Quatre parties aux intérêts bien définis sont responsables des calamités génocidaires en Syrie. Pourquoi Israël devrait-il s’impliquer?

 

Page après page, une longue liste des parties coupables doit se partager la responsabilité de la catastrophe syrienne qui tronçonne ce pays ruiné en plusieurs régions sanglantes.

1. Le premier coupable est indubitablement son stupide Président Bachar al Assad et son cercle familial étroit, qui n’ont éprouvé aucun scrupule à répandre le sang de quelques 300.000 hommes, femmes, enfants et vieillards – certains estimant les pertes réelles à près d’un demi-millions d’âmes – et à priver de maison quelques 11 millions de gens, tout cela dans l’unique but de rester au pouvoir. Personne n’a jamais fait le bilan du nombre exact d’estropiés et de mutilés dans cette guerre, mais ils sont estimés, avec réserves, à un million de personnes.

Ces statistiques additionnées relèvent du quasi-génocide ou du meurtre de masse en séries, qu’on laisse se développer pour sa cinquième année consécutive.

2.  L’Iran est le second de liste, dans la facturation de ces crimes de masse.

Téhéran a dépensé la somme dispendieuse d’environ 40 millions de $ pour maintenir le meurtrier de masse Assad au pouvoir, avec un total mépris pour les méthodes de survie employées. Les motivations qui animent le coup de pouce des Ayatollahs sont assez faciles à comprendre. Il vaut la peine de mentionner que Téhéran n’a pas seulement fait pression sur son supplétif libanais, le Hezbollah, pour qu’il prenne du service aux côtés de l’armée d’Assad, mais qu’il a envoyé ses propres généraux afin d’orchestrer cette guerre, dirigée par le chef des Brigades al Qods, Qassem Soleimani.

Nous sommes en mesure de révéler ici que 22 généraux iraniens ont trouvé la mort en combattant pour la cause d’Assad.

3. La troisième place pour complicité de génocide par abstention revient aux Etats-Unis d’Amérique et principalement au Président Barack Obama. Son refus d’envoyer des troupes au sol peut bien avoir été une décision correcte pour les Etats-Unis, mais il a eu quatre conséquences directes :

a) Le massacre du peuple syrien s’est poursuivi de façon totalement incontrôlée. Même après la déclaration d’Obama disant que toute utilisation de moyens de guerre chimique constituait une ligne rouge, il a reculé à la dernière minute, refusant d’intervenir et ordonnant à la flotte américaine de s’éloigner rapidement de la côte syrienne.

Depuis ce jour, Assad a continué à faire usage d’armes chimiques à rythme redoublé, afin d’empoisonner ses ennemis.

b) Obama et son secrétaire d’Etat John Kerry ont laissé l’Iran appuyer militairement Assad, s’agissant d’une de leurs cartes maîtresses dans les négociations en vue d’un accord nucléaire. Au lieu d’en faire une condition sine qua non en vue de cet accord, en l’échange d’une levée des sanctions, Washington a permis à Téhéran à s’éloigner de la table de négociations, à moins que Washington s’abstienne de toute intervention en Syrie, comme l’une des concessions américaines pour acheter le consentement de l’Iran, dans le cadre de l’accord de Vienne.

En un mot, Téhéran a exigé et obtenu l’approbation tacite de Washington à son appui (éventuellement chimique) aux atrocités du dictateur syrien.

c)  Le reste du monde, y compris les Nations-Unies et en particulier l’Union Européenne, ont suivi à la baguette les directives de l’Administration Obama et sont restés les bras croisés, alors qu’au moins 11 millions de résidents syriens devenaient des réfugiés sans domicile fixe.

Le corps sans vie d’une enfant kurde âgé de trois ans échoué après s’être noyé a illustré dans les médias occidentaux le symbole du sort tragique des réfugiés de Syrie. Cependant, sa tragédie et à cette soudaine prise de conscience suspecte, ne surviennent qu’après  cinq ans d’atrocités à faire dresser les cheveux sur la tête, subies par des millions de ces réfugiés.

De nombreuses familles ont été contraintes de vendre leurs propres filles comme esclaves sexuelles pour acheter de la nourriture, leurs jeunes enfants à des prédateurs pédophiles. Ces marchés aux esclaves sont concentrés dans le Golfe Persique. Le jeune Aylan Kurdi est mort à l’âge de trois ans. Des milliers d’enfants syriens réfugiés vivent encore dans des conditions à faire pâlir. Aucune organisation humanitaire n’a lancé le moindre cri d’alarme ni aucune campagne afin de les secourir.

d)  Le refus américain d’intervenir dans la tragédie humanitaire la plus sauvage à laquelle le monde ait assisté les bras croisés depuis plusieurs décennies a ouvert les portes à la branche hostile d’Al Qaïda, et à l’Etat Islamique ou Daesh, pour remplir ce vide. Les enregistrements vidéo de décapitations, le massacre du peuple Yazidi d’Irak, la réduction en esclavage de ses femmes et les « Apostats » brûlés vifs se sont succédés sans discontinuer.

