Parashah de Rosh hashanah :
La Parashah de la semaine c’est la Parashah de Rosh Hashanah. Comme vous le savez nous avons 2 jours de suite: 1er jour au Chapitre 21 de Bereshit, et le 2ème jour au Chapitre 22 du livre de Bereshit.
Je vous énumère rapidement les sujets des différents chapitres et je diviserais l’étude en 2 parties :
D’abord une introduction sur la question de savoir pourquoi la tradition a choisi le thème de la naissance d’Isaac et le récit de ce qu’on appelle faussement le récit du « sacrifice d’Isaac » et non pas le commencement de la Torah. Puisque Rosh Hashanah est le commencement de l’année et que l’événement historique qui est commémoré c’est la Création du monde, on pourrait s’attendre à priori que la tradition ait choisi comme lecture du commencement de l’année, le commencement du livre de Béréshit ?

Or, comme vous le savez, on ne recommencera à lire le début de la Torah à partir de Bereshit qu’à partir de Sim’hat Torah, c’est-à-dire le dernier jour des fêtes de Tishri, le lendemain de la fin de la fête de Soukot.

Pour le temps restant j’étudierais avec vous les thèmes que vous choisirez dans ces 5 thèmes que je vais vous énumérer à partir du chapitre 21 :

1- le récit de la naissance d’Isaac et le conflit avec Ishmaël. La séparation d’Ishmaël de la maison paternelle : on apprend entretemps la naissance d’Ishmaël qui est agé de 13 ans au moment de la naissance d’Isaac.

Tout se passe comme si la circoncision d’Ishmaël a lieu à l’âge de Bar-Mitsvah pour Its’haq alors que la circoncision de Isaac a eu lieu à 8 jours. Il y a là un thème qui a été étudié, formulable ainsi de façon rapide: il y a une situation d’identité de préhistoire par rapport à l’identité Yits’haq en tant que descendance d’Avraham.

En fait, il faut de suite le préciser : Ishmaël n’est pas le fils d’Avraham mais le fils d’Avram qui est à un autre stade d’identité que Abraham et ce n’est qu’à postériori que la Torah le reconnaitra comme fils d’Abraham, après ce que la Torah appelle la Teshouvah d’Ishmaël par rapport à Yits’haq. Le conflit entre les deux identités commence dès la naissance de Yits’haq et ne s’est pas encore achevé puisque nous vivons en plein les péripéties de la fin. Mais la Torah prévoit qu’il y aura un achèvement à un certain moment du développement de l’histoire des rapports entre Ishmaël et Yits’haq – voyez à quel point c’est très important pour notre histoire générale mais surtout pour l’histoire des générations contemporaines – par une Teshouvah de Yishmaël par rapport à Yits’haq.

2- Le récit du conflit entre Abimelekh roi de Philistée et Abraham. La Philistée est grosso modo le territoire de Gaza – Azah en hébreu.

On a des problèmes avec cela depuis l’origine des temps. Il faut bien comprendre pourquoi c’est situé précisément à l’endroit où c’est situé dans l’enchainement des enseignements de ce récit: premièrement naissance d’Isaac et conflit avec Ishmaël, et immédiatement après la séparation d’Ishmaël d’avec Its’haq, intervention de Abimelekh qui réclame la possession de la terre promise à Israël ?

Remarquez encore une fois de plus à travers le temps et un si long temps, le parallèle entre les événements du commencement et les événements de la suite des temps jusqu’à nous.

Le véritable conflit sur la terre d’Israël nous l’avons avec la Jordanie puisque la terre d’Israël est censée comprendre la Jordanie. Et s’il y a une solution d’ailleurs il faudra en tenir compte. Je crois que la réalité de l’histoire a une providence qui lui est propre et qui tient toujours compte de la réalité de l’histoire. Mais malgré tout, il est bien évident qu’il n’y a eu que de très rares moments dans toute l’histoire, histoire contemporaine comprise, où ce territoire de la Philistée – le territoire de Gaza – Azah – a pu être libéré par Israël, et comme vous le savez, il est un des foyers du problème.

3- Ensuite, il y a la Aqédat Its’haq traduit par le « sacrifice d’Isaac » mais qu’on ne peut appeller ainsi parce que le sacrifice n’a pas eu lieu. C’est important à signaler parce qu’il y a trop de bons esprits qui ont tendance à faire un parallèle entre ce récit de cet épisode de la Bible et la Shoah, en prenant pour modèle de la Shoah un sacrifice d’Isaac qui aurait été accompli. Vous pressentez qu’il n’y a aucune base à ce parallèle sortant de mentalités que je préfère ne pas qualifier, mais malheureusement, tant chez les non-Juifs que chez les Juifs eux-mêmes, il y a une sorte de tendance à établir ce parallèle qui est faux dans l’essentiel et dans toutes ces implication. C’est extrêmement dangeureux.

4- Après la fin de ce récit de la Aqédat Its’haq on s’aperçoit que l’épreuve n’était pas pour Isaac mais pour Abraham. Vous verrez le premier verset du chapitre 22 :

וְהָאֱלֹהִים, נִסָּה אֶת-אַבְרָהָם

« Et Dieu mit Abraham à l’épreuve ». Aucune allusion au fait qu’Isaac soit mis à l’épreuve dans cet épisode. Le titre traditionnel c’est Aqédat Its’haq : allusion au fait qu’Isaac a été lié (Laaqod = lier, ligoter) sur l’autel. C’est un des passages les plus importants de la liturgie de Rosh HaShanah et de Yom Kipour. En particulier, dans les Seli’hot du rite séfarade et ashkénaze. C’est une des pièces maitresses de la liturgie des Yamim Noraïm.

5- A la fin de ce récit, il y a un tout petit récit qui annonce la naissance de Rivqah qui deviendra épouse de Yits’haq.

On l’apprend par quelques versets important que la suite de la lignée dont était issu Abraham, la lignée de Tera’h. Téra’h a eu trois enfant, Haran mort à Our-Kasdim, son fils était Loth le neveu d’Abraham, ensuite Abraham et Nahor.

Abraham et Nahor ont quitté Our-Kasdim mais Nahor est resté à ‘Haran. Et Abraham est revenu au pays de Canaan.

Dans la lignée de Nahor on annonce qu’il y a une fécondité qui continue dans cette préhistoire de l’exil d’Our-Kasdim, les Hébreux se sont perdus et sont rescapés dans la familles d’Abraham ; et c’est là dans cette matrice d’où était sorti Abraham, que les descendants d’Abraham qui méneront à la lignée d’Israël pourront trouver femme pour continuer les engendrements.

Voilà les 4-5 principaux thèmes des récits de ce 2ème chapitre.

Une autre approche d’étude aurait été d’étudier d’abord les différents thèmes que représente ce jour de Rosh Hashanah dans l’année qui est double d’ailleurs puisqu’il y a 2 jours de Rosh hashanah.

Nous avons l’habitude de lire l’ensemble de la Torah pendant l’année. Chaque Shabat on lit une partie du ’Houmash, les 5 livres du Pentateuque. On pourrait s’attendre à ce que normalement la tradition décide de recommencer la lecture à partir de Rosh Hashanah. Puisque le récit de la préface historique de la Torah comme Loi commence à la Création du monde et que Rosh Hashanah est la commémoration de la Création du monde et donc le Jour du Jugement.

