Les familles yéménites exigent la déclassification des documents relatifs aux kidnappings des années 1950.
Des militants ont l’intention de lancer une pétition à l’attention de la Cour Suprême, afin d’obtenir la publication de documents majeurs sur l’affaire des disparitions d’enfants yéménites, qui tend à prouver que des milliers de bébés ont été kidnappés juste après la fondation de l’Etat Juif.
La Commission d’Enquête gouvernementale sur la disparition mystérieuse d’enfants yéménites a classifié des documents et du matériel sur ce dossier qui ont déjà été classifiés en 2001. Achim Vekayamim, qui comprend des dizaines de membres de familles yéménites qui ont été soit kidnappés (ou les parents de ceux qu’on présume avoir été kidnappés), a annoncé son intention de faire appel à la Cour Suprême pour avoir accès à ces rapports.
L’affaire des Enfants Yéménites a soulevé d’énormes soupçons en Israël, après qu’on ait déclaré publiquement que des centaines de bébés et nourrissons appartenant à des familles d’immigrants yéménites vers l’Etat nouvellement fondé entre 1948 et 1954, avaient été kidnappés et vendus à des familles ashkenazes. On dit que les parents ont été informés de la mort précoce et subite de leur nourrisson à l’hôpital. Cependant, certains de ces enfants ont ensuite cherché à remonter la trace de leurs familles biologiques et ont découvert des correspondances ADN. Ces soupçons se sont ensuite avérés justifiés quand certains parents ont reçu l’ordre de mobilisation militaire de leurs enfants, alors que ceux-ci considérés comme « décédés », avaient atteints l’âge de 18 ans – une indication claire qu’ils étaient encore considérés et enregistrés, en fait, comme étant bien en vie.
Des enfants Yémenites (Illustration Photo: Efer Meir, Avi Hai, Nitzan Dror)
Ce dossier est revenu pour être, à nouveau, examiné par le grand public, quand des familles ont commencé à protester contre la décision de l’Etat de classifier ces dossiers et matériaux pour une durée, révisée par la commission d’enquête, de 70 ans -donc jusqu’en 2071), qui a été annoncée hier sur la Deuxième Chaîne. La Ministre de la Justice Ayelet Shaked a annoncé samedi qu’elle évaluerait une nouvelle fois ces matériaux et prendrait une décision peu de temps après.
La journaliste Yael Tzadok, qui a commencé à étudier le cas en 1994 et qui est aussi militante pour les victimes, a déclaré que l’Etat « cache cette affaire de kidnappings depuis près de 60 ans. L’affaire a déjà commencé dans les années 1950. Nous savons que les courriers gouvernementaux qui ont été transmis entre le Ministère de la Santé et la police ont été estampillés « top secret ». Ils le savent et ils le cachent ».
« Egalement au cours des réunions à la Knesset, au cours desquelles le sujet a été évoqué », poursuit Tzadok, « et visibles clairement dans les minutes consignées, il est clair que de nombreuses figures publiques savaient que les enfants avaient disparus, avaient été kidnappés et même vendus. Un catalogue avec 20.000 noms d’enfants yéménites contenant des détails sur eux a aussi disparu. L’Etat doit annuler ces ordres de classification de ces documents et dire finalement la vérité aux familles qui ont été victimes de kidnapping, ainsi qu’à l’ensemble du public. Ils ne peuvent pas mentir à tout le monde pour toujours ».
Les militants soutiennent que la décision de l’Etat de classifier ces preuves, les documents, les minutes et le matériau d’enquêtes, est absolument sans précédent. « Voici une commission qui a eu la prétention de faire croire qu’elle enquêtait et qu’elle allait dévoiler la vérité. Pourtant, ce qu’elle a découvert, c’est la destruction systématique des preuves et que les témoins sont effrayés à l’idée d’évoquer la classification de ces documents ».
L’avocate de l’organisation, Yaël Neger, qui fournit des services juridiques « pro bono » (pour le bien public), déclare qu’elle dispose d’une expérience personnelle de l’affaire. « Ils ont aussi tenté de kidnapper mon père. Ils l’ont enlevé de force des mains de ma grand-mère, mais cette tentative a échoué », a expliqué Neger. Elle a unpeu plus menacé du fait que si l’Etat refuse de déclassifier cette documentation en relation avec l’affaire, plus de 100 familles feront appel à la cour Suprême contre cette décision.
Yuval Karni
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Adaptation : Marc Brzustowski
Il faut faire la lumière sur cette affaire. Il y a trop longtemps que la complosphère fait ses choux gras gràce au manque de transparence de l’administration et que la polémique enfle des chiffres invraisemblables. Sur les 70.000 Juifs immigrés du Yémen en Israël, près du quart aurait disparu sans laisser de traces? Dans un pays où une administration tâtillonne et une police omniprésente sont capables de tracer n’importe quel individu, au point d’envoyer un ordre de mobilisation à un garçon français né sur un vol Paris Téhéran qui avait fait une escale forcée à Lod pour permettre l’accouchement…
on parle de milliers d’ enfants disparus puis vendus ! c’ est trop gros , il y a forcement des traces , et puis trop de monde ont officiés a ce secret d’ etat ! les langues vont forcement se délier avec le temps et le remords de certains ( s’il y a ! ;;;;)………….
Kidnappés et vendus ? Mais par qui, l’État ? L’État serait allé voir des familles en leur disant « nous avons des bébés à vendre » ?
Et quelles sont les raisons invoquées ?
Tout le monde en est bien choqué. Je n’y ai pas cru non plus quand j’en ai entendu parler début des années 2000, pensant qu’il s’agissait de parano sef ou de vieille « lutte des classes » comme il y en a tant. Le mieux est que ça sorte, quand ça sent le souffre… S’il y a eu de l’amour, même volé de la part des parents « adoptifs », il y a toujours des circonstances atténuantes… mais ce n’est pas terrible en matière d’eugénisme culturel.
C’est lamentable !!!