Le « Front al-Nosra au Liban » revendique l’attentat suicide de Haret Hreik.
La détresse d’une habitante de Haret Hreik, fief du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, où une voiture piégée a de nouveau semé la mort mardi 21 janvier 2014. AFP PHOTO/STR
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LIBAN

OLJ21/01/2014

Un nouvel attentat a été perpétré mardi matin dans la banlieue-sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah. Il s’agit du sixième attentat à frapper un fief du parti chiite depuis juillet 2013.

Selon l’Agence nationale d’information (ANI, officielle), il s’agit d’un attentat-suicide. L’agence a précisé que des restes du kamikaze étaient visibles sur le lieu de l’attentat.

Quelques heures après l’explosion, le Front al-Nosra au Liban, considéré comme une branche d’al-Nosra syrien lié à el-Qaëda, a revendiqué l’attentat sur son compte Twitter

Al-Nosra, engagé dans les combats en Syrie contre le régime de Assad, affirme que l’attaque vise à répondre aux massacres du « parti de l’Iran » (en référence au Hezbollah engagé aux côtés des troupes d’Assad) contre les enfants de Syrie et de Ersal. Le groupe appelle en outre les sunnites du Liban à « s’unir pour combattre le parti du diable ».

Le groupe avait revendiqué l’attentat perpétré le 16 janvier dernier à Hermel, dans la Békaa, affirmant que l’attaque visait le Hezbollah, qu’il accuse de « combattre les sunnites en Syrie ».

Le 17 janvier, des roquettes tirées sur Ersal, un village libanais à la frontière syrienne, avaient fait huit morts dont cinq enfants. Après ces tirs, les notables de la localité avaient accusé le Hezbollah, et non pas le régime syrien, d’avoir bombardé leurs maisons. Le Hezbollah, lui, s’était empressé de démentir ces accusations. L’armée avait, de son côté, précisé que les tirs provenaient du côté syrien.

Dans le même quartier

Selon la chaîne al-Manar, l’explosion de mardi matin a eu lieu rue el-Arid à Haret Hreik. Une épaisse fumée noire était visible au niveau du lieu de l’explosion qui a eu lieu à une heure de pointe. La défense civile et les ambulances ont été dépêchées sur les lieux.

L’explosion a eu lieu à quelques mètres d’un précédent attentat qui avait secoué le 2 janvier ce même quartier. L’explosion a aussi eu lieu non loin d’un centre commercial très fréquenté. Trois étages d’un immeuble ont été soufflés par l’explosion.

Quelques heures après l’attentat, les bilans avancés par l’ANI et la Croix-Rouge libanaise faisaient état de quatre tués et de dizaines de blessés.

La justice militaire a lancé son enquête sur l’attentat à la demande du commissaire du gouvernement près le tribunal militaire Sakr Sakr.

Les images de l’explosion prises par une caméra de surveillance, diffusées par Manar TV et retransmises par d’autres chaînes libanaises.

« Réunissons-nous »

Commentant l’attentat, le Premier ministre démissionnaire Nagib Mikati a dénoncé « un crime odieux ». Il a appelé toutes les parties à la coopération afin de sortir de la crise dont souffre le pays. « Réunissons-nous le plus vite possible autour d’une même table » pour être capables de faire face à ces grands dangers qui nous entourent.

Le chef du parti Kataëb, Amine Gemayel, a lancé un appel similaire. « Tout le pays est la cible des attentats, pas seulement le Hezbollah. Le drame se déplace d’un secteur à un autre et n’épargne aucune région, confession ou rite », a déclaré l’ancien président à la presse. « Il faut faire face à ces actes criminels à travers une cohésion nationale, responsable et courageuse », a-t-il ajouté.

Du côté du Hezbollah, le député Ali Fayad a également appelé à la formation rapide d’un gouvernement. « La situation est devenue insupportable. Le gouvernement doit être formé au plus tôt. Tous les Libanais sont visés. Ce sont les mêmes groupes qui commettent ces attentats. Il faudra leur couper rapidement l’oxygène », a déclaré M. Fayad à la chaîne LBCI.

Plus tôt, le député du parti chiite, Ali Ammar, avait accusé des groupes takfiristes d’être responsables de l’attentat. « L’ennemi israélien a désormais un nouveau visage à travers les takfiristes. Ces derniers veulent porter atteinte à la stabilité, détruire la paix civile et l’unité du pays », a déclaré M. Ammar à la chaîne al-Manar.

« Le Liban est entré dans un cycle fou, certains éléments takfiristes sèment sans vergogne le terrorisme », a déclaré, pour sa part, le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt. « L’unité sécuritaire est plus importante que l’unité gouvernementale », a-t-il ajouté, appelant à mettre un terme aux infiltrations à travers la frontière syrienne.

Attentats en série

Depuis juillet dernier, le Liban, contaminé par la crise syrienne, est le théâtre d’une série d’attentats, essentiellement entre la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah chiite, et Tripoli, capitale sunnite.

Le dernier attentat perpétré dans la banlieue sud de Beyrouth remonte au 2 janvier, quand une voiture piégée avait explosé à Haret Hreik, faisant cinq morts et des dizaines de blessés. Un attentat revendiqué par Daech, à savoir l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe lié à el-Qaëda engagé dans les combats contre Bachar el-Assad en Syrie.

Deux semaines plus tard, une autre voiture piégée faisait trois morts à Hermel. C’est la première fois qu’un attentat à la voiture piégée frappait ainsi le Hermel, situé à une dizaine de kilomètres de la frontière syrienne, sachant que des attaques armées avaient auparavant visé des positions du Hezbollah dans la Békaa-Est.

lorientlejour.com Article original

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