Ce n’est pas le cas et la tradition a décidé que la lecture de la Torah le jour de Rosh hashanah serait ces différents épisodes cités dont le thème général reste centré sur l’identité d’Isaac.

Il y a une sorte de commencement de l’histoire d’Israël avec Isaac. Il y a une question dans la question : si on a choisi de commencer le récit par le commencement de l’histoire d’Israël pourquoi a t-on choisi Isaac et pas Abraham ?

C’est une question intérieure à une question beaucoup plus générale : pourquoi pas à la création du monde ? Chaque approche de ces questions sont des sujets pour eux-mêmes mais je vous indique la structure du problème.

Quelques mots quand même pour désigner l’identité de commémoration de Rosh hashanah:

Le jour de Rosh hashanah a trois dénominations :

ð Rosh hashanah : on s’est habitué à l’appeller Rosh hashanah par excellence. Or, le calendrier hébraique possède 4 Rosh Hashanah différents. C’est encore un autre thème d’étude : pourquoi celui-là a-t’il le privilège d’être le Rosh-Hashanah par excellence ? Thème relié : le calendrier n’a pas de fin d’année, il n’a que des commencements d’années. Je ne peux pas entrer dans ce thème-là qui me prendrait trop de temps: rendez-vous à ‘Hanoukah ! Indépendamment de cette appélation la plus familière de Rosh hashanah, il y a deux autres noms.

ð Yom HaZikaron celui que lui donne le texte de la Torah shebikhtav

ð Yom HaDin le nom que lui donne la Torah shebéalpéh la tradition orale du Talmud,

Quelques mots sur ces deux dénominations:

Lorsque la Torah insitue la liturgie du jour de Rosh hashanah, c’est le 1er jour du 7ème mois du calendrier des patriarches.

Ce n’est qu’à la sortie d’Egypte que le 1er mois du calendrier hébraïque deviendra le mois de Nissan. Il y a ici encore un sujet pour lui-même. Le pourquoi des deux chronologies dans le calendrier hébraïque : l’un avant la sortie d’Egypte et l’autre à partir de la sortie d’Egypte ?

Or, dans le texte de la Torah le mois de Tishrei est appelé le 7ème mois. C’est donc dans le calendrier des Avot jusqu’à la sortie d’Egypte le 1er mois de l’année c’est le mois de Tishri.

Ce n’est qu’à partir de la sortie d’Egypte que le 1er mois de l’année sera le mois de Nissan.

Là encore c’est un sujet pour lui-même dans lequel je ne veux pas pénétrer non plus.

Le texte de la Torah nomme ce jour Yom hazikaron le jour du souvenir.

Souvenir en hébreu se dit Zekher bien que la connotation du terme de zekher soit beaucoup plus ample que celle de souvenir du point de vue de ce que serait une philosophie de la mémoire. Mais il y a bien correspondance du point du vue du dictionnaire : un souvenir c’est un zekher. Lorsque je me souviens d’un événement et que je le rends présent par la mémoire à mon esprit, cela se dit un zekher. La fonction de mémoire se dit Zikaron. Nous avons un autre mot rattaché aussi à la même racine qui est zikhron – petit souvenir.

En général la désinence en « on » après un substantif a en hébreu en général le sens de diminutif mais peut aussi signifier le superlatif. Zikhron petit souvenir mais Zikaron c’est la mémoire totale le superlatif de Zekher.

(Exemples : Shabaton petit shabat, mais la désinence en on peut aussi désigner le superlatif : Elyon superlatif de Al (sur) – Adam c’est un homme et l’homme ‘plus’ est Adon – un maître qui est comme un superlatif de Adam… etc.)

Yom hazikaron, au niveau de la Torah shebikhtav le jour de Rosh hashanah est appelé Yom hazikaron – le jour de la mémoire totale. Nous allons tenter d’en comprendre la signification avec le lien de sens avec la dénomination qui va être donnée par la Torah shebéalpéh : Yom hadin qui est le jour du jugement.

Etant donné que le contenu de l’événement de commémoration se relie au commencement de l’histoire du monde, il est évident que par le biais de la relation de sens entre commémoration et mémoire, cela signifie que l’événement de commémoration met en jeu la mémoire totale à partir du commencement de l’histoire du monde.

Tous les jours du calendrier, indépendamment de leurs significations religieuses, spirituelles, de préfiguration messianique… etc, d’autre part, sont aussi des jours de commémoration d’un événement historique.

Le jour de Rosh Hashanah apparait comme un cas particulier : l’événement historique qui y est commémoré est l’événement transhistorique de la création du monde.

Que signifie alors que la Torah nomme ce jour-là Yom hazikaron – jour de la mémoire totale ?

Cela veut dire que ce qui est mémoré, remémoré, commémoré, c’est la mémoire totale depuis le commencement de l’histoire du monde ! D’où le sens du mot Zikaron – mémoire absolue.

Voilà pour la 1ère définition : Au niveau de la Torah shébikhtav, le jour de Rosh hashanah s’appelle Yom Hazikaron. Zikaron est une sorte de superlatif de Zekher. (En français le superlatif est toujours celui d’un adjectif alors qu’en hébreu nous avons cette catégorie de superlatif des substantifs.)

D’autre part, nous voyons tout autrement que la Torah shebéalpéh, elle, va nommer Rosh hashanah: Yom hadin : le jour du jugement.

Quel rapport y-a-t’il entre la notion de mémoire et la notion de jugement ?

Je vous donne de suite la réponse pour gagner du temps : C’est que nous sommes jugés par la mémoire. Il y a une mémoire totale qui enregistre tout ce qui se passe dans le monde. Le sujet est extrêmement passionnant. Quel est le critère sélectif de la mémoire subjective de chacun qui fait que l’on retient certains souvenirs et pas d’autres ?

Avant même d’aborder l’analyse très importante de la psycho-analyse à ce sujet, et les différents niveaux de la conscience du subconscient et de l’inconscient, déjà au niveau de la philosophie de Bergson par exemple, il y a un critère assez répandu dans la culture occidentale : c’est que l’on a tendance à retenir des souvenirs en tant qu’ils sont disponibles pour la mémoire, des souvenirs qui peuvent servir à une action éventuelle plus tard.

Au moment de l’enregistrement des représentations, sont engrangées dans une mémoire réserve que l’on appelle sous forme de souvenir à la conscience des représentations que l’on a perçu dans la perspective d’une utilisation future. Si cela sert à… C’est d’allure pragmatiste, c’est un thèse développée dans la philosophie des anglo-saxons qui est marquée par l’utilitarisme et le pragmatisme (alors que la philosophie des latins est plutôt rationaliste).

Quelques indices de biologie médicale qui le corroborre : Au-delà de cette mémoire sélective qui est le propre de la subjectivité de chacun, chacun se construit un passé de personalité consciente selon des critères qui lui sont propres. Malheureusement, on ne sait plus maitriser ses propres critères. Les grands, les anciens, savaient maitriser leurs propres critères et étaient vraiment eux-mêmes. Au-delà de cela, admettons qu’il y a une mémoire totale.

