Après la victoire de Barack Obama aux élections présidentielles américaines, la campagne électorale en Israël a repris à toute vitesse. Les rumeurs sur un retour d’Olmert et de Livni s’amplifient et le parti travailliste, passé au-dessus des 20 sièges dans les sondages, se voit redevenir le parti d’antan.

L’homme à abattre – politiquement parlant – dans cette campagne, n’est autre que le premier ministre Benyamin Netanyahou.

« Netanyahou nous a mis dans de sales draps » dit un éditorial du Yediot Aharonot. « Je doute que Netanyahou ait encore un ami à la Maison Blanche » a déclaré Ehoud Olmert.

Accusé d’avoir montré une préférence – même s’il n’y a rien eu d’officiel – pour le candidat républicain aux Etats-Unis, certains reprochent au premier ministre israélien d’avoir nui aux relations entre Israël et les Etats-Unis. Romney défait, certains se mettent à rêver que son ami Netanyahou puisse l’être aussi.

Les bruits courent qu’Ehoud Olmert aurait attendu les résultats des élections américaines pour se décider. Certains pensent qu’il pourrait tenter de trouver un accord avec Shaul Mofaz, très bas dans les sondages, pour redonner du punch à Kadima, sachant qu’il est trop tard légalement pour fonder un nouveau parti.

D’autant que Kadima semble avoir saisi la même balle qu’Olmert au bond. Dans une déclaration officielle, Kadima a déclaré que le parti était « heureux pour Obama », et qu’ « en misant sur les élections américaines »>Article original, Bibi Netanyahou »>Article original nous a fait avoir des ennuis avec les Etats-Unis ». « Israël ne peut pas se permettre de renoncer à ses liens avec les États-Unis juste parce que Bibi ne peut pas s’entendre avec Obama, la sécurité d’Israël ne doit jamais faire partie d’un pari, Israël ne peut pas se permettre d’avoir un premier ministre qui est devenu persona non grata à la Maison Blanche », poursuit le communiqué.

De son côté, le parti Yesh Atid de l’ancien journaliste d’Aroutz 2, Yaïr Lapid, a envoyé un communiqué dans lequel on explique que « tout au long de la campagne américaine, le premier ministre a agi d’une manière qui apparaissait comme une ingérence au nom du candidat républicain, ce qui est étranger à la façon dont les deux pays interagissent normalement; il faut défaire les dommages causés par cette conduite irresponsable et d’une importance capitale pour Israël ».

Chacun y met du sien pour essayer de se faire une place sur le dos de Netanyahou en avançant l’idée qu’avec Obama à la tête des Etats-Unis et compte tenu des relations conflictuelles entre les deux hommes, d’autant plus depuis la campagne américaine, il serait préférable pour Israël de changer de premier ministre.

Pour autant, le camp Netanyahou ne se laisse pas démonter. A l’occasion de la pose de la première pierre, ce matin, du futur hôpital Assuta d’Ashdod, le Premier ministre israélien lui-même, a vivement réagi : « Des voix venant d’Israël tentent de semer la zizanie, mais cette manœuvre est vouée à l’échec. L’alliance entre Israël et les Etats-Unis est solide et je continuerai de la renforcer ».

Côté américain, apparaissant à l’Institut d’études de sécurité nationale (INSS) de l’Université de Tel Aviv mercredi, l’ambassadeur américain en Israël Daniel Shapiro B. a aussi indiqué que les relations d’Obama avec Netanyahu ne seront pas affectées par les conflits personnels que les deux hommes ont pu avoir au cours du premier mandat d’Obama. Ajoutant : « Quiconque connaît le président américain »>Article original comprend que ce n’est pas ainsi qu’il pense. »

Les ministres israéliens du Likoud ont tenu le même discours. Interrogé sur la question sur Radio Israël, Israël Katz, ministre des transports, a déclaré que le Premier ministre avait simplement exprimé son point de vue sur l’Iran tout au long de la campagne, car il a l’ « immense responsabilité de protéger le peuple juif tout entier. »
Et même son de cloche chez Silvan Shalom.

En revanche, le Chef du Conseil de Yesha, Dani Dayan, dont l’organisation est l’organisme qui chapeaute les communautés juives de Judée et Samarie, a déclaré à Radio Israël, mercredi, que la défaite de Romney l’attristait parce que la compréhension du candidat républicain du conflit israélo-arabe était « immensément supérieure » à celle d’Obama.

En vérité on peut se demander si les critiques adressées par ses adversaires à Netanyahou ne peuvent pas créer un effet contraire auprès d’une partie de l’électorat israélien. Certains pourraient se dire, en effet, que, face aux futures éventuelles pressions de Barack Obama sur Israël, pour imposer sa vision du conflit, il faudra un homme fort capable de lui tenir tête. Peut-être un homme qui l’a déjà fait, qui a de l’expérience en ce domaine. Une idée qui renforcerait alors Netanyahou.

Misha Uzan – JForum / Correspondant spécial en Israël

Tags : Obama,Netanyahou,Romney, élections américaines, élections israéliennes, Avoda,parti travailliste,kadima,Likoud,Israël Katz,Silvan Shalom,Danny Dayan,

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Jmnpsg

Bien au contraire, en soutenant le républicain Romney, Netanyahou a joué gagnant gagnant, il a compris ce qu’il fallait faire, c’est-à-dire poussé Obama dans les retranchements de sa politique prévue et annoncée à l’égard de l’Iran, à savoir pas de bombe nucléaire, connaissant la frilosité et la peur d’Obama de régler le problème par les armes Netanyahou le met devant sa responsabilité.

Ce cas de figure est bien préparé, en effet Obama en cas d’action ne pourra pas être accusé de favoriser Netanyahou puisque soi-disant les rapports entre les deux hommes ne sont pas idyllique. Mais il sera plutôt encensé de veiller à la sécurité du monde.

Le problème aurait été nettement différent si Romney le républicain avait été élu connaissant leur politique envers Israël et sa parfaite entente avec Netanyahou, de plus l’héritage de Bush le va-en-guerre aurait été difficile à porter et l’image de l’Amérique aurait encore été ternie au yeux du monde, cela est vraiment mieux pour Israël, surtout que dans cette affaire le temps est compté.