Présents en Martinique depuis l’Inquisition au Brésil, les juifs de Martinique ont connu des époques sombres (expulsions sous Louis XIV et sous Vichy, amendes pour ceux qui refusaient de travailler pendant shabbat, etc…) mais aussi des grandes périodes de stabilité.

Et au cours du XXème siècle, c’est le célèbre écrivain Aimé Césaire qui leur rendra hommage. A eux, et à leur détermination à avoir un Etat au Proche-Orient.

Césaire a en fait été le premier Martiniquais à restituer au Juif la place qui lui revient dans la formation de l’identité antillaise moderne. Dans son fameux poème épique Cahier d’un retour au pays natal (1947) – fondation littéraire de la Négritude – Césaire évoque de manière très vivante le Juif, victime (blanche) du racisme :

L’HOMME-FAMINE, L’HOMME-INSULTE, L’HOMME-TORTURE ON POUVAIT À
N’IMPORTE QUEL MOMENT LE SAISIR LE ROUER DE COUPS, LE TUER –
PARFAITEMENT LE TUER – SANS AVOIR DE COMPTES À RENDRE À PERSONNE
SANS AVOIR D’EXCUSES À PRÉSENTER À PERSONNE
UN HOMME-JUIF
UN HOMME-POGROM
UN CHIOT
UN MENDIGOT.

En 1956, dans son discours en l’honneur de l’abbé Grégoire, abolitionniste du dix-huitième siècle, Césaire remarquait que les préoccupations antérieures de Grégoire avaient été consacrées à la sauvegarde de Juifs en France. « C’est comme s’il était naturellement passé du ghetto du Juif à la case de l’esclave ».

« Ce n’est pas que je sois spécialement pour les Israéliens », dit cet homme qui parle si chaudement du Juif de la shoah, « mais il est nécessaire de mettre les choses au point. Ce n’est pas le racisme qui les motive mais le nationalisme. Ce n’est pas la même chose… Les racines sont historiques, pas raciales… Les Israéliens ont l’impression que l’Etat qui était un tel défi à bâtir – et il est jeune, après tout – est en jeu. La motivation essentielle d’Israël est sa volonté d’exister. Il est angoissé de voir son avenir menacé »

Aimé Césaire a littéralement planté le signe le plus visible d’une présence « juive » aux Terres-Sainville, au coeur du ghetto de Fort-de-France. Au milieu du square qui porte le nom de l’abbé Grégoire, Césaire a planté ce qui est devenu un énorme arbre parasol : un Enterolobium cyclocarpium, pour l’érudit ; « oreille de Juif » ; « oreille de noir » pour l’homme de la rue.

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