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Il y a plus de 3000 entreprises de haute technologie et startups en Israël, ce qui en fait le plus grand centre de startups dans le monde en proportion de sa population. Mais ce n’est pas tout. Israël a le taux de capital risque/PIB le plus élevé du monde, sept fois plus élevé qu’aux États-Unis.

Il y a néanmois seulement quelques grands exemples de sociétés israéliennes qui réussissent à ce que leur marque (ou au moins leur R&D) reste en Israël à long terme. La plupart des jeunes entrepreneurs israéliens rêvent du scénario de vente rapide et sont rarement préoccupés par l’avenir lointain de leur R&D ou par le bien général qu’apporte leurs affaires au pays.

David Artzi, ancien président de l’Institut israélien des exportations et ancien président pendant plusieurs années de l’industrie aéro-spatiale a récemment critiqué la politique de vente rapide et le manque de mesures incitatives étatiques pour encourager un changement de mentalité sur la scène des startups en Israël.

Artzi comprend que la pression financière fait raisonner les entreprises israéliennes à court terme, mais il soutient que c’est la première étape qui tue l’écosystème israélien. Et la raison en est très simple: si l’entreprise perd de l’influence sur sa technologie, ce qui est dans la plupart des cas un moyen de transférer progressivement la R&D en Inde, en Chine ou à d’autres endroits, les scientifiques à l’origine de l’idée perdent leur motivation. « Si je garde la technologie ici dans le pays, mes scientifiques et moi continuerons de nous y dévouer, car nous voyons l’avenir de nos inventions en Israël », explique Artzi.

Cela conduit à la 2e ou 3e génération de technologies, d’abord inventées en Israël puis élaborées ailleurs. La technologie, par conséquent, disparaît de la high tech israélienne pour de bon et revient seulement comme un produit développé à l’étranger, avec toutes les conséquences que cela implique: la technologie vendue relativement à bas prix devient une denrée chère.

Par conséquent, l’influence à long terme n’est pas seulement la vente d’une technologie particulière. C’est une situation dommageable pour l’ensemble de l’écosystème. « Ces politiques ont fait passer Israël d’une position de leader à celle de suiveur», explique David Artzi.

L’absence d’une véritable stratégie est renforcée par le besoin de fonds à un stade relativement précoce afin de développer l’idée en premier lieu. Cela est vrai non seulement pour les démarrages de projet privé, mais aussi pour les universités israéliennes. “Parce que les universités et les instituts d’Etat, tels que l’Institut Weizmann ou Technion, sont à la recherche de fonds, ils vendent la technologie pour très peu», explique David Artzi. « Si les jeunes voient que c’est ce que leur professeur fait, pourquoi devraient-ils adopter une stratégie différente? »

On pourrait faire valoir qu’il existe déjà un effort pour garder la propriété intellectuelle (PI) en Israël: une société, lorsque financée par le Bureau du scientifique en chef dans l’un de ses programmes de R&D, ne peut pas se contenter de vendre la PI et est obligé d’obtenir la permission du scientifique en chef. Mais en réalité, l’autorisation est toujours accordée en payant des frais pour transférer la PI à l’étranger. David Artzi voit cela comme une autre façon de vendre la technologie à bas prix. À son avis, c’est un moyen d’obtenir un retour sur investissement, mais cela ne constitue pas une stratégie nationale encourageant les startups à développer un plan de PI.

Comment gérer le transfert de technologie? David Artzi voit surtout cela comme une tâche relevant des acteurs étatiques.

Il faut tout d’abord éduquer et faire connaître d’autres façons de faire des affaires. Cela devrait être vu comme un marathon et être considéré comme un processus s’échelonnant sur 15 ou 20 ans. Une bonne façon de commencer le marathon est d’établir une stratégie de PI. « Le plan d’affaires doit contenir une note sur la gestion de la technologie à long terme”, dit Artzi. Surtout si le démarrage a reçu une subvention de l’Etat, les co-fondateurs devraient être soutenus et informés de l’importance de la stratégie de propriété intellectuelle et le processus à long terme pour construire une entreprise saine.

Deuxièmement, il faut faire un transfert de technologie intelligent en établissant un partenariat avec une tierce partie, comme un investisseur, vers qui la PI est ensuite tranférée. La société peut être partagée 50/50, voire 80/20, entre l’investisseur et la startup israélienne, mais les décisions au sujet de la technologie et de la PI devraient être prises par les deux acteurs. “C’est comme un mariage sain, où aucune des parties n’est intéressée par le divorce, car il pourrait causer des dommages risqués. C’est une situation où tout le monde est gagnant”, explique Artzi.

Il pense que les avantages d’une telle solution, où le rôle de chacun des partenaires est bien précisé et où les scientifiques dévoués voient leur avenir dans la société, rendent le modèle viable pour les deux parties.

