Tout le monde s’y attendait même si personne n’osait y croire…ça y est !
Abdelaziz BOUTEFLIKA est candidat à sa propre succession ; après 20 ans au sommet de l’Etat, il va briguer, le 18 avril, un 5ème mandat à la demande pressante de ses amis, comme il se doit !
Est-ce pour autant bien raisonnable ?
Entamer à près de 82 ans un nouveau mandat de cinq ans est problématique dans un pays dont 55 % de la population a moins de 30 ans. Mais au-delà de l’âge, c’est l’état de santé qui interpelle.
En effet, il ne s’est pas adressé publiquement à la Nation depuis 2012, bien avant son accident vasculaire cérébral reconnu de 2013.
Que pourrions-nous dire ? Cela ne l’avait pas empêché de se présenter en 2014 et de recueillir sur son nom 81 % des suffrages, sans avoir fait campagne !
Replié sur son fauteuil roulant, Abdelaziz BOUTEFLIKA n’est même plus en mesure de recevoir les hôtes étrangers.
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Mais, les différents clans qui accaparent le pouvoir algérien, les généraux, la sécurité militaire, la famille, n’ont pu s’entendre ni sur un successeur ni sur une prolongation de l’actuel mandat présidentiel.
Le résultat est connu d’avance d’autant qu’un conseiller du Président, M. Tayeb BELAIZ a été nommé à la tête du Conseil constitutionnel chargé de vérifier le processus électoral, de la validation des candidatures à la proclamation des résultats.
L’institution a également la capacité d’engager le processus d’empêchement du chef de l’Etat pour « cause grave et durable », et il sera engagé lorsque le successeur sera trouvé.
Le printemps arabe n’a pas eu d’impact sur le pays, peut-être à cause du traumatisme des années de guerres, et des centaines de milliers de morts qui ont concerné toutes les familles.
Cette situation politique n’a pas non plus d’effet ; c’est peut-être le signe d’un désenchantement de la société algérienne à l’égard de la politique. Les Algériens ne semblent plus croire à une évolution du régime, à moins que ce ne soit le calme avant la tempête.
Dans le même temps, la situation économique ne cesse de se dégrader à cause de la baisse des prix depuis 2014, malgré la légère remontée sur 2017 et une partie de 2018.
La diminution des recettes pétrolières rend de plus en plus difficile le bouclage budgétaire d’autant qu’ont explosé les dépenses liées à la sécurisation des frontières. Après un taux de croissance de plus de 3 % en 2018, il ne devrait pas être supérieur en 2019 et 2020 selon la banque mondiale
L’économie algérienne est fortement tributaire des hydrocarbures, ce qui la place dans une position de vulnérabilité vis à vis des cours. Cette concentration sur le secteur des hydrocarbures participe à la faible diversification de l’économie.
De plus, la période post-indépendance a été marquée par une vision socialiste qui a permis à l’État d’occuper une place dominante dans l’économie.
L’État a pu abuser des recettes pétrolières pour subventionner l’activité économique via la dépense publique. Cela a freiné le développement du secteur privé en empêchant un développement de la concurrence.
Parallèlement, la lourdeur et l’inefficacité de bureaucratie constituent des obstacles majeurs, autant pour la population locale que pour les acteurs économiques étrangers. Elles sont un des vecteurs d’une forte prédation qui touche aussi bien le secteur public que privé.
En conséquence, le secteur privé reste peu dynamique et ne crée pas assez d’emplois, notamment pour les jeunes.
En effet nonobstant un taux de chômage de plus de 11 %, il est de près de 20 % pour les femmes et de plus de 30 % pour les moins de 24 ans.
Cette situation est difficilement admissible pour un pays aussi richement doté en ressources naturelles, pour le plus grand pays d’Afrique, du monde arabe et du bassin méditerranéen avec ses 2 381 741 km².
L’Algérie compte plus de 43 millions d’habitants depuis le 1er janvier 2019. Le taux de croissance naturelle était inférieur à 2 %.
Depuis, il a repassé la barre des 2 %, ce qui devrait conduire à une population de plus de 51 millions en 2030, et plus de 57 millions en 2040.
Au-delà de son pétrole, L’Algérie a encore un atout formidable, une dette extérieure de seulement 20 % du PIB, et donc une exceptionnelle capacité d’emprunt que seul le risque politique peut atténuer.
Elle devrait utiliser cette possibilité pour moderniser son économie et laisser le secteur privé national et étranger se développer.
A défaut, tout peut arriver, et notamment une forte vague d’émigration, notamment des 1 800 000 binationaux.
Dov ZERAH MARDI 12 FEVRIER 2019
Je vous invite à me retrouver le mardi matin à 7h05 sur Radio J 94.8 FM pour ma chronique économique et financière. 
De plus, j’invite toute personne intéressée par l’information économique sur l’Afrique,  à consulter le site « economiesafricaines.com »  Merci

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