LE CAIRE – Marquant le 17e anniversaire des attentats du 11 septembre, le chef d’Al-Qaïda a appelé, mardi, les musulmans à mener une guerre contre les Etats-Unis à travers le monde.

Dans un discours de 30 minutes publié mardi, Ayman al-Zawahiri s’est donné beaucoup de mal pour dépeindre les États-Unis comme un ennemi religieux des musulmans, utilisant le transfert de l’ambassade américaine de Washington de Tel-Aviv à Jérusalem comme preuve de cette hostilité de Trump envers l’Islam.

Le groupe SITE basé à Washington, qui surveille le matériel médiatique des djihadistes du monde entier, a publié une transcription en anglais du discours.

« L’Amérique [est] l’ennemie numéro un des musulmans… malgré sa laïcité officielle », a déclaré al-Zawahiri dans la vidéo. Il a énuméré 14 directives pour lutter contre les États-Unis, y compris un appel à l’unité musulmane et aux djihadistes (comme l’Etat Islamique ou l’Hayat Tahrir Al Sham, ex-Al Nusra) à serrer les rangs.

Al-Zawahiri a succédé à Oussama ben Laden, fondateur d’Al-Qaïda qui a organisé les attentats du 11 septembre 2001 qui ont tué plus de 3 000 Américains. Il a été tué par les forces spéciales américaines au Pakistan, le 1er mai 2011.

Mardi, le président américain Donald Trump a rendu hommage aux «héros» qui se sont battus contre les pirates de l’air le 11 septembre 2001, jurant que l’Amérique ne broncherait jamais face au mal et ferait tout ce qui est en son pouvoir pour assurer la sécurité du pays.

Sous un ciel gris à Shanksville, en Pennsylvanie, Trump a loué le courage des 40 hommes et femmes à bord du vol 93 qui ont précipité les quatre pirates de l’air qui avaient détourné l’avion et qui visaient Washington.

«Ce mémorial est maintenant un message au monde entier. L’Amérique ne se soumettra jamais à la tyrannie », a déclaré Trump, notant que près de 5,5 millions d’Américains ont rejoint l’armée américaine depuis le 11 septembre.

« En tant que commandant en chef, je ferai toujours tout ce qui est en mon pouvoir pour empêcher les terroristes de frapper le sol américain », a ajouté le président, tout en rendant hommage aux quelque 7 000 membres des services de l’armée américaine qui ont été tués en combattant la menace du terrorisme islamique radical ».

Ce n’est pas la première fois qu’Al-Zawahiri a lié le déménagement de l’ambassade américaine à Jérusalem à l’appel à la guerre contre les États-Unis.

Dans un discours prononcé en mai, al-Zawahiri a déclaré que la décision des Etats-Unis de transférer son ambassade israélienne à Jérusalem était la preuve que les négociations et l’apaisement avaient trompé les Palestiniens, en exhortant les musulmans à mener le djihad contre les Etats-Unis.

Dans une vidéo de cinq minutes intitulée «Tel Aviv est aussi une terre de musulmans», le médecin égyptien a qualifié l’Autorité palestinienne de «bradeurs de la Palestine», tout en exhortant ses partisans à prendre les armes.

Trump « était clair et explicite, et il a révélé le vrai visage de la croisade moderne, où la tentation de baisser les bras et de les amadouer ne marchent pas avec eux, mais seulement la résistance à travers l’appel et le djihad », a déclaré Zawahiri, selon ses propos rapportés par l’agence SITE de surveillance du djihadisme.

Il a fait valoir que les pays islamiques n’avaient pas agi dans l’intérêt des musulmans en entrant aux Nations Unies, qui reconnaissent Israël, et se soumettaient aux résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale au lieu de la charia (loi islamique).

Trump a annoncé le 6 décembre 2017 qu’il reconnaissait Jérusalem en tant que capitale d’Israël et qu’il déplacerait l’ambassade jusque-là installée à Tel-Aviv.

Le développement a ravi le gouvernement israélien, mais les Palestiniens en colère veulent que la partie orientale de la ville soit la capitale d’un futur Etat palestinien.

La plupart des pays européens ont critiqué la décision de Trump comme étant non conforme au consensus international, préférant attendre de reconnaître la ville quand le statut de Jérusalem sera finalisé dans le cadre de négociations avec les Palestiniens.