Israël redoute désormais une contagion des manifestations qui ont fait au moins treize morts à l’intérieur de ses frontières. Et il y a de quoi.
« La révolution arabe frappe aux portes d’Israël. » Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’éditorialiste du quotidien Haaretz Aluf Benn n’y va pas de main morte. Preuve que, si l’on en est pas encore là, la crainte est bel et bien réelle. Née de la tuerie survenue lors de la commémoration de la « Nakba », qui a fait 13 morts et plusieurs centaines de blessés parmi les réfugiés palestiniens lundi à la frontière avec le Liban. Mais aussi d’une déclaration du ministre de la Défense Ehoud Barak qui a explicitement avoué mardi redouter « une contagion »…

C’est qu’Israël n’en mène pas large. Après avoir scruté d’un oeil méfiant le fameux « printemps arabe » , qui s’est répandu comme une traînée de poudre de Tunisie jusqu’en Libye, en passant par le Yémen, le Maroc, l’Algérie ou encore Oman, l’Etat hébreu doit désormais faire avec des images tournant en boucle sur les télévisions, montrant ses soldats abattant à bout portant des Palestiniens brandissant pierres et drapeaux… Ainsi qu’avec leurs éventuelles conséquences, donc.

L’Etat hébreu a d’abord réagi en déposant une plainte auprès de l’ONU contre la Syrie et le Liban. Sans grand espoir qu’elle aboutisse, encore moins que cela calme une communauté internationale de plus en plus soucieuse… Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a donc ensuite décidé de débloquer 62 millions d’euros des fonds gelés de l’Autorité palestinienne, pour la récompenser de sa « coopération sécuritaire sur le terrain ».

« Nous n’en sommes qu’au début »


Sans doute pour préparer au mieux la périlleuse visite qu’il effectuera vendredi du côté de Washington. Où le président Barack Obama, dont l’émissaire pour le Proche-Orient vient de jeter l’éponge, compte bien reparler processus de paix. Lequel a justement été sabordé par M. Netanyahou, qui refuse toujours obstinément de mettre fin à la colonisation juive en Cisjordanie… (1) De son côté, Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, s’est désormais résolu à changer son fusil d’épaule, en essayant d’obtenir la création d’un Etat palestinien lors de l’assemblée générale de l’ONU qui se tiendra en septembre.

Autant donc dire qu’on a connu climat plus apaisé, même dans cette région rongé par un conflit historique. Ce qui fait craindre au gouvernement d’Israël le risque d’une dangereuse escalade. Intérieure celle-là. Ehoud Barak : « Nous n’en sommes qu’au début. Le danger c’est que d’autres manifestations de ce genre (en référence à la commémoration de la « Nabka », l’exode palestinien massif après la création d’Israël en 1948, ndlr), pas nécessairement près des frontières, mais en d’autres endroits. » A savoir, en Cisjordanie et/ou parmi les 20% de citoyens arabes que compte l’Etat hébreu, pour ceux qui n’auraient pas compris.

Metro France.com

(1) Note de la rédaction : Le rédacteur de l’article omet de dire que ce sont les palestiniens qui ont mis fin aux négociations de paix, au prétexte de constructions dans les implantations. Au demeurant, les implantations restent un droit inaliénable tant qu’il n’y a pas eu d’accord formel entre les partis.

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Armand Maruani

Israêl est fâce à un nouveau défi . Il a en a vu d’autres. Il trouvera encore une fois la parade. Quant aux palestiniens qui souhaitent mourir en martyrs , ils seront récompensés. Israël sera intraitable.