A Bush et Blair, « pères de Liberté », les Kurdes reconnaissants
Les Kurdes britanniques demeurent reconnaissants pour l’éviction de Saddam, en dépit de l’enquête en cours sur les causes de la guerre d’Irak
ARA News
QAMISHLI –Un nouveau débat vient de faire surface au Royaume-Uni, mercredi dernier autour de la décision du gouvernement britannique et de l’ancien Premier Ministre Tony Blair de soutenir le renversement de Saddam Hussein en 2003. Cependant, les Kurdes d’Irak demeurent pleins de gratitude concernant l’éviction de Saddam qui a massacré des milliers de Kurdes, bien qu’ils reconnaissent que la coalition a commis des erreurs après la chute de Saddam Hussein.
L’enquête sur la guerre d’Irak menée par Sir John Chilcot au Royaume-Uni vient de conclure un rapport, mercredi 6 juillet, après sept ans d’investigation. Le rapport a conclu que le gouvernement britannique n’avait que des plans inappropriés pour envisager la suite de la chute du dictateur irakien Saddam Hussein.
Alastair Campbell, le porte-parole de l’ancien Premier Ministre Tony Blair, a écrit sur son blog : « Il y a de très nombreux Irakiens, et pas seulement les Kurdes et les Chiites, demeurent aussi très contents que Saddam Hussein ne soit pas. Nous ne les voyons ni ne les entendons pas trop souvent sur les chaînes de télévision britanniques.
Bien qu’il y ait de très nombreuses critiques au Royaume-Uni, concernant la guerre, avec beaucoup de gens à gauche qui appellent à traîner Tony Blair devant les tribunaux, nombreux sont les Kurdes irakiens qui expriment leur reconnaissance pour cette décision de Blair et de l’ancien Président américain Georges Bush pour avoir renversé Saddam. La décision de Bush lui a valu le surnom kurde de « Père de la Liberté ».
« C’est un signe de résilience et de confiance du peuple britannique que son gouvernement ait commandité une telle investigation en profondeur, sur cette décision de se joindre à l’invasion de l’Irak, en 2003 », a rappelé le représentant du Gouvernement Régional du Kurdistan irakien (GRK) en Grande-Bretagne, Karwan Jamal Tahir, lors d’une déclaration publique.
« Il ne revient pas de commenter en détail le processus de décision intérieure, mais je peux dire que les Kurdes sont éternellement reconnaissants de l’aide britannique pour renverser Saddam Hussein, qui a commis un génocide contre nous » a t-il tenu à préciser.
« J’achemine également nos plus sincère condoléances de la part du peuple kurde à tous les proches et bien-aimés des soldats britanniques qui ont trouvé la mort et ont été blessés » a t-il conclu.
S’exprimant pour ARA News, Ari Marad, le cinéaste kurde, qui a fait des films récompensés, qui est également photographe, basé au Royaume-Uni, a répété qu’il est reconnaissance pour la chute de Saddam.
« Les Kurdes, dans leur vaste majorité, ont soutenu la guerre en Irak. Ma génération, celle des années 1980, a gravement souffert aux mains de Saddam Hussein. Je suis un Feyli (tribu chiite) et Saddam a tué plus de 30.000 Kurdes Feyli et s’est accaparé leurs biens. L’Etat tout entier fonctionnait autour de sa tribu et de sa famille. Saddam Hussein était sans pitié pour quiconque, oui, i l y a de graves problèmes en Irak actuellement. Pourtant ils sont oyus le résultats de ses faits et gestes », déclare Murad à ARA News.
« Il y a des protestations actuellement, mais les gens sous le règne de Saddam, soit vivaient en guerre totale soit souffraient de famines et de privations massives. Malgré la corruption rampante, les gens sont libres actuellement, d’exprimer leur opinion, malgré les horreurs que les gens subissaient sous Saddam, il n’y avait jamais la moindre manifestation. En soi c’était très révélateur », ajoute t-il.
« Chaque famille feyli(e) avait sa propre histoire d’horreurs personnelles, j’avais une tante, je ne veux pas dire laquelle, qui a été enfermée dans sa salle pour passer son diplôme universitaire et qui s’est faite violée par Uday [fils de Saddam] et ses gardes du corps », dit-il.
« Rien d’autre qu’une intervention militaire n’aurait pu mettre un terme à son règne tyrannique », conclut-il.
Shkar Sherzad Hafiz Sharif, un Kurde vivant au royaume-Uni, déclare à ARA News que le régime de Saddam a commis de très nombreux crimes contre les Kurdes.
« Uday Hussein, le fils aîné de Saddam avait pour habitude de courir Baghdad et d’interrompre les bals durant les mariages. Il kidnappait la fiancée et la violait et tuait le fiancé s’il osait dire quoi que ce soit », dit-il.
