Invité de RTL, ce mardi soir, Jean Serrat est revenu sur le crash d’un Airbus A320 de la compagnie aérienne Germanwings. L’avion s’est écrasé ce matin dans les Alpes-de-Haute-Provence, faisant 150 morts.

L’ancien commandant de bord est intrigué par ce terrible accident. En effet, l’absence de message d’alerte de la part de l’équipage de l’Airbus est très étonnante et intrigante. De ce fait, il n’hésite pas à parler d’un crash « extraordinaire et terriblement suspect ».

Il n’y a pas eu de signal radio et de code transpondeur lors du crash de l’A320. Donc, on est obligé de se dire qu’il y a quand même quelque chose de bizarre.

Jean Serrat, ancien commandant de bord

Par ailleurs, il a souligné que de nombreux aspects de la descente de l’appareil ne collent pas avec l’hypothèse d’une dépressurisation, d’un incendie dans la cabine ou d’un accident classique.

PAR CHRISTOPHE PACAUD , AGNÈS BONFILLON , JEAN-BAPTISTE MARTEAU

rtl.fr

Le BEA est parvenu à extraire d’une des boîtes noires des enregistrements de voix et de sons dans le cockpit. Les enquêteurs n’avancent encore aucune explication mais n’excluent aucune thèse à ce stade.

Au lendemain du crash de l’A320 de Germanwings, le mystère reste entier sur les causes de la catastrophe qui a causé la mort des 150 passagers et membres d’équipages . Si un enregistrement des sons et bruits du cockpit a pu être extrait mercredi après -midi de la boite noire récupérée la veille, le Bureau Enquête Analyse (BEA) n’a fourni aucun élément d’explication lors de sa première conférence de presse . « A ce stade, nous ne sommes pas en mesure d’avancer la moindre explication ni interprétation sur la raison pour laquelle l’avion est descendu […] et n’a pas répondu aux demandes de contact », a déclaré Rémi Jouty, le directeur du BEA, en charge de l’enquête technique.

« On peut entendre des voix », a-t-il seulement indiqué. Mais le patron du BEA s’est refusé à en dire plus sur la nature des échanges enregistrés, la langue employée et même la durée de l’enregistrement, dont on ne sait pas s’il va jusqu’au crash. Une prudence justifiée par le manque de temps. « Cela fait seulement quelques minutes que nous avons pu écouter cet enregistrement », a-t-il souligné. Mais aussi par les incertitudes sur l’origine de ces voix. Le BEA n’était pas en mesure de dire si les voix enregistrées étaient celles des deux pilotes. Ce qui laisse planer l’hypothèse d’une intrusion dans le cockpit. « Aucune thèse n’est fermée à ce stade », a souligné le directeur du BEA.

Explosion en vol et panne d’un moteur exclus

Rémi Jouty a toutefois fermé quelques portes. Une explosion en vol est ainsi exclue, l’avion ayant continué à voler « jusqu’à l’impact ». Les contrôleurs aériens d’Aix-en-Provence ont même pu suivre en direct sa trajectoire jusqu’au crash, sans parvenir à joindre l’équipage. C’est eux qui ont alerté l’Armée de l’Air, après avoir constaté que l’appareil avait entamé une longue descente vers le sol « de près de 10 minutes », sans avoir envoyé de message de détresse. Le Mirage 2000, envoyé pour l’intercepter, est arrivé trop tard.

La régularité de la vitesse et de la trajectoire ne permettent pas de conclure à un pilotage automatique ou manuel, mais elles excluent, selon Rémi Jouty, la panne de l’un des deux moteurs. Une panne simultanée des deux moteurs reste théoriquement possible, mais peu probable. Les conditions météo ne posaient pas non plus de difficulté particulière.

Mais au final, les questions restent plus nombreuses que les réponses. L’enregistrement de voix semble mettre à mal l’hypothèse d’une perte de conscience de l’équipage, éventuellement liée à une possible dépressurisation. Une hypothèse que le patron du BEA s’est refusé à commenter. «A ce stade, nous n’avons aucun début de scénario », a insisté Rémi Jouty qui espère que le second enregistreur, contenant les paramètres du vol, pourra être récupérer. « On finira bien par le trouver », a-t-il assuré. Lors de sa conférence de presse, François Hollande avait annoncé que « l’enveloppe » de cet enregistreur avait été « repérée ». La collecte des débris de l’avion pourrait également fournir des informations complémentaires. Mais il faudra probablement attendre « plusieurs jours, voir plusieurs semaines », avant d’y voir plus clair, a prévenu le patron du BEA.

Bruno Trévidic

lesechos.fr

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