Né sous contrôle israélien, se battant pour la mère-patrie syrienne

Des résidents du Golan israélien ont traversé la frontière vers la Syrie pour aider les forces d’Assad

FacebookFacebook« Golan – Syria: Syrian flag in a protest march on February 14 in the town of Majdal Shams in the Golan Heights: »

Le président syrien Bachar al-Assad ne pouvait trouver de sujets plus fidèles que les résidents druzes du Golan sous contrôle israélien.

Cette assertion s’est révélée évidente samedi dernier à Majdal Shams, une ville pittoresque de 10.000 habitants, proche de la clôture de barbelés séparant le secteur israélien stratégique du Golan de la Syrie.

Comme ils le font chaque année depuis 1981, les résidents ont commémoré la Grande grève survenue à l’époque pour protester contre la décision d’Israël d’annexer le territoire qu’il a capturé de la Syrie dans la guerre israélo-arabe de 1967.

L’événement est marqué chaque année par des processions honorant le Sultan Basha El-Atrash, le chef de la rébellion druze contre les dirigeants français de la région il y a près de 100 ans.

Mais ces dernières années, en particulier depuis le début de la guerre civile en Syrie il y a près de quatre ans, ces processions mettent à l’honneur un invité spécial: le président syrien Assad. Les manifestants agitent son portrait avec des drapeaux syriens, bien en évidence sur les porches et les toits le long du cortège.

Cette année, la plupart des participants ont également souligné « l’unité des territoires syriens », selon des pancartes qu’ils brandissaient ainsi que leur soutien au régime syrien et son armée contre l’Etat islamique et le Front al-Nosra affilié à Al-Qaïda.

Certains – peut-être plusieurs dizaines – sont allés au-delà – en traversant la frontière minée vers la Syrie pour rejoindre l’armée ou son allié, le Hezbollah, dans les combats contre les extrémistes fondamentaux.

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Facebook« Golan – Syria: Luay Mere`e (R) & Nadim Qadamany (M) »
 

Ironiquement, ces jeunes hommes pourraient se retrouver en face de plusieurs dizaines d’Arabes, citoyens israéliens, qui eux-aussi ont parcouru le chemin vers la Syrie via la Turquie mais pour rejoindre les groupes rebelles anti-gouvernementaux.

Louis Meri et Nadim Kdamani, tous deux résidents de Majdal Shams âgés de 26 ans, ont franchi la frontière il y a plus de trois ans pour arriver à une position de l’armée syrienne. Après avoir été interrogés pour s’assurer qu’ils n’étaient pas des espions envoyés par Israël, ils ont été recrutés.

Les deux jeunes ont récemment posté un court clip vidéo (voir ci-dessus) et des photos sur leurs pages Facebook. Meri apparaît avec son fusil et explique avoir été impliqué dans « un combat contre les terroristes » tandis que Kdamani est vêtu d’un treillis militaire avec l’emblème de l’organisation chiite basée au Liban, le Hezbollah.

Dans une interview à i24news, Sedki El-Makt, un parent des deux amis, déclare qu’ils ont « grandi dans une famille patriote de l’identité arabe syrienne, ils sont fidèles à la mère-patrie, la Syrie ». Cette fidélité leur a valu des troubles avec les forces de sécurité israéliennes dans le passé et tous deux ont été emprisonnés pendant plusieurs mois avant même d’avoir 18 ans.

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Facebook« Golan – Syria: Luay Mere`e & Nadim Kadmani with syrian soldiers »

 

El-Makt explique aussi que les jeunes hommes « sont comme beaucoup de gens du coin qui tiennent à leur identité syrienne et depuis que la crise a éclaté, ils ont décidé de mettre en danger leur propre vie pour s’enrôler dans l’armée, et ils n’ont pas hésité ».

Famille et amis ont reçu des informations ces trois dernières années indiquant que les deux amis ont été blessés à plusieurs reprises dans les combats « mais ils sont soignés et retournent combattre », confie El-Makt.

Ils réalisent ce qui était leur objectif – aider la Syrie contre le terrorisme.

El-Makt révèle par ailleurs à i24news qu’un troisième jeune homme de Majdal Shams, nommé Raafat Halabi, a également traversé la frontière vers la Syrie pour rejoindre l’armée syrienne, sans succès car il ne répondait pas aux critères de recrutement. Quand il a essayé de traverser de nouveau vers le côté israélien du Golan, il a été arrêté et condamné par un tribunal israélien à 30 mois de prison.

El-Makt, lui aussi, ne cache pas sa loyauté. Comme la plupart des 18.000 habitants druzes du plateau du Golan, il parle de la « clôture de sécurité » et de la « ligne de cessez-le-feu » entre Israël et la Syrie, mais s’abstient d’employer le terme « frontière ».

Meri, interrogé fin 2013 à la télévision syrienne, a énoncé clairement la raison de cette distinction. « En tant que fils du Golan, mon ami Nadim et moi avons décidé de rejoindre l’armée syrienne et de prendre part à la lutte pour défendre la patrie, dans l’espoir que, dans l’avenir, nous libérerons le Golan ».

 

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dafiduck

Sans doute un peu trop tard pour se rendre compte que Bachar El Assad n’était pas le pire des ennemis.
Et à présent qu’il y a pire que lui et tout proche d’Israël, qu’est-ce qu’on fait ? Et bien, on prend quelques distances avec l’administration Obama et on surveille sagement ses frontières et surtout les tunnels 🙂