Devant un mur d’écrans où défilent en direct les images de 5.000 caméras, des dizaines de militaires saoudiens surveillent chaque route et chaque recoin des lieux saints parcourus par près de deux millions de pèlerins venus à La Mecque pour le hajj.

Le Centre de commandement et de contrôle de La Mecque est un « oeil » qui ne se ferme jamais, explique le colonel Saad al-Dosari. Critiquée pour la mort l’an dernier de quelque 2.300 pèlerins dans la bousculade la plus meurtrière de l’histoire du hajj, l’Arabie saoudite assure avoir cette année renforcé les mesures de sécurité.
Dans le Centre de commandement et de contrôle de La Mecque, des équipes se relaient 24 heures sur 24 pour « surveiller les pèlerins et leurs mouvements grâce à plus de 5.000 caméras », explique à l’AFP le capitaine Tareq al-Azam, qui garde les yeux rivés sur les images qui arrivent en direct.
Les caméras sont installées sur tout le secteur de La Mecque ainsi que les lieux saints situés dans un rayon de moins d’une dizaine de kilomètres.

De son poste, le capitaine Azam peut diriger les caméras ou zoomer sur tout ce qui lui paraîtrait suspect.
En face de lui, des écrans montrent la Kaaba, la construction cubique vers laquelle les musulmans se tournent cinq fois par jour pour prier.
Les images montrent aussi les pèlerins qui tournent rituellement autour de cette structure ainsi que les voies qui mènent au bâtiment abritant les trois stèles du rituel de la Lapidation de Satan à Mina.

‘Détecter tout engorgement’
La Lapidation, lors de laquelle les pèlerins jettent symboliquement des cailloux sur des stèles, marque un moment à haut risque du hajj. Le 24 septembre 2015, le rituel avait tourné au cauchemar: quelque 2.300 pèlerins avaient péri dans une gigantesque bousculade.

La tragédie avait valu à Riyad des critiques pour sa gestion du drame et la confusion qui avait suivi.
Afin d’éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise, les équipes du Centre de commandement et de contrôle de La Mecque « surveillent les écrans pour détecter tout problème ou tout engorgement », souligne le colonel Dosari.
Sur le site des trois stèles, le rituel de la lapidation se déroulait sous haute surveillance. Des caméras filmaient tous les mouvements depuis les hauteurs où elles étaient fixées à quelques mètres de distance les unes des autres.

Des centaines de policiers étaient déployés à chacun des cinq étages, reliés par des escaliers mécaniques, depuis lesquels les pèlerins pouvaient jeter leurs pierres sur les stèles.
M. Dosari dirige la section planification du Centre qui n’opère que pendant le hajj mais aussi le ramadan, quand les fidèles du monde entier viennent effectuer la « omra », ou le petit pèlerinage.

Si une quelconque anomalie est relevée, les équipes du Centre « informent la salle de contrôle pour prévenir tout problème avant même qu’il arrive ».
Dans cette salle située à quelques mètres de là, des dizaines de militaires, écouteurs à l’oreille et micro près des lèvres répercutent ces informations aux dizaines de milliers de membres de forces de l’ordre déployés sur les lieux saints.
Ils redirigent également les plaintes adressées par des pèlerins au numéro mis en place par les autorités.
« Aucun incident » n’a été signalé cette année, se sont félicitées les autorités saoudiennes.

L’Orient le jour OLJ/Sarah BENHAIDA/AFP – 14/09/2016

Repère

Le hajj, l’un des cinq piliers de l’islam

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