Si déjà un souvenir de ma vie passée est enregistré – hors de quoi il n’y aurait aucun « moi » derrière mon « je » – et bien c’est que tous les souvenirs sont enregistrés. Seulement, c’est que je suis incapable de les appeler tous à la conscience. Quels sont les critères de sélectivité ? On en a parlé tout à l’heure, je n’y reviens pas. Certains sont complétement refoulés, et se vengent : on appelle cela des complexes. D’autres restent disponibles dans une sorte de coffre-fort – de réserve de disponibilité de la mémoire et sont dans le subconscient – non présents dans la lucidité de la conscience mais on peut les appeler si c’est nécessaire.

On peut, par le biais de l’étude de la psychanalyse, approfondir ce sujet de manière très profonde. Ce stock considérable de mon passé me juge de façon permanente. Nous verrons que cette notion de la mémoire totale est beaucoup plus impitoyable que la notion dont se sert la Torah Shebéalpéh avec Yom haDin.

Yom haDin signifie le Jour où Dieu gère le monde dans la perspective du jugement, c’est-à-dire dans la méditation de la Midat HaDin – la mesure du jugement. On confronte ce qui s’est passé avec une loi de vérité. Sous une forme un peu midrashique : on ouvre le livre de la loi et on ouvre le livre de la mémoire de chacun et on compare. Mais c’est quelqu’Un qui compare, et avec ce quelqu’Un si j’ose dire, on peut s’arranger…

La notion de Din est une notion terrible dans le vocabulaire traditionnel, mais c’est le Din de quelqu’Un, c’est le Din d’un Dayan. On est devant quelqu’un dont on sait que c’est le Créateur et il y a une liturgie possible, il y a une négociation possible. On peut plaider. Mais devant la mémoire absolue, alors là c’est terrifiant!

Cela peut apparaître paradoxal mais le terme dont se sert la Torah shébéalpéh est beaucoup plus gentil que le terme dont se sert la Torah shébikhtav qui emploie un terme impitoyable : Yom hazikaron. Et on ne triche pas avec la mémoire ! Les psychanalystes, les psychologues, le savent que lorsque la mémoire se venge, ou plutôt juge, elle est impitoyable. Tandis qu’avec le jugement d’un juge on est rassuré, il y a un juge derrrière la mesure du jugement.

Je referme cette parenthèse.

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Ceci renforce d’autant plus la question que nous allons étudier :

S’il en est ainsi, pourquoi ne pas lire le récit de la création du monde plutôt que de commencer par le récit de la famille des Patriaches ? Et question dans la question, pourquoi commencer par le récit de la naissance d’Isaac et non pas par le récit de la vocation d’Abraham ?

Puisque nous n’avons pas le récit de la naissance d’Abraham, mais nous avons le récit de la vocation d’Abraham qui est une Alyiah : il décide de quitter l’exil d’Our-Kasdim et décide de rentrer chez lui au pays de Canaan.

Il y a une controverse chez les commentateurs : est-ce que déjà à Our-Kasdim la capitale de l’empire de Nimrod ou sur le chemin à la frontière dans la ville de ’Haran il a une révélation qui lui confirme que son initiative était authentique ?

Dans toutes les décisions à prendre qui sont décisives, cruciales, l’initiative doit venir de l’homme en toute autonomie, et il y a révélation de confirmation par la suite. Mais en principe on devrait pouvoir s’en passer.

C’est-à-dire que le geste d’Abraham décidant pour lui et sa famille de quitter Our-Kasdim pour entrer dans le pays de Canaan c’est là l’essentiel. Ce n’est pas un voyage simple, entretemps certains restent en cours de route et sont devenus les présidents de la fédération sioniste de ‘Haran et sont restés là-bas…

Pour en revenir à notre question, nous n’avons pas le récit de la naissance d’Abraham mais nous avons au moins le récit de sa vocation. Que cherche-t’on donc dans ce commencement historique en situant la lecture de la Torah du Rosh Hashanah à la naissance d’Isaac ?

Je vais vous donner deux lectures du problème parmi d’autres.

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Q: Qui a décidé des lectures des Parashiot dans le calendrier ?

R: Il y a une règle traditionnelle depuis le temps du 2ème Temple, du retour de l’exil de Babel, après la destruction du 1er royaume de Judah que Ezra a institué un cycle de 3 ans permettant de lire l’ensemble de la Torah – les 5 livres du Pentateuque – sur une période de 3 ans. Un peu plus tard les Tanaïm – les maitres de la Mishnah – ont décidé que le cycle de lecture de la Torah serait d’un an.

C’est très important. Nous nous trouvons à l’époque de la cessation de la prophétie. Or, tout le récit de la Torah, y compris la préface historique, était la mémoire commune de la carte d’identité d’Israël connue par chacun. Mettez vous dans l’aire culturelle française : pour un français moyen on n’a pas à expliquer ce qu’est être français. L’histoire de chaque identité commence du dedans de l’évidence d’une identité nationale.

Mais voilà que l’identité juive qui est, elle, d’origine hébraïque a besoin de se ressourcer à sa propre connaissance d’identité de façon perpétuelle.

Pourquoi ?

Parce que l’identité hébraïque était à un temps du monde d’une toute autre nature. Le temps où il y avait prophétie. Par conséquent, l’hébreu vivait dans un monde baignant de Névouah de prophétie et de Bible, la Torah imprégnées des évidences bibliques. La prophétie s’arrête entre la destruction du 1er temple et le retour, 70 ans après, de Shivat Tsion, de l’exil des Judéens de Babel dirigé par Ezra et Néhémie. Et c’est le temps du récit de l’épisode raconté par le livre d’Esther. C’est la fin de la révélation biblique.

Le Talmud enseigne que Ezra est descendu en exil comme « fils de prophètes » et est remonté de l’exil comme « père des sages ». Jusque-là il y a avait le temps de la Prophétie qui nous est maintenant non identitifiable : aujourd’hui on vit dans un monde sans prophétie ! Sauf pour ceux qui étudient de quoi il s’agit, on les appellent des Kabbalistes. Cela existe mais je ne vous en dirais pas plus.

Or, notre monde n’est pas celui de la prophétie.

Exemple : la Bible parle des anges avec une tranquilité d’ange. Qui sait ce qu’est un ange ? Cet être ange est étrange ! C’est évident qu’on n’est pas dans le même monde. Le monde de la bible nous est très familier parce que c’est le nôtre, mais il est très décalé. Celui qui dit comprendre ce qu’est un ange, où bien il fait semblant où bien il faut le soigner…

Il faut rendre cela à la poésie, à l’art, mais il est bien évident qu’à partir de ce moment de l’arrêt de la prophétie, l’identité de l’hébreu va changer pour devenir l’identité juive.

Alors, la tradition juive dès le début va instituer la répétition, dans le sens noble, de la lecture de notre carte d’identité chaque année, de telle sorte de ne pas nous couper de notre propre mémoire.

D’ailleurs, on peut dire que beaucoup de choses ont préservé notre identité à travers ces 3000 ans d’histoire depuis la fin de la prophétie – 3000 ans et plus – ce qui est un phénomène inexplicable dans l’histoire humaine. Comment cette identité juive d’origine hébraïque résurgit en tant qu’identité hébraïque, 3000 ans après ?

