Dans un document confidentiel explosif, le négociateur palestinien Saeb Erekat examine tous les enjeux du processus de paix avec Israël.

Au fil de ce texte de 65 pages écrit très récemment, en mars 2014, il recommande de prendre des mesures afin d’aboutir à une souveraineté palestinienne totale sur les territoires définis par les frontières d’avant juin 1967 . Certaines de ses recommandations ont depuis été mises en œuvre par le Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, notamment celle concernant la demande d’adhésion immédiate aux organismes de l’ONU et aux Conventions de Genève.

Dans ce document confidentiel, Erekat s’oppose farouchement à la proposition israélienne de maintenir dans l’accord final les blocs d’implantations à l’intérieur des frontières d’Israël. Il suggère par ailleurs de créer des commissions bilatérales avec la Russie, l’Union européenne et l’ONU , de favoriser l’Initiative arabe pour la paix, mais aussi d’intensifier la « lutte populaire pacifique » (sic) contre les colonies de peuplement et contre le Mur de sécurité.

Les dernières initiatives d’Abbas et Erekat reflètent bien cette nouvelle stratégie consistant à utiliser la voie diplomatique pour obtenir une reconnaissance internationale et créer un Etat palestinien souverain sur les lignes d’avant juin 1967, sans pour autant faire de concession sur les questions fondamentales du conflit, en particulier le « droit au retour ».

Abbas a fait le choix politique de prendre ces mesures, qui vont à l’encontre de la position des Etats-Unis et d’Israël , sans craindre de pressions ni d’éventuelles sanctions. Il semble ainsi confiant dans sa capacité à prendre des mesures unilatérales sans encourir de blâme.

Sans doute pense-t-il utiliser l’arène diplomatique et juridique pour exercer des pressions diplomatiques et économiques sur Israël et aboutir à un retrait unilatéral de la Cisjordanie comme le fut le désengagement de la bande de Gaza en 2005.

La demande d’adhésion palestinienne auprès des instances internationales est intervenue le 1er avril 2014, juste après le refus du gouvernement Netanyahou de libérer le quatrième contingent de détenus. Le Premier ministre israélien a accusé l’Autorité palestinienne de violer les accords déjà conclus sous les auspices des États-Unis et a mis en garde contre les mesures unilatérales qui pourraient lui revenir en boomerang. Le 6 avril, lors d’une réunion gouvernementale, Netanyahou a déclaré :

« Ces derniers mois, nous avons mené des négociations avec les Palestiniens afin de parvenir à un accord de paix. Les Israéliens aspirent vivement à la paix et souhaitent ardemment une paix viable dans laquelle nos intérêts nationaux vitaux seront garantis, avec en priorité l’assurance de la sécurité absolue. Lors de ces entretiens, nous avons pris des décisions difficiles et pénibles pour prouver nos bonnes intentions et notre volonté de poursuivre ce processus afin de créer un cadre qui permettra de mettre un terme définitif au conflit. Cependant, Mahmoud Abbas refuse de discuter de la reconnaissance même d’Israël comme Etat-nation du peuple juif ; ce que le président des États-Unis et d’autres dirigeants de la planète ont fait tout naturellement. Puis, sans aucun avis préalable, Abbas s’est précipité pour demander l’adhésion à 15 conventions internationales, violant ainsi les ententes conclues avec nous et les Américains. Ces démarches sont contreproductives et ne pourront nous influencer sur la marche à suivre. Les Palestiniens ont beaucoup à perdre car, nous aussi, nous pouvons prendre des mesures unilatérales punitives. Nous sommes toujours prêts à poursuivre les pourparlers, mais pas à n’importe quel prix ! »

Dans son document confidentiel, Erekat explique que « la politique des Israéliens est dangereuse car malgré les efforts intensifs de l’administration américaine et des Européens pour aboutir à un accord sur le statut final, le gouvernement israélien persiste dans ses actes destructifs : nouveaux chantiers de construction dans les colonies, assassinats de Palestiniens innocents, destructions de maisons, expulsions de résidents, confiscations de terres, et blocus de la bande de Gaza. »

Toujours selon Erekat, « cette politique dangereuse vise à créer une réalité sur le terrain qui laisserait l’Autorité palestinienne sans aucun pouvoir et empêcherait à jamais l’établissement d’un Etat palestinien souverain et indépendant ». Dans ce contexte, et tout en « négociant » parallèlement avec Tzipi Livni, Erekat suggère de prendre des mesures concrètes pour punir et isoler Israël sur l’arène internationale. Il appelle également le Hamas et le Djihad islamique à la réconciliation et les encourage à rejoindre les nouvelles démarches contre l’Etat juif . L’Autorité palestinienne ne considère pas le Hamas et le Djihad islamique comme des organisations terroristes, mais plutôt comme des mouvements politiques légitimes pouvant faire partie du gouvernement palestinien.

Ignorant les pourparlers en cours, l’Autorité palestinienne prépare actuellement le terrain afin que l’Etat palestinien soit reconnu sur les lignes d’avant juin 1967 malgré « l’occupation israélienne ». Cette demande de souveraineté palestinienne complète implique aussi que les Palestiniens contrôlent le territoire le long de la frontière avec la Jordanie, ce qui risquera d’avoir des implications sur la stabilité du royaume hachémite dont la majorité de la population est palestinienne.

En conclusion, il apparaît que la crise actuelle avec les Palestiniens a été planifiée intentionnellement, bien avant la décision du gouvernement Netanyahou de ne pas libérer le quatrième contingent de terroristes palestiniens. En réalité, Abbas a suivi les directives du document confidentiel rédigé par Saeb Erekat tout en prétendant mener les pourparlers avec Israël sous les auspices des Américains. Un double jeu cynique et dangereux qui vient d’être dévoilé par la publication de ce document palestinien par le JCPA-CAPE.

Jonathan D. Halévy

Voir une analyse du document sur le site anglais du JCPA-CAPE Article original.

jcpa-lecape.org Article original

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valtremont

Y’a rien à faire les nazi’arbs ne changeront jamais. Toujours aussi hypocrites. Ils perdent toutes les batailles et toutes les guerres et ils continuent. Personnellement, je ne comprends pas pourquoi la scène internationale continue à les écouter en leur accordant ce statut de fausse victime.

Rebfil

le double jeu des palos ! comme d’ hab quoi ! il n’ y a qu’ obama et l’ EU pour y croire ! Israël est trop conciliant et cherche trop une respectabilité a l’occidentale en oubliant parfois qu’en face c’est des orientaux musulmans , islamistes champion de la « taquiah » (tromperies, roueries, arnaques) en tout genres recommandé même par leur sacro pseudo saint coran …..

amram

il est evident qu’il ne faut jamais faire confiance aux arabes avec ou sans ce document, a notre tour de dicter nos revendications légitimes de retour des arabes aux patries de leurs parents et grands parents: Jordanie, Liban, Egypte… et en meme temps que la reconnaissance d’Israel comme patrie des Juifs, demande de compensation des juifs expulsés des pays arabes ce qui represente 5 fois la superficie d’Israel….
Pourquoi ces revendications sont elles irrecevables et irrealistes ?