Les trois magistrats chargés de juger en
Egypte pour « incitation au meurtre » de manifestants le guide suprême des
Frères musulmans, la confrérie du président islamiste Mohamed Morsi destitué
par l’armée, se sont récusés mercredi en invoquant le chahut dans le box des
accusés. Le procès avait déjà été ajourné le 29 octobre après que les trois premiers
juges désignés se furent récusés pour « cas de conscience ».
M. Badie et ses co-accusés étaient entrés dans la matinée dans la cage en
fer du box des accusés en scandant des slogans hostiles au gouvernement, au
chef de l’armée le général Abdel Fatah al-Sissi, le véritable homme fort de
l’Egypte, et au tribunal et ses juges. Dans un premier temps, le magistrat
présidant l’audience, Mostafa Salama, avait suspendu les débats en demandant
le calme. Mais lorsque l’audience a repris et que le même chaos s’est
installé, il a ajourné le procès.
« J’ai demandé aux accusés de se calmer mais ils ne l’ont pas fait. Alors
nous nous récusons », a lancé le juge Salama.
Le Guide Mohamed Badie et ses adjoints, Khairat al-Chater et Rachad
Bayoumi, encourent la peine de mort pour « incitation » et « complicité » dans le
meurtre de neuf manifestants anti-Morsi le 30 juin.
Trois autres membres de leur confrérie sont accusés de ces « meurtres » et 29
islamistes comparaissent avec eux pour avoir participé directement, selon
l’accusation, à ces heurts. Pour ces derniers, qui ont comparu dans la matinée
séparément de M. Badie et ses adjoints, l’audience a été ajournée au 11
février.
LE CAIRE, 11 déc 2013 (AFP)