Mise à jour : L’infâme terroriste tchétchène Chatayev a été identifié comme le planificateur du triple-attentat de l’Aéroport d’Istanbul. 

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L’homme qui a planifié le triple-attentat du mardi 28 juin 2016 à l’aéroport International Atatürk d’Istanbul, dans lequel près de 50 (42) personnes ont perdu la vie, a été identifié comme étant Akhmed Chatayev, un Russe Tchéchène recherché par les services de renseignements et de sécurité tout autour du monde. Il a entraîné la cellule terroriste constituée de nationaux d’Ouzbekistan, du Kyrgyzstan et de Russie, qui ont commis l’attentat. Jeudi, les forces anti-terroristes turques ont mené un certain nombre de raids et arrêtés 13 individus recherchés, dont certains étrangers. Dans certains des localisations fouillées, on a retrouvé de la propagande de Daesh.

DEBKAfile 30 juin 2016, 4:54 PM (IDT)

A faire tout ce qu’il ne fallait pas, Erdogan a le dos au mur. 

La Turquie, l’une des destinations touristiques les plus courues au monde, est devenue la destination favorite des terroristes au cours de ces derniers mois. Ankara, on peut en être sûr, abandonnerait bien volontiers ce titre peu flatteur.

L’Etat Islamique et le PKK kurde, chacun son tour, frappent sans merci à travers tout le pays. Il y a tout juste deux jours, le Département d’Etat américain a diffusé une alerte pour que ses ressortissants évitent les voyages dans le Sud-Est de la Turquie – les zones proches des frontières de la Syrie et de l’Irak.

Les attentats terroristes dans ces zones sont rarement mentionnées en dehors de la Turquie. A Ankara et Istanbul, cependant, ils font les gros titres des journaux.

Les attentats à la bombe de mardi soir ont, en revanche, été ressentis et entendus tout autour du globe. Il s’agit d’une attaque dévastatrice, commise dans le troisième aéroport d’Europe par ordre d’importance, qui reçoit des dizaines de milliers de passagers par jour, dont des milliers d’Israéliens.

En octobre 2015, avant les élections générales du pays, une attaque terroriste horrifiante a été commise à Ankara. Dans cet attentat, qui est la pire de toute l’histoire de la Turquie, 102 personnes ont été assassinées. Ankara a, alors, réalisé que les règles du jeu avaient changé et que des attaques similaires allaient s’enchaîner. La seule question, c’était quand et où. Depuis le début de cette année, Ankara et Istanbul o,t subi cinq attentats terroristes de grande ampleur. Lors de l’un d’entre eux, le 19 mars à Istanbul, trois touristes israéliens ont été assassinés.

Du point de vue des auteurs de ces crimes, l’attentat de mardi 28 au soir contre l’aéroport Atatürk, l’une des cibles les plus sécurisées en Turquie, reste comme une victoire retentissante. Les groupes clandestins kurdes tendent à s’en prendre à des cibles militaires, alors que le groupe Etat Islamique sélectionne les cibles civiles. C’est pourquoi les responsables d’Istanbul ont immédiatement soupçonné Daesh. Mais, pour les Turcs les résultats sont du pareil au même. Ils se trouvent confrontés à une réalité inacceptable. C’est mauvais pour le tourisme, l’économie et l’image du pays.

Au cours de la dernière décennie, la Turquie a, de façon indiscutable, pris un virage vers le pire : d’un foyer touristique florissant et une super-puissance auto-proclamée avec un taux de 7, 5% de croissance économique et de grandes aspirations, c’est devenu un pays isolé accumulant une liste toujours grandissante d’ennemis. Elle s’est transformée, d’un pays ayant une politique du zéro conflit à un pays qui a zéro pays voisins amis. La Syrie et l’Irak, qui continuent de se désintégrer de l’autre côté des frontières, n’ont pas particulièrement contribué à rendre les choses plus faciles pour la Turquie.

Le Président turc Recep Tayyip Erdogan a fait n’importe quel mauvais geste possible et imaginable. D’un côté, il était membre de l’OTAN, mais de l’autre main, il flirtait avec Daesh en permettant à ses combattants d’entrer en Irak et en Syrie, à travers la Turquie et faisait tout ce qu’il peut pour combattre les Kurdes, les seuls à combattre les Islamistes. Erdogan a fait un bien dangereux calcul.

En juillet de l’an dernier, sous la pression de ses partenaires de l’OTAN, Erdogan a été contraint et forcé de déclarer la guerre à Daesh, mais il a surtout exploité sa campagne militaire pour frapper les Kurdes. Le double-jeu d’Erdogan lui fait aujourd’hui payer un prix exorbitant. Il a joué avec le feu et, à présent, tout ce qu’il touche se transforme  en flammes. Il apparaît que les accords de réconciliation de la Turquie avec la Russie et Israël traduisent sa prise de conscience qu’il est mieux d’être du côté qui combat la terreur que du côté des terroristes. Mais le chemin sera encore long.

Est-ce que l’attentat à la bombe contre l’aéroport Atatürk était la réplique des terroristes à l’accord avec Israël? C’est loin d’être clair. Une telle attaque nécessite une lente préparation par avance. La réponse se révèlera avec le temps.

Boaz Bismuth
* Esh, c’est, bien sûr, le feu, en hébreu. Da, évidemment, pourrait signifier une attitude plus positive envers Moscou… 
Adaptation : Marc Brzustowski
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