Emmanuel Macron a donné un discours crucial censé calmer les esprits après une semaine de mobilisation. Mais il n’a pas réussi à se faire entendre des gilets jaunes.

Ils sont rares les gilets jaunes convaincus par le discours d’Emmanuel Macron. Inexistants pour ainsi dire.

Sur les réseaux sociaux, là ou le mouvement a pris naissance et perdure désormais, l’allocution du président de la République devant le Haut conseil pour le climat ce mardi 27 novembre au matin a très rapidement été occulté par les dissensions au sein même du mouvement.

Comme depuis ces derniers heures, ce sont les huit porte-paroles plus ou moins officiels qui cristallisent les tensions.

Certains s’offusquent d’un mode de désignation obscur qui irait à l’encontre de l’essence démocratique du mouvement quand d’autres reprochent à ces huit représentants de jouer une partition personnelle sans représenter l’ensemble des gilets jaunes.

Et la rencontre entre François de Rugy et deux représentants du mouvement ce mardi 27 au soir a fini de raviver les tensions sur les groupes ou pages Facebook dédiés à la mobilisation.

Beaucoup de ces citoyens en colère se demandent comment les deux gilets jaunes reçus au ministère de la Transition écologique ont été choisis.

Débat autour des huit porte-paroles

C’est en effet le mode de désignation des porte-paroles de ce mouvement spontané dénué de tout cadre politique ou syndical qui semble poser problème.

Depuis l’annonce de la constitution de cette équipe censée représenter le mouvement dans son immense diversité, les critiques pleuvent sur les réseaux sociaux.

Beaucoup déplorent le manque de démocratie interne. Ils se plaignent, en substance, de ne pas avoir été associés aux choix et appellent à « une véritable délégation légitime. »

FACEBOOK SABINE LAUDE
Les gilets jaunes se plaignent de leurs porte-paroles

 

Par ailleurs, l’article de Libération qui revient sur le processus qui à mené à l’établissement de ce collectif, intitulé « Qui a choisi les huit porte-parole des gilets jaunes? Que veulent-ils? » est particulièrement partagé sur ces pages depuis plusieurs heures.

Les gilets jaunes en question reprochent aux huit élus de s’être organisés avant même la première journée de mobilisation.

Des critiques en légitimité qui font écho à l’étonnement de Benoît Julou, un des organisateurs du mouvement originaire de Saint-Brieuc, qui avouait sur BFMTVne pas avoir été mis au fait de la réunion de désignation des porte-paroles.

 

D’autres reprochent aux huit représentants définitivement investis de ne pas être assez proche des gilets jaunes et de ne pas se rendre assez disponible pour recenser les revendications ou dialoguer sur la suite du mouvement par exemple.

L’absence de parité et une tranche d’âge sur-représentée comparée à d’autres, sont également des sujets de reproches particulièrement discutés.

Avis unanimes sur le discours de Macron

Ces dissensions internes ont globalement occulté le discours, pourtant très attendu, d’Emmanuel Macron devant le Haut conseil pour le climat.

Un des huit porte-paroles du mouvement – sans doute le plus en vue – Maxime Nicolle, surnommé Fly Rider, a d’ailleurs publié une vidéo (visionnée à plus de 100.000 reprises) dans l’après-midi dans laquelle il revient en longueur et en largeurpendant près d’une heure sur les interrogations que suscite la création de cette délégation.

Répondant au nombreuses questions des internautes – visiblement toutes sur le même sujet – le jeune homme a totalement laissé de côté l’allocution du président de la République.

Il faut dire aussi qu’Emmanuel Macron n’a pas fait beaucoup d’annonces susceptibles de calmer la colère des gilets jaunes.

Outre l’ouverture de trois mois de consultations sur la transition écologique, le président de la République n’a pas promis de nouvelles mesures compensatoires pour arranger les fins de mois de ces Français en difficultés.

Un certain mutisme sur leurs revendications qui renforce la détermination du noyau dur.

C’est en tout cas ce qui ressort des messages publiés en référence à l’allocution du président de la République, qui devait pourtant servir à calmer les esprits après plus d’une semaine de mobilisation.

Si certains expliquent, avec humour, qu’ils n’ont pas compris un traître mot du discours du chef de l’État d’autres réaffirment leur volonté jusqu’au-boutiste avec plus ou moins de virulence.

A défaut d’avoir satisfait grand monde, à l’exception de sa majorité, Emmanuel Macron aura sans doute renforcé la détermination du noyau dur des gilets jaunes, comme en témoigne ce nouvel appel à manifester sur les Champs-Elysées lancé par un des représentants du mouvement quelques minutes seulement après son entretien avec François de Rugy.

Reste désormais à savoir quelles seront les conséquences de ces ressentiments internes et des différences stratégiques affichés sur les réseaux sociaux pour la suite du mouvement. Nouvel élément de réponse: samedi 1er décembre au cœur de la capitale, pour l’acte 3 de cette mobilisation inédite.

Par Anthony Berthelier

Le HuffPost

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Élie de Paris

Eh oui…
Quelqu’un qui se noie a même du mal à être intelligible, au milieu de ses blurg, glouglous et hoscour !
Et voilà que cet infime (â ?) président entend apprendre à nager au cour de la noyade ?
Noyade qu’il a de surcroît provoquée !!?
On jette une bouée, voyons !
Ou on plonge.
Si on sait nager, bien sur.
Sauf qu’il ne sait pas nager, et qu’on n’a plus de bouées.