Beaucoup de choses ont été préservées mais en particulier cette fidélité de la récitation de ce récit chaque Shabat. Ceux qui ont vécu dans une communauté de l’exil savent à quel point le Kahal, l’assemblée, même lorsqu’elle ne comprenait pas du tout ce que le ‘Hazan cantilait sur la Tévah hurlait à la moindre faute car ils connaissait par cœur par onomatopée le chant. C’est une des choses qui ont préservé cette mémoire…

Et alors on a découpé le texte du ’Houmash en autant de sections – Sidra ou Parasha- et les érudits les nomment péricopes.

D’où notre question :

On recommence donc à lire la Torah chaque année pourquoi pas le jour de Rosh hashanah ?

La Guématria du mot Vayavdel est 52 : il y a autant de Havdalah le samedi soir que de Parashiot.

Q: Yits’haq est né à Rosh hashanah ?

R: C’est un autre problème, je ne veux pas entrer là-dedans. Je vous donne le nom d’un livre : Seder hadorot qui donne tous ces secrets pour tous les personnages bibliques jusqu’à nous.

***

Les deux questions qui se recoupent :

=> Pourquoi ne recommence t’on pas la lecture de la Torah à Rosh hashanah ?
=> Pourquoi c’est le récit d’Isaac et pas Bereshit qui est lue à Rosh hashanah ?

Rabénou Be’hayé, maitre du moyen-âge espagnol, a signalé que le mot de Bereshit met en évidence

les lettres de Alef béTishrei = 1er de Tishri. C’est intéressant car l’expression est araméenne mais Bereshit est en hébreu.

Je vais vous citer 2 lectures du problèmes parmi d’autres réponses traditionnels:

Si nous prenons le concept de création au sérieux, alors il faut se rendre compte que c’est un concept qui dépasse l’intelligence humaine, seulement nous y sommes habitués par l’enseignement biblique. Nous sommes tellement familiers à l’évidence qu’il véhicule pour une conscience de foi qu’il nous semble que c’est un concept qui fait partie de la pensée humaine. Je vous donne un certain nombre de raisons très rapidement qui montrent qu’il n’en est rien. Ce n’est pas « un être de raison » comme disent les logiciens mais « un être de foi » en tant qu’être de connaissance. Parce que ce mot de Bereshit – au commencement – fait allusion à un événement qui ne s’est produit qu’une fois, et auquel aucune conscience humaine n’a assisté.

Nous avons dans la pensée humaine des concepts clairs, rationnels, mais analogues à l’idée du commencement absolu. Il s’agit par exemple de « début », « avant », « auparavant »…, mais l’idée d’un commencement absolu avant lequel il n’y avait rien est une notion qui ne fait pas partie de la raison humaine. Elle nous est familière mais nous est connue uniquement par la révélation biblique.

Je vous donne une autre argmentation pour vous montrer jusqu’où plonge ce problème.

On s’est demandé pourquoi c’est le 1er mot du 1er verset, ce qui fait que la Torah, la Bible, commence par un Beit. La sagesse juive pousse la logique de ses propres questions jusqu’au bout ; et cela semble même parfois exagéré. On s’est demandé pourquoi par la lettre Beit qui est la 2ème lettre de l’alphabet et non par la lettre Alef 1ère de l’alphabet ? Les 10 commandements commencent par Alef avec Anokhi. Aors le Midrash donne une réponse, ce n’est pas notre sujet.

Je relie la réponse que donne le Midrash avec notre question :
בְּרֵאשִׁית, בָּרָא אֱלֹהִים, אֵת הַשָּׁמַיִם, וְאֵת הָאָרֶץ
Bereshit Bara Elohim et Hashamayim véet Haarets.
Traduction littérale:
Au commencement créa Dieu les cieux et la terre.

La question demande pourquoi pas « Dieu créa au commencement les cieux et la terre ».
(Le terme Elohim « Dieu » commence par la lettre Alef première lettre de l’alphabet)

D’autant plus qu’il y a une discussion entre les maîtres du Talmud et les philosophes de l’antiquité grecque conservée par le Talmud : il y avait un danger et malgré ce danger ce verset est tel qu’il est. Dans les traditions pré-philosophiques mêmes du monde pré-philosophique en Grèce déjà, il y avait la notion d’une super divinité qui serait le commencement qui aurait créé Dieu en même temps que les cieux et la terre. Malgré ce danger-là la Torah a maintenu cet ordre.

Exemple de la mythologie grecque : Chronos dans la mythologie grecque engendre les Titans qu’il dévore perpétuellement. C’est le temps qui engendre les 12 mois de l’année et les 12 mois sont avalés par le temps chaque année. Le mystère du début du temps – en tant que la durée – ferait apparaitre une super divinité qui s’appellerait Bereshit. On retrouve cela dans le langage de la franc-maçonnerie pour ceux qui connaisse un peu ce monde.
Malgré cela on a gardé l’ordre. Si le verset avait commencé par « Dieu créa au commencement », il y aura eu un Alef initial ! Elohim Bara Bereshit…

L’enseignement donné à ce sujet:

Bereshit Bara Elohim

Au commencement créa Dieu…

Pour pouvoir aborder la notion de Dieu, il faut d’abord posséder la notion de création et pour pouvoir posséder la notion de création il faut posséder la notion de commencement. C’est un ordre des valeurs révélées : d’abord admettre la notion de commencement, ensuite on peut comprendre celle de création et à ce moment-là seulement on peut entendre la notion de Dieu.

La première définition que l’enseignement biblique nous donnera de Celui que nous nommons Dieu c’est Qu’Il est le Créateur.

Donc, première révélation, la notion de commencement.
Deuxième révélation la notion de création.
Troisième révélation, la notion de Dieu : Bereshit Bara Elohim…

Dans tous les cas, ce que je voulais indiquer c’est que nous n’avons pas dans la pensée humaine une notion sui generis qui désigne ce que désigne ce mot hébreu de Bereshit le commencement absolu.

Vous savez comment les philosophes et les théologiens le définisse par le terme latin ex-nihilo : à partir du néant.

On ne parlera, les choses étant prises au sérieux, de la notion de création comme en parle la Bible que d’une création ex-nihilo. S’il s’agissait de la modification de ce qui existait auparavant c’est un autre terme que la Torah emploierait, le terme Yatsar (façonner), le terme Asso (faire).

D’ailleurs, dans la plupart des traductions, c’est souvent un terme qui signifie le verbe faire qui traduit le verbe hébreu de créer. Je pense par exemple au grec et au latin : Facit et Poeïn. Ce terme de Bara – créer – n’existe qu’en hébreu dans le sens qu’il a dans la Bible : à partir de rien.

Ensuite, une fois entendu l’enseignement de la Bible, dans n’importe quelle langue, on peut y projeter le sens de « créer » sur un autre mot.

la racine Bara même en araméen cette langue la plus proche de l’hébreu, cette racine existe et elle ne signifie pas créer, elle signifie « mettre en dehors », alors qu’en hébreu elle signifie « créer à partir du néant ». Il y a une analogie, au niveau de l’imagerie intellectuelle même, entre « mettre en dehors » et « faire exister » : ek-sistere en latin signifie « situer à l’extérieur » : j’existe en tant que j’existe hors de quelqu’un d’autre. C’est ce que véhicule la notion latine « d’existence » qui est différente de la notion « être ».

