Le suspense a été total jusqu’au bout à Beit Shemesh mais la candidate Aliza Bloch, qui défiait le maire légendaire Moshé Aboutboul a réussi ce qui paraissait impossible au départ.
Arrivée en seconde position avec quelques centaines de voix de retard, Aliza Bloch a finalement réussi à l’emporter avec cinq-cents voix d’avance grâce aux voix des soldats comptées le lendemain.
Aliza Bloch, sioniste-religieuse, se présentait sous le slogan de ramener l’unité et la sérénité dans cette ville qui et devenue l’un des symboles de l’extrémisme religieux et de l’intolérance.
Mais durant sa campagne, Aliza Bloch n’a cessé de répéter que ce ne sont pas les franges extrémistes qui doivent donner le ton, mais la majorité de la population, orthodoxes, religieux, traditionnalistes ou laïcs qui sont prêts à vivre en bonne entente.
Elle a suscité de nombreuses rencontres entre habitants de différents milieux qui selon elle, ont été une expérience unique et qui apparemment a porté ses fruits. A ce propos elle a dit: “S’il y a une chose qui l’a emporté durant cette élections ce sont les rencontre passionnantes entre habitants de milieux différents.
Tous étaient à la recherche de valeurs et dénominateurs communs et mettaient de côté leurs divergences et ce qui les sépare, notamment les apparences vestimentaires.
Cette campagne nous a appris à tous qu’il y a plus d’une manière d’être une personne de valeur et de faire des bonnes choses. Nous allons travailler pour l’unité et le fond et plus nous investir dans des luttes fratricides. Nous avons réussi à mettre l’essentiel au centre des préoccupations”.
Mais ce qui a également permis la victoire de cette femme courageuse et persévérante a été la défection d’une partie de l’électorat orthodoxe, prépondérant dans cette ville, au détriment de Moshé Aboutboul, représentant de Shass. Comme à Jérusalem ou dans d’autres endroits, on note une baisse de la discipline électorale orthodoxe légendaire. Dans les bureaux de vote des quartiers orthodoxes, Aliza Bloch a parfois obtenu 20% des voix, mais surtout, ces bureaux de vote on connu un nombre impressionnant de bulletins nuls.
Selon les analystes politiques, il s’agissait pour de nombreux électeurs orthodoxes à la fois de ne pas voter en faveur d’une femme, sioniste-religieuse de surcroît, mais aussi de ne pas voter en faveur de Moshé Aboutboul malgré les injonctions de leurs rabbanim.
Après son élection, Aliza Bloch a notamment appelé les responsables du monde orthodoxe à faire leur examen de conscience face à cette évolution qui paraît maintenant inexorable, à savoir que la population orthodoxe n’est pas un seul bloc et ne répond plus comme un seul homme aux injonctions des rabbanim.
Dans son discours de victoire très humble et rassembleur, Aliza Bloch a eu des accents dignes d’une Myriam Peretz, de par sa modestie, sa foi en l’homme, son désir d’unité et son amour d’Israël. Elle a déclaré “la fin des barrières, de la division et des guerres religieuses” et promis qu’elle sera la mairesse de tous les habitants quelles que soient leur apparence ou leurs idées.
“Nous allons faire de Beit-Shemesh un modèle de coexistence pour tout Israël, où chacun pourra vivre selon sa conscience mais dans le respect de l’autre et la bonne entente”, a-t-elle indiqué.
Tâche qui ne sera pas facile quand on sait les tensions qui règnent dans cette ville et que le résultat du vote a été particulièrement serré.
Dès l’annonce de la victoire, le ministre de l’Education Naftali Benett, qui soutenait la candidate, l’a appelée pour la féliciter: “J’ai félicité Aliza Bloch pour cette victoire historique à Beit-Shemesh. Ce fut une campagne cruciale pour l’avenir de cette ville. Les habitants ont choisi l’espoir, l’unité et le futur. Nous avons déjà convenu de nous rencontrer la semaine prochaine afin de bâtir un nouveau programme éducatif. Quelque chose de nouveau a commencé à Beit-Shemesh”.
Aliza Bloch a également eu droit à des félicitations de la part du président du Camp Sioniste Avi Gabbaï, mais sous forme de souhaits…pour lui-même: “Bravo à Aliza Bloch. Encore un exemple d’un leadership réel qui a réussi à faire ce qui paraîssait impossible au départ. Et un signe de plus du grand changement politique qui atteindra le pays tout entier”…
Dr. Aliza Bloch née Ben-Hamo, est native du Maroc. Elle est titulaire d’une licence en mathématiques ainsi que d’un doctorat en études d’Erets Israël et archéologie. Elle a présenté sa thèse sur un thème éducatif car elle est avant tout une spécialiste de l’éducation et une femme d’action exemplaire dans ce domaine.
Elle est à l’origine de nombreux projets éducatifs et a notamment dirigé le réseau scolaire Branco Weiss. Elle est titulaire de plusieurs prix dont le Prix Rothschild de l’Education.
Elle est mariée au Dr. Aharon Bloch, médecin au département de nephrologie et hypertension de l’hôpital Hadassa Ein Karem, et elle est mère de quatre enfants.
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