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Une équipe de Navy SeAL lors d’une démonstration en novembre 2011.

Silence dans les rangs. Dans une lettre adressée à ses troupes, le patron des Navy Seals met en garde les Marines en mal de reconnaissance: dévoiler au grand public le récit de leurs missions top-secrètes est contraire au code de conduite de cette unité d’élite. Un code dont la «disposition essentielle» est «Je ne rends pas publique la nature de mon activité, et je ne cherche pas à obtenir de la reconnaissance pour mes actions», déclarent le contre-amiral Brian L. Losey, chef du Commandement des opérations spéciales de la Marine, et le Force Master Chief Michael Magaraci, dans ce mémo diffusé le 31 octobre et relayé par la presse américaine.

Selon ces hauts responsables, faire partie des Navy Seals est un engagement à vie. «Nous ne tolérons pas le non-respect délibéré ou égoïste de nos valeurs fondamentales en échange de la notoriété ou du gain financier», déclarent-ils, évoquant une «crédibilité» forgée dans le sens du sacrifice, «avec honneur et humilité.» Les deux patrons menacent de «conséquences judiciaires» ceux qui «violent délibérément la loi» et mettent des familles et des opérations en danger.

D’anciens membres de la «Team 6» trop bavards

Aucun nom, ni aucune mission particulière n’est cité dans la lettre. Deux personnes sont pourtant visées, anciens membres de la «Team 6», l’équipe qui a mené l’attaque d’Abbottabad (Pakistan), le 2 mai 2011, au cours de laquelle Oussama Ben Laden a été tué. L’un d’eux, qui se fait appeler «The shooter», avait donné une interview au magazine Esquire l’an dernier pour dire qu’il se retrouvait sans retraite ni protection sociale après avoir quitté l’armée. Cet homme, qui dit avoir tué lui-même l’ancien chef d’al-Qaïda, doit révéler son identité et les détails de l’opération dans un documentaire diffusé les 11 et 12 novembre prochain par Fox News. Et la chaîne américaine n’a aucune intention d’annuler la diffusion de l’émission. Elle assure par la voix de son porte-parole – cité par l’AFP – ne pas avoir «été contacté par le département de la Défense ni par un autre organisme du gouvernement qui aurait exprimé sa préoccupation».

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L’ouvrage du Navy Seal est un bestseller.

Matt Bissonnette est la seconde personne visée par les avertissements du chef des Navy Seals. Il s’est déjà attiré les foudres du Pentagone pour avoir donné des détails de l’opération sans en demander la permission, dans son bestseller «No Easy Day» vendu à plus d’un million d’exemplaires, selon le Washington Post. Sous le coup d’une enquête fédérale, vilipendé par ses anciens collègues, Mark Owen (son nom de plume) récidive: il est apparu (déguisé) dimanche dans une émission et va publier le 10 novembre un nouvel ouvrage: «No Hero: The Evolution of a Navy Seal». Cette fois toutefois, il a fait relire son manuscrit par le Pentagone.

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Face à ce déballage médiatique, la Défense américaine refuse de confirmer que le militaire qui apparaît dans le documentaire de Fox News est bien celui qui a tué Ben Laden. Car depuis le raid, le récit de sa mort a donné lieu à des récits divers et contradictoires. Tandis que Matt Bissonnette raconte qu’il faisait partie des trois hommes entrés les premiers dans la pièce où se trouvait le leader d’al-Qaïda, «The Shooter» assure avoir été le seul dans la pièce au moment où il a tué Ben Laden de deux balles dans la tête. Une version qu’un troisième membre du commando a qualifié de «foutaise totale».

Par Anne-Laure Frémont Mis à jour le 04/11/2014 à 22:54 Publié le 04/11/2014 à 18:06

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