La socialiste Anne Hidalgo ne doit pas sa victoire qu’aux bobos. Son élection tient aussi à la forte proportion de logements sociaux dans la capitale. Démonstration.66% dans le Xe arrondissement, 64,3% dans le XIe arrondissement, 60,4 dans le IIIe arrondissement. Le PS a particulièrement bien résisté à Paris dans les quartiers centraux qu’affectionnent les « bobos ».

Mais cette particularité sociologique n’explique pas tout. Loin s’en faut. Pour analyser les résultats des élections municipales de la capitale, il faut aussi se pencher sur la répartition des logements sociaux de la capitale.

En effet, les arrondissements les plus pourvus en HLM sont aussi ceux où l’UMP peine le plus à contrecarrer la puissance de conviction du PS et de ses alliés.

On peut le constater en comparant les deux cartes ci-dessous.

Pourcentage de logements sociaux à Paris, au 1/01/2012:

Résultats des élections municipales à Paris

Les arrondissements périphériques de la capitale, à l’exception du très chic XVIème qui compte seulement 3,7% de logements sociaux, ont tous résisté à la vague bleue qui a déferlé sur la France lors du second tour des élections municipales. Seul changement notable: le basculement du IXème.

La candidate de l’UMP Delphine Burkli a devancé d’une courte tête sa rivale PS Pauline Veron.

Elle obtient 50,36% des voix, soit 150 bulletins de plus que pour le rassemblement de gauche PS-EELV et PCF. Une surprise? Pas vraiment si l’on en croit le pourcentage de logements sociaux dans cet arrondissement: 5,4%, l’un des plus faibles de la capitale.

Mais parfois, il faut aller chercher dans les détails, quartier par quartier, pour bien comprendre le lien qui peut exister entre logement social et couleur politique.

Le XVème arrondissement de Paris en offre un parfait exemple. Malgré un niveau honorable de logements sociaux (15,4% du parc de résidences principales, soit 19.207 logements au 1er janvier 2012), la candidate PS Anne Hidalgo n’a pas réussi à prendre cet arrondissement clé au maire sortant, le député UMP Philippe Goujon.

La raison est assez simple. L’arrondissement le plus peuplé de Paris se caractérise par une grande diversité sociologique. Entre les électeurs qui habitent la partie nord et centrale du XVème (Quai Branly, Avenue de Breteuil, avenue Bosquet, avenue de Suffren, La Motte-Piquet-Grenelle) et les résidents du sud de l’arrondissement, proches du périphérique, il n’y a pas grand chose en commun.

Largement distancée dans la partie la plus centrale de cet arrondissement, Anne Hidalgo, qui menait ici la liste du PS, enregistre de bien meilleurs scores à sa périphérie.

Elle arrive même en tête dans deux bureaux de vote, l’un situé près de Porte de Vanves et l’autre derrière le boulevard périphérique, là même où la concentration en logements sociaux est la plus importante.

60.000 nouveaux logements sociaux d’ici 2020

On comprend mieux aux regards de ces deux cartes pourquoi la nouvelle maire de Paris veut accélérer le nombre de mises en chantier de logements sociaux dans la capitale. C’est certes un moyen d’éviter que la ville s’embourgeoise totalement.

Mais cette priorité pourrait constituer une sorte d’assurance-vie électorale pour Anne Hidalgo, qui entend réserver les « HLM » aux Parisiens les plus défavorisés et non aux classes moyennes, comme le souhaitait Nathalie Kosciusko-Morizet.

Depuis que la gauche a repris les clés de la mairie de Paris à la droite en 2001, le nombre de logements sociaux est déjà passé de 150.000 à 205.000 au 1er janvier 2013 d’après l’atelier parisien d’urbanisme, soit 36% d’augmentation.

D’après le « bleu budgétaire logement », le nombre de logements sociaux devrait même atteindre 236.800 d’ici la fin de l’année 2013, ce qui permettrait à la ville d’atteindre pour la première fois le seuil réglementaire des 20% de logements sociaux.

Pas encore suffisant pour l’ancienne adjointe au maire de Paris qui a promis 60.000 nouveaux logements sociaux d’ici 2020.

Si elle y arrivait, Anne Hidalgo ferait de Paris la 3ème ville la plus densément peuplé derrière Manille et Le Caire (28.000 habitants au km² contre 26.300 aujourd’hui) comme l’analyse un récent rapport d’impact du collectif d’associations Ile-de-France Environnement.

Laure-Emmanuelle Husson/ Challenges Article original

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yapasbon

Le PS est fidèle à la stratégie de Tonton depuis 1981: augmenter le nombre d’immigrés ceci afin de s’assurer d’un électorat futur. Ceci a bien fonctionné avec Hollande, élu on sait comment, et continue de fonctionner avec Hidalgo (comme cet article le prouve) qui va bien entendu augmenter le nombre de « sociaux » dans la capitale. Le résultat à Paris sera le même qu’au niveau national: une insécurité qui va aller croissant et qui finira par mener à une poussée du FN dans la capitale d’ici 20 ans. Alors que les autres capitales du monde « éloignent » leurs sociaux pour faire de leur capitale une plaque de commerce et d’image internationale qui sert leur pays, Paris va progressivement devenir moins sûre, à cause des inégalités qui seront au nez de tous, du chômage forcément, de la délinquance qui va en résulter, et des gangs criminels qui se forment. Les touristes et investisseurs finiront par fuir Paris et la France. De toute façon la France est fichue: il est impossible de faire machine arrière (car les « nouveaux venus » ne s’intègrent pas à sa société, ce que la France savait déjà depuis sa conquête de l’Afrique du Nord il y a 150 ans) et elle va hériter de cette politique suicidaire du PS depuis 1981. Je souhaite bonne chance à ceux qui restent, qu’ils soient juifs ou non d’ailleurs…