La journaliste Ariana Melamed: “Pourquoi j’ai démissionné de Ynet”.
“Oui, je peux vous dire beaucoup de choses sur les médias hostiles à Bibi, parce que j’y étais, dans l’endroit le plus hostile au Premier ministre. Témoignage d’une journaliste qui a rendu son tablier.
Tout a commencé lorsqu’un certain Sheldon Adelson crée un journal (Israël Ayom) que l’on surnomme Bibiton (“Bibinews”) et il le distribue gratuitement. Cela cause du tort et déprécie le prestige d’un autre magnat de la presse israélienne: Noni Mozes patron du concurrent “Yediot Aharonot”. Celui-ci décide tout naturellement de réagir, et il réagit virulemment. Mais Adelson est trop riche et difficile à toucher personnellement, dur donc de l’affronter frontalement. Ainsi Moses préfèrera attaquer son “protégé”. N’étant pas de force à lutter professionnellement, Noni essaie de le contrer par l’intermédiaire de la loi, mais sans succès. Alors, dos au mur il décide d’utiliser la calomnie.
Les journalistes, ceux de Yediot parmi eux, sont surnommés en Israël les chiens de garde de la démocratie. Un jour le propriétaire du chenil décide d’en transformer quelques-uns en chiens de cirque. Ces chiens n’ont pas le courage de réagir, ils ne sont pas syndiqués et puis il faut bien rapporter à leurs chiots de quoi manger. Quand parmi eux certains se rebellent on leur désigne la porte. J’y étais. Ma chronique se nommait “Ariana la bête politique”.
A Ynet, comme d’en d’autres journaux, les sujets des articles doivent être approuvés. Quelques fois mes articles une fois écrits, furent invalidés ou censurés. D’autres furent presque dictés. J’avoue qu’à plusieurs reprises, j’ai ravalé mon orgueil et trahi légèrement ma conscience professionelle. Mais il n’y avait rien de mensonger qui allait à l’encontre de ma vérité.
Arriva le jour où le “Camp sioniste” fut créé. Je téléphonai au rédacteur et lui proposai un article au titre: “Tous les inconvénients avec Tsipi Livni, et deux avantages”.
-”Négatif” fut sa réponse, “Pas chez nous”.
-”Comment? C’est le sujet le plus « Hot » du moment. Tu auras ton article en une heure tout au plus.
-Je ne suis pas intéressé.
-Mais pour quelle raison? Ai-je crié au téléphone.
-Je ne sais pas.” fut sa dernière phrase.
Je ne me souviens pas si j’ai répondu quelque chose… Il est fort possible que oui.
Dix minutes plus tard, sans assurer mes arrières professionnelles et financières, j’ai envoyé au Rédacteur en chef un texto où je présentais ma démission. Je n’en pouvais plus.
C’était le 7 décembre 2014 avant le déchaînement de mon ex-journal contre Netanyahou. On connait désormais la suite.