« A ce moment là, Israël deviendra un véritable leader technologique et un coureur de marathon ”, explique David Artzi.

Monika Rozalska est directrice adjointe de theHIVE Ashdod créé par Gvahim, un programme à but non lucratif d’accélérateur pour les entreprises internationales et les nouveaux entrepreneurs immigrants en Israël.

[i24news.tvArticle original

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JD NICE

Je suis aussi d’accord, que la mentalité et la culture d’un ingénieur compte aussi pour beaucoup dans ses capacités, sa manière de penser et de développer !

Mais en principe, les ingénieurs Indiens ou Chinois sont coachés et supervisés par des ingénieurs Occidentaux, afin de pouvoir rendre cohérent l’ensemble du développement !

Je reconnais que la mentalité Indienne est vraiment prise de tête, et qu’ils n’ont pas obligatoirement
le même niveau et la même discipline que les ingénieurs occidentaux !
Mais ça dépend surtout de la complexité des développements demandés…
on a pas les même impératifs pour la conception d’un micro-processeur que celle d’une trottinette !!!

La culture et la mentalité Indienne sont assez chaotique, ce qui se retrouve obligatoirement par ailleurs…

Pour les Chinois, c’est encore autre chose, il y a un risque important de se faire copier, donc avoir la Sagesse de compartimenter les développements, et ils ont souvent une très mauvaise maîtrise de l’Anglais, ce qui a l’art de de bien compliquer les choses, mais j’ai beaucoup appris avec eux !
J’apprécie vraiment leurs finesses, leurs manières de penser, leurs visions stratégiques à long terme…

Les Chinois ont pris le contrôle de l’économie mondiale, doucement mais surement…comme une partie de jeu de GO, tout en beauté !!!

oxomars

{{ {Pour en avoir fait l’expérience, je peux vous affirmer qu’il ne suffit pas de trouver des ingénieurs diplômés mais encore faut-il arriver à les faire travailler jusqu’au bout sur un projet.

Apprendre les technologies nouvelles est à la portée de beaucoup mais si dans la tête de ses ingénieurs « discount », leur mentalité reste dans leur état initiale, je peux vous dire que votre investissement est quasi nul.} }}

JD NICE

Le fait d’avoir une ou plusieurs bonnes idées de brevets en Propriété Industriel,
ne suffit pas malheureusement à faire des entreprises viables, et qui puissent se développer rapidement !

Justement, pour pouvoir se développer rapidement, on ne peut malheureusement pas partir de ZÉRO, il faut avoir suffisamment d’argent pour la recherche, et ensuite il est quasi obligatoire soi de vendre sa technologie, soi de s’adosser à un ou plusieurs bons partenaires !

Connaissant suffisamment Israël, je dirais qu’il est assez normal d’aller continué sa recherche en Inde, ou en Chine, c’est une question de coût de développement…si pour le prix d’un ingénieur en Israël, je peux en avoir 10 en Inde ou en Chine, ça change tout en temps de développements, et même en coût tout court !

Sans parler de la fiscalité Israélienne, qui en comparaison d’autres à 0%, peut paraître excessivement cher !

Développer des technologies ou concepts sont une chose, gagner de l’argent avec en sont une autre !!!
Il faut voir les technologies et concepts dans une vision globale de développement…
Malheureusement, une ou plusieurs pièces d’un puzzle ne font pas le puzzle !

Un fois qu’on a développé 1 ou plusieurs produits sur la base d’une ou plusieurs technologies, il faut encore gérer énormément de paramètres, le marketing, la production, la logistique, l’export et les lois des différents pays…c’est plutôt un parcours du combattant, demandant beaucoup de temps, moyens financiers et humains !

Il y a une grande différence entre des technologies de bases et des technologies clés, de rupture…

Il ne faut pas oublier, un point important, c’est que beaucoup de technologies peuvent être copiées
légalement par la droite ou la gauche, la rétro-conception…sans parler de guerre des brevets avec des « mastodontes » genre Apple, Microsoft, Google, l’antériorité peut ne pas suffire…

Une technologie en elle-même ne vaut pas grand chose, c’est ses possibilités de développement commerciaux qui font réellement sa valeur !

Qu’elle va être son impacte sur le marché visé en Millions de Dollars, ou Milliards de Dollars ?!
Il faut savoir que dans la majorité des cas, ce ne sont que des évolutions limitées de technologies
existantes…donc souvent d’assez faibles intérêts en soi-même !

Le cas d’UBER est particulièrement intéressant, car théoriquement et pratiquement, il est très facile technologiquement de les concurrencer…donc même si l’idée est géniale !
La valeur peut s’effondrer rapidement comme un château de carte…
beaucoup de Start Up High Tech sont surtout spéculative, parfois une forme de chaîne de Ponzi !!!
Une espèce de siphon à capitaux non obligatoirement justifié !