Il n’en reste pas moins que nous sommes en présence, pour la pensée humaine livrée à ses propres forces, d’une impossibilité. Pour la pensée rationnelle et la pensée humaine, c’est d’abord la sécurité des lois de la raison. Ceci dit, il y a d’autres cohérences que celle de la pensée rationnelle, et cela peut être de la pensée vraie. Mais en tout cas pour la pensée rationelle, la notion de commencement ne fait pas partie de la pensée humaine. Parce que la notion de commencement prise au sérieux, c’est celle du commencement de, apparaître à partir de rien : il n’y avait rien et il y a. Yesh Méayin en hébreu. Ayin= il n’y a rien. Yesh= il y a. Mais C’est une notion à laquelle nous sommes familiers par l’éducation biblique, mais au point qu’on a oublié que ce n’est pas une notion rationnelle.

Il y a un autre mystère, c’est celui de la naissance d’un enfant, et c’est un mystère beaucoup plus grand. Dans l’apparence, c’est un corps qui a engendré un corps avec la collaboration d’un autre corps. Mais en réalité, c’est une apparition, à partir d’un néant absolu, d’un être différent !

Ceux qui ont eu des enfants le savent: la venue d’un enfant au monde, c’est un monde qui vient au monde ! Il est là et n’a rien à voir dans sa vie intérieur qui est son « jardin secret » comme disent les poètes, avec les corps qui lui ont donné naissance. C’est pourquoi la Torah prévoit un respect des parents. Parce que c’est grâce aux corps des parents que l’âme de l’enfant est venue au monde.

D’ailleurs, ce mot de respect enveloppe toute une série de lois et de prescriptions de la Halakha à ce sujet, mais la base c’est de respecter le corps des parents. Il y a une expression très familière aux rabbins. On respecte quelqu’un en respectant premièrement son corps car c’est grâce au corps qu’il y a une présence. Ce à quoi je fais allusion, ce qu’en termes simples on appelle l’âme de la personne qui apparait à la naissance, c’est la présence de quelqu’un qui est autre et n’a rien à voir avec ceux qui lui ont donné naissance au niveau corporel.

C’est pourquoi la Guémara va dire : à chaque naissance trois associés : le père, la mère et Dieu lui-même. Le père et la mère ont fait les corps et c’est Dieu qui donne la présence.

Or, bien sûr qu’il y a un lien. On dira à la limite, je schématise beaucoup car tous les cas particuliers sont possibles, dans l’apparence en tout cas : pas n’importe quelle âme ne vient dans n’importe quel corps. Effectivement, le corps est le véhicule de la présence de l’âme et donc le corps va conditionner à postériori la manière de la présence de cette âme au monde.
Donc dans tous les cas c’est très lié mais pour le comprendre je distingue ces notions. La naissance d’un enfant est autant mystérieuse que la création du monde. Voilà, c’est la première réponse à un niveau formel.

Pour relier ces deux notions, je dirais très rapidement : en fait le jour de Rosh Hashanah désigne le jour de la commémoration de la création du monde, mais il faut préciser qu’en fait, il commémore le 6ème jour de la création du monde.

L’homme apparait au 6ème jour du récit qu’on appelle le récit de la création.
Et la liturgie de Rosh Hashanah (vous le verrez surtout à Moussaf dans le passage que je vais vous citer) ne dit pas que Rosh Hashanah est Hayom Briat HaOlam mais Hayom harat olam – Jour de la naissance du monde.

Le 6ème jour du récit de la création du monde, c’est la création de l’homme.

Essayer de bien relier ces deux notions : En fait le jour de Rosh hashanah, dans beaucoup d’expressions traditionnelles, l’histoire du monde commence avec le 1er homme. Ce qu’il y a avant c’est la préhistoire du monde de l’homme.

Je voudrais arriver à formuler le lien entre ces deux notions de création de l’homme et création du monde. Il s’agit de la création du monde de l’homme qui n’apparait qu’avec l’homme.

Pour donner une explication formelle :

S’il n’y a pas de conscience humaine pour percevoir le monde extérieure, le monde extérieur a une toute autre manière d’exister qu’il a dans notre représentation, tellement autre que par rapport à notre propre représentation c’est un néant.

Un événement du monde extérieur qui n’est pas perçu par une conscience, à travers les catégories de la conscience que sont l’espace et le temps (et nous devons cette analyse en particulier à Kant – on ne peut pas penser ce problème comme on le pensait avant, en tout cas dans le monde philosophique) le monde extérieur que nous nous représentons, n’est ce qu’il est, que perçu par une conscience humaine. Donc, cette référence au 1er jour du monde, c’est la référence au 1er jour du monde de l’homme. Or, le monde apparait le 6ème jour du récit.

Il y a une indication dans la liturgie ashkénaze: les Seli’hot sont lues à partir du 25 Eloul. Et à partir du 1er Eloul dans le rite Séfarade. Cela se réfère au verset : « Yéhi Or qu’il y ait lumière », et Yéhi a pour valeur numérique 25.

Et donc la 1ère réponse à notre question :

Pourquoi est-ce le récit de la naissance d’Isaac qui est relié au commencement du monde ?

C’est parce que c’est le commencement de l’histoire d’Israël dans le récit dévoilé tel que nous l’avons dans la naissance d’Isaac et pas celle d’Abraham qui d’une certaine manière représente la fin de la préhistoire d’Israël. Et l’histoire d’Israël va vraiment commencer avec la naissance d’Isaac d’après cette analogie qui fait que l’événement lui-même est de même nature : La naissance d’un enfant est toujours un mystère quelque soit l’enfant, nous l’apprenons de la aissance d’Isaac.

Il y a une telle prodigalité de ce miracle de la naissance de l’enfant dans l’histoire des hommes, que l’on a perdu la familiarité avec ce miracle en tant que miracle. On le perçoit de nouveau quand il y a impossibilité d’avoir un enfant. Alors on se rend compte à quel point avoir un enfant est un miracle.

Une telle prodigalité du miracle empêche de voir le miracle du miracle : c’est ce fameux thème du petit prince que je vous cite souvent : dans le chapitre où il parle d’une planète où il y a une seule rose : on sait ce qu’est une rose ! La prodigalité de la valeur masque la valeur. (La rareté en fait la valeur) Mais chaque valeur est singulière.

Chaque rose est en fait unique et seule, dans l’expérience que l’on en a.

Le Midrash met en lumière le fait que chaque naissance quelqu’elle soit est aussi miraculeuse que la naissance d’Isaac. Or, on sait très bien que la naissance d’Isaac est la naissance d’un enfant qui ne pouvait pas naître. C’est cette promesse donnée à Abraham, et la foi biblique commence dans la foi d’Abraham, que cette promesse qu’il aurait un enfant s’accomplira. C’est-à-dire qu’une préhistoire aboutissant à la stérilité absolue s’entend dire le commencement de fécondité, et Isaac se fait attendre, et ce n’est qu’en fin de compte qu’il y a possibilité pour Abraham et Sarah d’enfanter Isaac. C’est là que l’histoire des engendrements d’Israël commence. Par définition, puisque Isaac est le 1er fils de l’homme, l’homme étant Abraham. Et c’est l’histoire du fils de l’homme qui commence avec Isaac.

Q : On est passé de la création de l’homme en général, de l’humanité, à celle d’Israël ?

