En peignant dans la cour de l’école de leurs enfants les motifs d’un jeu de société, ces parents ont tracé sans le vouloir une svastika.
Ils voulaient rendre la cour de récréation plus joyeuse. En peignant sur l’asphalte un «T’en fais pas» géant, un jeu de société très populaire en Allemagne qui ressemble beaucoup au jeu des petits chevaux, les parents d’élèves d’une école primaire de la région de la Ruhr ont tracé par erreur un motif de svastika. Les cases colorées représentant les «petites maisons», comme les Allemands appellent les quatre cases situées aux extrémités du plateau de jeu, ont en effet été placées trop près de la croix centrale.
Le quotidien Berliner Zeitung rapporte cet événement embarrassant qui fait les choux gras de la presse locale depuis que des habitants de la petite commune où est située l’école, Bardüttingdorf, se sont plaints auprès de l’administration scolaire et de la police. «Pour certains observateurs, cela rappelle une croix gammée, un symbole de l’époque nazie contraire à la Constitution, dont l’utilisation est passible de poursuites», fait remarquer le quotidien régional Westfalen-Blatt.
Interrogée par le quotidien, une mère d’élève se défend de toute action préméditée: «Nous n’avons pas fait exprès et personne ne s’en est rendu compte.»
Police à l’école
Le président de l’association de parents d’élèves de l’école primaire Spenge-Land, Stefan Sabbert, se serait bien passé d’une telle publicité et estime qu’il s’agit d’«un débat au ras des pâquerettes».
Obligé de prendre position sur cette affaire qui secoue la commune, le maire, Bernd Dumcke, a pris la défense des parents, et pose la question: «Quel degré d’imagination doit-on avoir pour distinguer une croix gammée dans ce jeu?»
Au temps du national-socialisme, certains citoyens allemands zélés multipliaient les références à ce symbole, à l’instar des gardes forestiers, qui plantaient des essences d’arbres prenant une couleur différente à l’automne de manière à créer des croix gammées géantes qui ne pouvaient être vues que du ciel, comme le racontait Der Spiegel en 2013.
Repéré par Annabelle Georgen