AFP Bien avant Notre-Dame de Paris, la Cathédrale de Reims a été quasi-entièrement détruite pendant la Première guerre mondiale. Sa restauration, ici en cours d’achèvement, a nécessité 20 années de travaux.
Une “tragédie nationale”. Si l’on ignore encore l’étendue des dégâts provoqués par le violent incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris ce lundi 15 avril, il est probable que “des années de travaux” seront nécessaires pour reconstruire la cathédrale, comme l’a estimé le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Eric de Moulins-Beaufort.
“La Cathédrale Notre-Dame de Paris fait partie des symboles de ces efforts de paix, de beauté, d’espérance, de foi et même au-delà de la foi chrétienne (…) ça va être une perte d’une grande blessure”, a ajouté l’archevêque de Reims, qui prendra ses fonctions en juillet.
Ce dernier sait de quoi il parle. Bien avant la catastrophe qui frappe le monument historique le plus visité de France, la cathédrale de Reims, dans la Marne, lieu de sacre des rois de France, a elle-même échappé à une quasi-destruction.
“Cathédrale martyre”
Au tout début de la Première guerre mondiale, le 19 septembre 1914, des bombardements allemands ciblant la ville avaient déclenché un violent incendie qui a fortement endommagé ce monument exceptionnel. En tout, un peu moins de 300 obus frapperont la “cathédrale-martyre” dans une ville, prise et reprise, détruite à 85% par la guerre.
L’acharnement des bombardements et les images de la cathédrale dévastée vont bouleverser la France avant de servir pour la propagande de guerre.
Ce n’est qu’à la fin de la Grande guerre que l’Etat français entame le chantier de la reconstruction, secondé par des mécènes privés et internationaux. Il faudra près de 20 ans de travaux pour que s’achève cette entreprise titanesque. La cathédrale de Reims sera rouverte au culte en 1938.
Cette restauration, suivie d’ajouts artistiques du XXe siècle, explique pourquoi ce chef d’oeuvre de l’art gothique est devenue un haut lieu de l’art moderne.
Outre une charpente en béton armé signée de l’architecte Henri Deneux, la cathédrale est renommée à travers le monde pour ses vitraux contemporains dessinés par Marc Chagall et Imi Knoebel. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 1991.