R : Il s’agit de l’histoire d’Israël qui surgit du dedans de l’humanité. L’histoire de l’homme ne va prendre sa signification messianique qu’à partir de la naissance d’Isaac. Et dès ce moment même, l’histoire de l’homme depuis l’origine du 1er homme va se transformer en préhistoire de l’histoire du fils de l’homme. Et il s’agit de l’histoire du fils de l’homme qui nous est racontée en tant que préface à la Torah comme Loi. Tout ce qui nous est raconté avant la naissance d’Isaac, au niveau du problème qui s’est posé à nous parce qu’il y a d’autres seuils, devient préhistoire dès la naissance d’Isaac… En fait le seuil important ce sera le Rosh Hashana de Pessa’h à la sortie d’Egypte. C’est à la sortie d’Egypte que la descendance des Patriarches devient la nation d’Israël à qui la révélation est faite. Mais cette identité de la nation d’Israël, à qui la révélation sera faite, se prépare dans les engendrements de la famille des Patriarches, lesquels engendrements ne commencent qu’avec la naissance d’Isaac. Je vais vous donner tout de suite une référence dans le texte.

Parashat Noa’h :

A la naissance de Noa’h au chapitre 6 verset 9

Il nous est d’abord décrit l’histoire des 10 premières générations humaines depuis Bereshit jusqu’à ce verset 9 du chapitre 6. La naissance de Noa’h
Il y a une première tentative de l’histoire humaine qui aboutit à l’échec total. Le déluge. C’est vraiment effacé. Il y a un rescapé Noa’h qui va commencer les engendrements de l’identité humaine.

Dès que nous percevons l’histoire de l’homme dans la perspective des engendrements, cela nous renvoie à un sujet très important : c’est que l’histoire de l’homme n’a de signification qu’en vue de la mise au monde du « fils de l’homme ». En hébreu c’est le même mot qui dit « histoire » et « engendrements », le terme Toldot. On est très familier à cela que l’histoire de la bible c’est un récit de généalogies.

Il y une modification de l’identité humaine depuis le 1er homme jusqu’à la réalisation de cet objectif qui est l’objectif messianique de l’homme réussi, l’homme vivable, qui sera l’homme vivant.

Tout ce passe comme si la perspective de ce récit nous montre que toute l’histoire de l’humanité est un effort d’engendrer l’homme pour qui le monde a voulu être créé et que le texte du récit appelle le « fils de l’homme » : l’histoire de l’humanité, c’est l’histoire de l’engendrement du fils de l’homme.
C’est pour le fils de l’homme que le monde a été créé. Si c’était pour l’homme que le monde avait été créé c’est un échec. Or, il est bien évident que dans la cohérence biblique il ne s’agit pas d’échec.

Je veux dire que l’homme nous apparait dans son histoire comme absolument inapproprié à la réalité qui est celle de ce monde.

Si le monde de l’homme c’est le dernier mot de la création alors c’est un échec. Parce qu’il y a le problème posé à l’histoire humaine : la coexistence des individus, la coexistence des frères. C’est le problème de l’histoire humaine qui n’a pas de solution. Le récit biblique est le récit des différentes tentatives de résoudre le problème de l’équation de la fraternité. On voit qu’il n’a pas de solution.

Par conséquent, dès le début on a l’intuition profonde que toute l’histoire de l’humanité est une sorte d’histoire d’une matrice d’engendrement du fils de l’homme. C’est donc pour le fils de l’homme que Dieu a voulu créer le monde.

Je me branche-là sur la signification de cette expression de « fils de l’homme » telle qu’elle est chez les prophètes hébreux, en particulier Ezéchiel, car dans la catégorie chrétienne elle a un tout autre sens.

Ceci dit, les récits bibliques de la Torah nous révèlent que cette matrice d’engendrement du fils de l’homme, c’est l’identité Knesset Israël, c’est la nation d’Israël, qui en est la matrice d’engendrement du fils de l’homme. Chose qui est reconnue par la théologie chrétienne elle-même. (Si les Juifs n’en était pas convaincu, Dieu a créé les Chrétiens pour les en convaincre).

On va s’apercevoir que les engendrements vraiment, qui s’appellent Toladot, commencent avec Isaac. La preuve : Gn. verset 9 chapitre 6.
On a fini avec l’humanité d’avant le déluge par un échec et cela recommence :

6 :9 « Et voici les engendrements de No’ah. Noa’h homme juste et intégre dans ses générations et il se conduisait avec Dieu. »

Pourquoi la tradition n’a-t’elle pas nommé cette Parashah Toldot mais No’ah ?

Il va falloir attendre Isaac pour qu’une Parashah soit nommée Toldot, engendrements. Et c’est là une règle : la tradition va toujours donner comme nom d’une Sidra le 1er mot important du verset. Or, le 1er mot important du verset ici c’est Toldot ?

Une lecture inspirée par un des commentateurs du Zohar : c’est parce que dans la lignée de Noa’h, il n’y a pas vraiment Toldot dans le sens plein, c’est-à-dire modification positive d’identité qui fait passer d’une étape à l’autre, de l’identité père à l’identité fils. Il y a une sorte de répétition par copie conforme. Il faudra attendre la famille d’Abraham pour que les Toldot soit vraiment des Toldot.

Qohelet – l’Ecclésiaste : « rien de nouveau sous le soleil ». Cela veut dire que tout se répète, dans des formes tellement différentes que cela nous trompe, mais tout se répète. C’est cette espèce de pessimisme apparent du temps selon Qohelet – Ecclésiaste 1:9 :
וְאֵין כָּל-חָדָשׁ, תַּחַת הַשָּׁמֶשׁ – eïn ‘hadash ta’hat hashemesh – rien de nouveau sous le soleil.

Or, c’est cela l’histoire universelle.

Il y a 2 auteurs (Oscar Spengler – Arnold Toynbee) que j’ai étudié qui ont mis cela en évidence qu’il y a des grandes structures dans l’histoire des civilisations qui se répètent sous des formes phénoménologiques différentes, mais le fait de civilisation est le même. Le développement des civilisations passent par tous les âges quelle que soit la civilisation considérée.
Celle de Babel l’a connu, celle des Perses l’a connu, celle du Niger l’a connu. J’ai étudié la chevalerie chez les Nigériens et cela ressemble étrangement à la chevalerie européenne, surtout française que je connais mieux (le roman de la rose).

אֵלֶּה, תּוֹלְדֹת נֹחַ–נֹחַ
Eleh Toldot Noa’h Noa’h
Voici les engendrements de Noah: Noah.

Un fils de Noa’h sort d’une machine à photocopier qui s’appelle Noa’h…
Il y a répétition à l’identique : « rien de nouveau sous le soleil ! ». Le temps fait du surplace. Dans une espèce de kaleidoscope de formes diverses et avariées , mais finalement c’est la même chose.

Le Midrash sur ce verset de Qohelet dit « rien de nouveau sous le soleil, mais sous la lune oui ».

Et vous connaissez le Midrash qui compare le temps des Goyim au temps solaire et le temps d’Israël au temps lunaire. Le temps des Goyim est le temps de l’année solaire où il y a des choses autres mais qui sont mêmes.

Les deux auteurs auxquels je faisait allusion sont Oscar Spengler et Arnold Toynbee, l’un allemand et l’autre anglais, mais ils ont sur ce problème à peu près la même thèse des structures de développement d’une civilisation.
« Rien de nouveau sous le soleil », d’après le Midrash cité cela signifie alors : il se passe rien chez les Goyim, cela recommence et c’est toujours la même chose. Tandis que le ‘Hidoush – le renouvellement – les Toladot, cela se passe sous le signe de la lune. Et vous savez d’ailleurs que les jours de la fécondité féminine sont comptés par la lune et non pas par le soleil, tout le monde connait la correspondance.

***

Retour au sujet :

C’est la raison pour laquelle l’histoire du fils de l’homme commence à Isaac. Mais il s’agit bien du fils de l’homme.

La seule identité qui peut s’acquérir c’est l’identité juive : elle est universelle. Un homme ne devient jamais un autre homme, sauf les Goyim quand ils deviennent juifs. C’est le seul cas. Etudiez bien le problème et voyez qu’il n’y en n’a pas d’autre.

Q. un français qui va en Amérique et devient américain ?

R : C’est un français de citoyenneté américaine. Ces descendants sont des américains d’origine française, mais un français toute sa vie reste français même quand il est citoyen américain. Tandis que dès qu’un Goy devient juif, il est juif, le jour même, en sortant de la Tévilah.

Talmud: « au sortir de la Tévila, le Goy est juif à part entière ».

Parmi l’universel humain, il n’y a qu’une seule identité qui est universelle, qui est le véhicule d’une identité unique. La preuve très paradoxale c’est l’exil : les Juifs ont prouvé dans l’exil qu’un hébreu peut être n’importe quel être à la fois. Un juif peut être français, mais aussi allemand…etc. Croyez vous qu’un français puisse être allemand et un allemand être français ? Mais un juif peut être où l’un ou l’autre. A multiplier par toutes les manières d’être non-juifs, toutes honorables par ailleurs.

Les Juifs français croient que la seule manière d’être juif c’est d’être juif-français… Dès qu’on leur parle d’un juif non-français, ils ont un regard de pitié… : « comment est-ce possible ? » « Comment peut-on être persan ? »
Je peux vous le dire d’expérience car en tant que juif de l’exil, je l’ai vécu cela en tant que juif de l’exil en Algérie. la première fois que j’ai appris qu’il y avait des Juifs qui n’étaient pas français ma réaction a été de dire : « les pauvres ! ». Comment est-ce possible de ne pas être français. Nous on était « froncés » jusqu’aux sourcils ! C’est ainsi que l’on parlait là-bas…

***

Q : Isaac est un enfant qui ne doit pas naître, tout comme Adam harishone selon le Midrash, c’est l’opposition des anges…

R : Oui, pas seulement pour le Midrash, c’est la même chose. Ta question aurait dû être préalable à la question précédente, tu rejoins. Et Adam a été créé comme père du fils de l’homme.

Q : Y a t’il un parallèle entre les engendrements de Adam Harishone et ceux d’Abraham ?

R : On verra ce thème avec les enfants d’Isaac. Il y a une 1ère tentative de l’histoire humaine qui a échoué, et donc il est normal que l’on trouve les structures de la tentative des engendrements dans un certain parallélisme. On le trouve tout d’abord entre la lignée de Caïn et la lignée de Shet. Ensuite, cette structure profonde se retrouve dans la famille d’Abraham.
Le récit biblique commence avec un pessimisme énorme. C’est un récit d’échec successifs qui mènent à des catastrophes successives. Etant le message prophétique de l’espérance humaine comment comprendre que la Bible commence par nous asséner de manière massive et froide, imperturbable, un récit d’un tel pessimisme où tout échoue ?
Le récit de l’histoire humaine : de la première période jusqu’au déluge, on ne se rend pas compte à quel point c’est froid comme impression ! La Torah qui va être le véhicule d’une message d’espérance commence par de tels récits d’échecs et de catastrophes ? On ne se rend pas compte ce pessimisme absolu. Tout est bouché. Chaque équation qu’il faut résoudre aboutit à une catastrophe.

Dans ce récit du pessimisme universel, il y a un récit d’optimisme d’espérance qui commence avec Abraham. Un récit dans le récit où les mêmes situations sont reprises dans la perspective d’une espérance de solution. Dans le récit de l’histoire universelle le frère tue le frère. C’est l’histoire universelle où Caïn tue Abel de façon sempiternelle. Cf. toutes ces réunions mondiales pour la paix et que la seule qui les intéresse c’est la nôtre ?

Dans la famille d’Abraham l’histoire va commencer lorsqu’on est sûr que le frère ne tue plus le frère. C’est l’amour de Joseph et ses frères. C’est là que Bereshit s’arrête et que l’histoire va commencer. Joseph est un 1er fils aîné qui aime ses frères, alors on a réussi à résoudre le problème Caïn-Abel.

Il est donc normal de retrouver les mêmes structures de l’équation de l’identité humaine dans les différentes généalogies. 13 fois dans tout le Miqra, le mot de Toladot qui signifie l’histoire est employé. Il n’est écrit en toutes lettres (avec deux Vav) que 2 fois. La première occurence se trouve en « Eleh Toldot Shamayim Vaarets Béhibaréam », et le dernière qui se trouve dans le livre de Ruth pour annoncer les engendrements de David à partir de Ruth. Dans toutes les autres étapes intermédiaires le mot de Toladot est écrit « ’Hasser – défectif » avec un des Vavim manquant. Pour tous les autres engendrements, il manque un Vav. Il y a un cas particulier ce sont les engendrement de Ishmaël où il manque les deux Vavim, c’est « ‘hasser vé’hasser », doublement défectif pour indiquer la stérilité absolue. C’est des copies conformes, pur et simple. C’est la bénédiction du nombre. (Très schématiquement, la quantité sans la qualité). La théologie musulmane ne connait pas (et la rejette totalement) la notion de « l’évolution créatrice » pour employer les termes de Bergson, l’idée qu’il se passe quelque chose dans la durée. C’est complétement évacué de la pensée de l’islam : la durée n’a pas de sens, l’histoire n’a pas de sens.
Chez les Grecs on trouve la Ma’hloqet (controverse) entre les deux tendances Héraclite et Démocrite. L’un qui tient compte de la durée et l’autre qui évacue la durée. C’est un controverse dans toutes les traditions philosophiques. Il y a toujours une tradition existentielle pour laquelle la durée est importante, il se passe quelque chose dans l’histoire et une autre qui évacue complétement la durée.

***

Deuxième manière de percevoir cette question :

Pourquoi commence-t’on à l’histoire d’Isaac ? et pas à l’histoire de la création du monde donc de l’homme ?

Nous allons réfléchir sur un des points de l’analyse : Pour quelles raisons la naissance d’Isaac est-elle si difficile ?

ð Il y a d’abord ce thème d’une stérilité d’une préhistoire antérieure à laquelle est annoncée un message d’espérance de fécondité. C’est lorsque Abraham – qui fait encore partie de cette histoire d’avant les Patriarches d’Israël – il en est la transition – dans la Guémara la question se pose de savoir si Abraham était un Ben Noa’h ou déjà Israël (c’est un sujet important que je me borne à vous signaler) – lorsque Abraham se connaissant comme fin d’histoire, aboutissant à une stérilité absolue, quand il y a épuisement de « l’élan vital » (Bergson encore), lorsqu’Abraham est capable d’entendre et d’intégrer ce message, la Bessorah, l’annonce qu’il sera fécond, qu’il engendrera et qu’il s’appelle Abraham. C’est la foi biblique qui commence.

