, que ce soit en Syrie ou en Irak, et poursuit sa campagne contre leurs tendances séparatistes qui a sa priorité sur ses engagements envers la coalition contre Daesh.

Cependant, l’administration Obama semble s’être résolue, en définitive, en faveur d’une opération conjuguée avec les forces kurdes, même au dépends de ses relations avec Ankara, ce qui constituerait un nouveau curseur des opérations terrestres américaines pleines d’avenir en Syrie.

Ni Washington ni Moscou n’ont fait le moindre commentaire sur leur éventuelle coopération dans le combat pour vaincre Daesh. Mais certaines pailles dans le vent pointent néanmoins dans cette direction.

Le Président russe Vladimir Poutine l’a répété : « Je n’ai aucun plan visant à mettre des troupes au sol en Syrie », indiquant que Moscou tient à s’en tenir à des frappes en Syrie.

Le Ministre américain de la Défense, mardi a, quant à lui, explicitement mentionné : « des actions directes au sol », ainsi que  » le soutien aux partenaires chevronnés lors d’opportunités d’attaques contre Daesh ».

Les sources militaires de Debkafile relèvent des facteurs convergents dans les modes d’action américains et russes. Alors que les Américains prévoient de déployer des troupes terrestres pour combattre avec les forces kurdes, les Russes colleront à leurs attaques aériennes, peut-être en conjonction avec certaines milices rebelles syriennes.

Ce plan de Moscou s’est exposé lundi 26 octobre, lorsqu’une délégation de l’Armée Libre Syrienne, qui est soutenue par les Etats-Unis, Israël et l’Arabie Saoudite, est apparue en visite à Moscou, afin de coordonner ses opérations militaires avec les Russes.

Il est difficile de dire si cette ébauche de coopération militaire américano-russe en Syrie et en Irak est réellement en train de mûrir vers un effort commun productif ou si elle va s’avérer éphémère. Il est prévu que les préoccupations d’Israël et ses réponses face à la situation explosive, qui évolue rapidement à ses frontières nord seront ouvertement débattues, lors des pourparlers que tiendra le Ministre de la Défense Mosshe Ya’alon ce seamine à Washington avec le Secrétaire à la Défense Carter.

DEBKAfile Reportage Spécial 27 octobre 2015, 9:10 PM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski.

 

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires