Pour s’attaquer aux dangers qui menacent la France, le nouveau président a besoin d’une majorité parlementaire stable. Et, ajoute Jacques Attali, de ne pas ignorer les bonnes idées qui viennent d’ailleurs. Au coeur de l’été, lorsque les cendres et les confettis électoraux seront retombés et auront été ramassés, le pays se trouvera dans une situation extrêmement périlleuse.

1. En France, les perspectives de chômage, de déficit budgétaire et de balance des paiements seront pires que n’avait voulu le faire croire la majorité sortante.

2.Les élections en Grèce auront sans doute amené un gouvernement hostile à l’accord de stabilité, et la sortie de l’euro sera imminente pour ce pays.

3. Au Portugal, le soutien de l’opinion à la politique d’austérité se sera effiloché.

4. En Italie, le gouvernement de Mario Monti aura perdu l’essentiel de son élan réformateur.

5.En Allemagne, l’union sacrée autour de la rigueur aura disparu.

6. L’Espagne aura fait basculer sa dette privée sur sa dette publique, qui atteindra le niveau français et allemand, dans un contexte de chômage record.

7. Les banques européennes apparaîtront comme durablement incapables, faute de fonds propres, de financer l’économie.

8. L’Union européenne, empêtrée dans des querelles bureaucratiques et sans leadership sérieux, aura montré son impuissance.

Si ce scénario se réalise, la fin de l’euro et l’effondrement du niveau de vie de chacun des Européens seront à portée de vue. Et pourtant, ceci n’est pas inévitable.

1. En France, des économies considérables sont possibles, en s’attaquant aux innombrables gaspillages de l’Etat, des collectivités locales et des administrations sociales, sans pour autant remettre en cause la justice sociale.

2. En France, des moyens considérables existent pour améliorer la compétitivité en ouvrant les professions fermées, en taxant plus l’héritage et la fortune que les richesses créées, en organisant une dévaluation fiscale.

3. La France et l’Allemagne peuvent s’entendre pour définir un chemin commun vers une Europe de croissance.

4. La Commission européenne dispose d’une cagnotte de 50 milliards d’euros, qu’elle ne peut utiliser et qui, transférée comme capital à la Banque européenne d’investissement, permettrait à cette banque publique, efficace et puissante, de financer plus de 500 milliards d’investissements nouveaux, dans les infrastructures d’énergie, les télécommunications et le soutien aux PME.

5. Le Fonds européen de stabilité financière peut être transformé en banque et financer les urgentes augmentations de capital des banques de l’Union.

6. Tous les pays de l’eurozone pourraient définir en commun un agenda de réformes de compétitivité, applicables quelles que soient les majorités au pouvoir dans les divers pays. Pas un document impraticable, comme l’agenda de Lisbonne, mais un vrai programme commun.

7. L’eurozone peut se doter d’une recette fiscale autonome, pour financer des eurobonds, qui mutualiseraient les risques entre les pays de l’eurozone.

8. Pour voter cet impôt, l’eurozone peut se doter d’un parlement fédéral, qui pourrait être à Strasbourg tandis que celui de l’Union resterait à Bruxelles.
Tout cela ne pourra pas être mis en oeuvre en cas de cohabitation: le président a besoin d’une majorité pour gouverner. Mais cela ne pourra pas non plus être réalisé par la gauche seule. D’abord, parce qu’il ne faut pas se priver d’excellentes idées de modernisation venues de la droite et que Nicolas Sarkozy a eu le tort de ne pas appliquer. Ensuite, parce qu’il faudra une véritable union nationale pour réussir à fonder la justice sociale sur la suppression des innombrables rentes qui paralysent le pays. Enfin, parce qu’il faudra séduire, pour les garder, tous les créateurs, et unir toutes les forces de la France.

Jacques Attali Article original

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marman68

c’était pire qu’il a voulu nous le faire croire mais ca les gens qui ont voté pour lui aurait du s’en douter, autre chose pourquoi appelle t on valérie trierwiler la première dame de france, alors qu’elle n’est que la première concubine de france, elle n’est pas marié avec hollande donc qu’elle n’a aucun droit du titre de première dame de france, mais elle c’est quand même permis de faire virer une femme QUI ELLE ETAIT MARIE, et avait certainement des enfants, elle c’est quand même permis de détruire une vie, cette histoire n’est pas claire, et j’ai l’impréssion qu’en tant que première concubine de france, elle commence à ce permettre certains écarts  » ET TOUT CA AVEC LA BENEDICTION DU PRESIDENT DE LA REPUBLQUE, qui n’est autre que son concubain .
S’IL EST HONNËTE DE LA MËME MANIERE QU’IL A ETE ENVERS CETTE FEMME LA, CA CRAINT