« Le Parti Ba’ath jetait fréquemment les gens du haut de grands bâtiments sur des accusations forgées de toute pièce et il faisait exploser les gens en leur bourrant les poches d’explosifs. Ils faisaient exécuter les dissidents par des escouades incendiaires et envoyaient la note pour le prix des balles à leurs familles », ajoute t-il.
« Ils ont commis un génocide de masse contre nous, les Kurdes, en tuant approximativement 180.000 d’entre nous. Nous avons tous des proches, des parents, des amis qui ne sont plus auprès de nous à cause de Saddam Hussein et du Parit Ba’ath. Pourtant, oui, des erreurs ont été commises, mais nous, en tant que victimes de Saddam Hussein, savons parfaitement qu’il devait être supprimé », conclut-il.
Reportage par : Wladimir van Wilgenburg pour ARA.News
Adaptation : Marc Brzustowski
British Kurds remain grateful for removal of Saddam despite war inquiry
Euhhh !
Il est bon de savoir qu’une bonne moitié de la population kurde a participé activement à toutes les horreurs du massacre christo-arménien de 1915. Et qu’auparavant ils imposaient, comme bon leur semblait, le droit de cuissage avant mariage ou le paiement d ‘une lourde « compensation » pour l’éviter.
Enfin les massacres et pillages des chrétiens désarmés par la loi turque étaient fréquents , avec une étendue géographique variable, tant par les turques que par les kurdes.
L’islam est génocidaire par nature ! Ne l’oubliez jamais.
Le génocide arménien et les Kurdes
Turquie génocide arménien24 avril 2013. Cela fait aujourd’hui 98 ans que le génocide contre les arméniens a été perpétré. Décision politique émanant des dirigeants du mouvement nationaliste des Jeunes-turcs, qui formeront par la suite à plus de 95% les futurs cadres kémalistes, l’Empire Ottoman se positionna durant la première guerre mondiale du côté de la triple Alliance (Empire Allemand, l’Empire Austro et l’Italie) et mit en œuvre sa politique d’extermination. Prétextant le soutien des arméniens chrétiens aux Russes, elle légitima en outre sa politique d’une dimension idéologique. Accusant les arméniens d’ « impies », elle se servit du facteur religieux (Islam) pour mobiliser la population musulmane et se nourrit du ressentiment que celle-ci avait contre les arméniens qui étaient en position économique plus importante.
Les Jeunes turcs encouragèrent ainsi les populations en leur promettant de prendre les terres arméniennes, mais aussi en jetant des slogans tel que : « tuez un arménien et vous irez au paradis. »
Il faut noter que l’idée du pan-turcisme émergeait et se répandait de plus en plus dans le mouvement Jeunes turcs. Ainsi, la suppression des arméniens de la carte était la condition nécessaire selon eux pour rassembler et créer un grand Etat turcophone allant de la Turquie en passant par l’Azerbaïdjan et allant jusqu’en Mongolie. Cependant, à cette époque-là, le facteur d’identité premier restait pour la majorité des populations de l’Empire la religion (et non l’ethnie).
Le Jihad au nom de l’Islam permit de se rallier à certaines tribus musulmanes kurdes, notamment les milices telles que « Hamidiye Alaylari » qui travaillaient pour l’Empire Ottoman et qu’on retrouve aujourd’hui sous la forme des « protecteurs de village » (Korucu).
Dans la région de Dersim, les alévis kurdes réussirent à sauver plus de 36 000 arméniens. Ces derniers s’intégrèrent dans la société de Dersim, c’est pourquoi aujourd’hui, beaucoup de Dersimî ont des grands-parents Arméniens.
Au total, c’est 1 500 000 d’arméniens qui ont été massacrés, déportés, des milliers de femmes violées et des enfants tués de manière barbare. Mustafa Kemal, dit « Atatürk », promulgua la première loi de la jeune République turque : il était interdit de parler de « massacre arménien ». Encore aujourd’hui, l’Etat turc refuse de reconnaître ce massacre contre l’Humanité.
Du côté kurde musulman, le député Ahmet Türk s’est excusé au nom de ses ancêtres contre les massacres commis contre les arméniens et les assyro-chaldéens. Dans le cœur du Kurdistan turc, à Amed (Diyarbakir), des politiques de promotion de la langue arménienne et de restauration des Eglises ont été mises sur pied. Une véritable solidarité s’est nouée entre kurdes et arméniens ces dernières années.
Les arméniens veulent que la Turquie reconnaisse qu’ils ont été tués. Les kurdes veulent que la Turquie reconnaisse qu’ils existent…
Kendal Manis.
Source: http://www.azadnewsagency.com/nuce/le-genocide-armenien-et-les-kurdes/