Asher Joseph Cherkassky à Dneproperovsk, Ukraine en 2014. (Courtesy of http://evreiskiy.kiev.ua)
Avec sa longue barbe grise, son fusil d’assaut A-47 et sa tenue de camouflage, Asher Joseph Cherkassky ressemble une version de Fidel Castro, venue d’Europe de l’Est.
Mais le look de Cherkassky n’est pas une tentative de rivaliser avec le révolutionnaire cubain, ni avec aucun de ses acolytes barbus. C’est plutôt la conséquence de sa condition de Juif orthodoxe, qui est aussi combattant du bataillon Dnipro – une force paramilitaire ukrainienne qui a pour mission iméprative de stopper l’avancée russe à l’Est.
C’est pourquoi les photos en ligne de Cherkassky ont récemment générer un buzz sur les réseaux sociaux : après tout, un Juif orthodoxe combattant pour la souveraineté ukrainienne devient un outil visuel puissant, dans la guerre de propagande lancée entre les deux pays, dans laquelle l’accusation mutuelle d’antisémitisme est devenue une composante récurrente.
Dimanche, les coups d’éclat de Cherkassky sur le champ de bataille a soulevé l’admiration des hommes les plus puissants d’Ukraine – dont l’adjoint du gouverneur de la région de Dneproperovsk, Borsi Filativ. Il a posté sur sa page Facebook des photos de Cherkassky, avec et sans uniforme, dont une image tirée d’une fête de Purim.
« Bien sûr, certains d’entre vous ont aperçu, sur votre page, des photos d’un grand type avec une barbe énorme, comme Fidel Castro », écrit Filatov, le bras droit d’Igor Kolomoisky, l’oligarche juif et gouverneur de la région. « C’est son pays et celui de ses enfants. Et ce pays le considérera toujours comme un héros et un symbole de la résistance », ajoute Filatov qui, quant à lui, n’est pas Juif.
L’actuel conflit entre la Russie et l’Ukraine a commencé en mars, après la fin de la révolution qui s’est traduite par le renversement de l’ancien Président Viktor Yanukovych, que beaucoup accusaient de corruption et de n’être qu’un pantin de Moscou. Il s’est enfui en Russie, qui a annexé la Crimée en la séparant de l’Ukraine, au prétexte de protéger les minorités ethniques et religieuses de la xénophobie, que le régime de Poutine a prétendu être le motif réel de la révolution. Parallèlement, des combats intensifs se sont poursuivis dans certaines villes de l’Est de l’Ukraine entre les milices pro-russes et les troupes du gouvernement.
Le [communiquéArticle original de Filatov sur Cherkassky a suscité l’attention des médias ukrainiens, notamment sur le site d’actualité juive d’Ukraine, [evreiskiy.kiev.uaArticle original.
« La seule chose qui dérange Chekassky sur le front, c’est le manque de nourriture casher »,écrit Filatov. Il a tenu à véhiculer ce message, en présentant le dévouement de Cherkassky comme la réfutation des accusations du Président russe Vladimir Poutine, disant que la révolution ukrainienne est menée par des antisémites et des fascistes.
« Les efforts de tous les menteurs et des lâches du monde entier (y compris des Rabbins russes qui écoutent les absurdités de Poutine, concernant « les talentueux Goebbels ») ne changent rien aux exploits de Cherkassky. » écrit Filatov, en faisant référence à la remarque de Poutine, en juillet, qui faisait allusion au chef de la propagande nazie, Joseph Goebbels.
La référence faite par Poutine à Goebbels était clairement ironique, dans le cadre de sa condamnation de la négation de la Shoah. Mais les médias anti-russes en Ukraine et au-delà l’ont présentée comme une forme d’hommage, de la part de Poutine, à l’avocat en chef de l’idéologie que Poutine décrit souvent, dans ses discours, comme la quintessence du Mal.
PAR CNAAN LIPHSHIZ 25 novembre, 2014, 3:23 am
(en cours de rédaction)
[jta.org/Article original
Adaptation : Marc Brzustowski.
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