ð Il y a un 2ème niveau de lecture qui est important – je m’appuie ici sur les catégories du Midrash – nous avons 3 Patriarches. Pourquoi l’identité d’Israël ne commence-t’elle pas par un profil d’identité comme dans toutes les traditions mais par 3 ? C’est encore un sujet pour lui-même. On apprend que ces trois justes Tsadikim, Abraham, Isaac et Jacob ne sont pas des sosies, des copies conformes. L’un est le fils de l’autre dans le sens des engendrements. Il se passe quelque chose entre chacune de ces 3 identités : Abraham, Isaac et Jacob.

Au niveau des vertus fondamentales de l’identité du juste, il y a trois vertus fondamentales très différentes qu’il est nécessaire d’unifier et de faire converger pour que l’identité d’Israël apparaisse.
Israël est fils de Jacob, fils d’Isaac, fils d’Abraham.

Fils d’Abraham ce sont les fils d’Abraham. Fils d’Isaac, ce sont les fils d’Isaac. Fils de Jacob ce sont les fils de Jacob. Ce sont trois identités importantes dans l’histoire du monde. Mais Israël c’est fils de Jacob, fils de Isaac, fils d’Abraham. Les trois à la fois ! C’est pourquoi c’est finalement une identité surhumaine.

Prises séparément se sont trois identités importante dans l’histoire du monde, mais Israël unifie les trois à la fois. C‘est presque une identité surhumaine finalement. Disons « humaine plus ». L’humanité a passé son son temps à nous rendre sous-humain, ce n’est pas pour rien…

La vertu dominante d’Abraham en tant que Tsadik et d’Isaac en tant que Tsadik sont opposées.
La vertu dominante d’Abraham c’est Midat ha’Hessed, la grâce absolue dans le sens théologique, la Bonté absolue, l’altruisme absolue. Alors que la vertu dominante d’Isaac, c’est Midat HaDin la Justice stricte. Son histoire est celle de la mise à l’épreuve selon la justice.

Je le dis en 4 phrases mais c’est le sujet du 2ème chapitre que l’on lit le 2ème jour de Rosh hashanah. Il ne pouvait pas naître, il est né, il devait mourir et il n’est pas mort. C’est l’histoire de son épreuve. Il est exemplaire d’ailleurs que comme pour tout individu dans l’histoire du monde Isaac est au centre des 2 patriarches du commencement des engendrements et de l’achèvement des engendrements.

Isaac est le fils du père et le père du fils. Mais lui qui est-il ?

Tout un chacun dans l’histoire du monde c’est d’abord Isaac !

Alors la destinée de l’individu pour lui-même (c’est intentionnellement que j’emploie le terme d’individu et non celui de personne) est exemplaire chez Isaac. Il a cette vertu d’être capable de mériter le droit d’être, en payant le vrai prix de ce qu’il a reçu en don, son être. Il n’y a qu’un seul vrai prix de cet être que j’ai reçu en don, c’est cet être lui-même ! Quand il est capable de le rendre, il s’acquiert ! C’est au moment où il est capable de rendre son être que Dieu lui dit : c’est à toi ! Et il dit à Abraham : ne le touche pas ! C’est cela l’épreuve !

Donc Its’haq a vécu l’intimité de la Midat HaDin. Il est le Tsadik de la Midat HaDin. Il est capable de la Midat hadin (vertu de rigueur et justice stricte).

Il a reçu l’être en don et pour que ce don lui soit confirmé comme lui appartenant vraiment – c’est le sens de l’histoire de notre destinée sur terre : acquérir le droit d’être – il faut le payer. Mais à quel prix ? Il n’y a pas d’autre prix que cet être lui-même ! Il n’y a pas d’autre monnaie que « moi » pour payer « moi ». Alors, dès qu’il est prêt à en payer la prix, cela s’acquiert. Vous voyez pourquoi pour Isaac ce n’est pas une épreuve parce que c’est sa vertu d’être Isaac.

Par contre, pour Abraham c’est une véritable épreuve parce qu’il est le Tsadik de la Midat ha’Hessed. Il est généreux par excellence, et on lui demande d’être le plus terrible qui soit du point de vue de la rigueur : sacrifier son fils !

Regardez ce récit : Dieu après tellement d’efforts pour Abraham finit par faire croire à Abraham qu’il aura un enfant et dès qu’il l’obtient, Il lui dit « rend le moi ! » ?
On ne se rend jamais compte de ce qu’on lit quand on lit ce qu’on lit ! Le Midrash le met en évidence. D’où la stupéfaction d’Abraham mise en évidence par le Midrash : « l’enfant de la promesse, Tu veux que je Te le rende ? » A quoi joue le monde ?

On est tellement imprégné de la mentalité de la culture chrétienne qu’on parle du sacrifice d’Isaac comme s’il avait eu lieu ! Il faut s’en dégager. L’essentiel du message de ce récit c’est justement de nous apprendre que ce sacrifice n’a pas eu lieu. Et on le lit comme s’il avait lieu…

Je veux mettre en évidence la différence d’identité entre Abraham et Isaac.
Qu’Abraham engendre un autre Abraham c’est facile. Engendrer Isaac c’est difficile ! Que le Tsadik selon Abraham engendre le Tsadik selon Isaac, c’est cette mutation-là qui est la difficulté. Que la miséricorde absolue engendre la rigueur absolue c’est cela la difficulté.

Pour Abraham, engendrer Ishmaël est très facile, il lui suffit de poser le regard sur Hagar…
Abraham est capable de faire un Ichmaël. La bénédiction d’Ichmaël c’est le nombre effarant. Rendez-vous compte à quel point le monde manque d’humour : il présente Israël comme le tortionnaire d’une minorité humaine : le monde arabe ! Manque d’humour total. Et finalement, derrière le monde arabe, tous les musulmans et tous leurs alliés. C’est-à-dire le monde entier : Israël tortionnaire du monde entier…

Créer le monde c’est le même thème : créer le monde c’est la miséricorde absolue, c’est-à-dire donner l’être. Le ‘Hessed absolu c’est mettre au monde, faire exister l’autre. La création c’est un acte de ’Hessed absolu. Et ce qui est créé, c’est le monde qui est soumis à la loi de détermination la plus rigoureuse que l’on appelle la loi de la nature.

La création du monde c’est la Midat ha ‘Hessed qui créé la Midat HaDin (qui est la Midah de ce monde-ci). Isaac est le Tsadik de ce monde-ci par excellence. Il est le Tsadik de la Midat HaDin. C’est le même thème.

***

Le bon Dieu en a marre de la terre, il convoque Bush, Gorbatchov et Shamir : « la terre j’en peux plus dans 10 jours, Teshouvah ou c’est fini ! ».
Bush convoque son peuple : j’ai deux nouvelles à vous annoncer une bonne et une mauvaise :
Premièrement, Dieu existe mais deuxièmement, dans 10 jours c’est fini parce que vous ne ferez jamais Teshouvah !
Gorbatchov convoque son peuple : j’ai 2 mauvaises nouvelles à vous annoncer : 1- Dieu existe et 2- dans 10 jours plus de terre !
Shamir convoque son peuple : j’ai 2 excellentes nouvelles : 1-Dieu existe, on le savait et 2- dans 10 jours il n’y a plus d’Intifada…

< fin >
*****

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