La nation la plus puissante au monde n’a su riposter que par des frappes aériennes au compte-goutte contre des cibles de Daesh, permettant à ce mouvement d’aller de l’avant dans ses conquêtes sur le terrain et de se renforcer jour après jour.

4.  La Russie porte une lourde culpabilité – et Israël serait bien avisé d’observer de près sa conduite absolument cynique et d’en trier les justes conclusions qui s’imposent. Tout comme les Ayatollahs, le Président Vladimir Poutine dirige la deuxième puissance mondiale, par un engagement total à maintenir Bachar al Assad au pouvoir. Entre autres motivations, Poutine poursuit sa politique consistant à régler ses comptes avec Obama, depuis le renversement du Libyen Mouammar Kadhafi.

Avec une grande puissance mondiale restant sur le banc de touche et une seconde accourant au secours d’un dictateur en envoyant deux flottes, l’imbroglio syrien était scellé pour avoir des répercussions historiques dévastatrices.

Tout au long du conflit syrien, Israël s’est abstenu de toute ingérence, à une seule exception notable : il a soutenu les groupes rebelles syriens et druzes détenant une bande de territoire dans le sud de la Syrie, en tant que zone de sécurité contre tout empiètement iranien, de l’armée syrienne ou du Hezbollah sur ses frontières nord [L’Etat Juif a aussi frappé des centres de recherche chimique, des convois d’armes au Hezbollah, des missiles envoyés par l’Iran, des chefs militaires iraniens et du Hezbollah souhaitant s’implanter sur le Golan, des milicens pro-Assad, des escouades terroristes déposant des engins explosifs le long de sa frontière…].

Plus d’un millier de blessés syriens ont été soignés et ont eu la vie sauve grâce aux hôpitaux israéliens, après avoir reçu les premiers soins dans l’hôpital de campagne de Tel Hazaka, à la frontière israélo-syrienne.

L’historien israélien très estimé, le Professeur Shlomo Avinery a déclaré dimanche 6 septembre, que le Premier Ministre Binyamin Netanyahu a fait ce qu’il fallait en maintenant résolument Israël hors du conflit syrien et qu’il a eu parfaitement raison. Il a douté très fortement que les réfugiés syriens puissent chercher asile en Israël, dans un pays qu’ils perçoivent comme l’ennemi sioniste.

Le dirigeant de l’opposition en Israël, Itzakh Herzog, néanmoins, a exhorté le gouvernement à prendre un nombre limité de demandeurs d’asile syriens parmi ceux qui inondent l’Europe et de ne pas oublier que « Nous sommes Juifs ».

On se demande alors bien pourquoi il n’a jamais eu un mot à dire concernant l’abandon américain de la Syrie, chaque fois qu’Assad commettait ses atrocités, le long de la frontière israélienne, à quelques kms de sa villa.

Le bon conseil favori d’Herzog à Netanyahu consiste à exiger de lui qu’il se rende à Washington sur-le-champ, qu’il tire le président Obama par la barbichette et qu’il martèle avec lui la conclusion d’un accord politique concernant l’Iran.

Netanyahu a mentionné la crise des réfugiés syriens lors de la réunion hebdomadaire du Cabinet, dimanche : « Alors qu’Israël est loin d’être indifférent à la tragédie humaine des réfugiés, de la Syrie à l’Afrique, nous restons un petit pays [Israël] qui ne peut pas leur ouvrir toutes grandes ses portes », a t-il dit.

« Nous avons consciencieusement soigné des milliers de blessés revenant des combats en Syrie et nous les avons aidés à reconstruire leur vie », a rappelé le Premier Ministre. « Mais Israël reste un tout petit pays, sans profondeur démographique ni géographique et, par conséquent, nous devons contrôler nos frontières ».

Concernant une éventuelle visite à Washington, le Premier Ministre a un problème : Alors que justement, le Président Barack Obama n’a invité aucun réfugié syrien à venir s’installer en Amérique, il n’a, pas non plus envoyé d’invitation à Netanyahu pour qu’il se rende à D.C (Washington), pour discuter des questions iraniennes et encore moins syriennes.

DEBKAfile  Analyse Exclusive 6 Septembre 2015, 7:05 PM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski.

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shlomo eliany

Je constate que Mr Hertzog, pourrait etre un bon ministre, mais surement pas chef d’opposition, et surtout pas a la tete d’Israel, en periode actuelle. Avec cette sensibilite que tout Israelien s’est muni, de part les dangers autour, je trouve, que Nathaniahou est l’homme, avec la carapace, en place au bon moment. C’est bien dommage que l’occident ne le suit, et ne voit guere les points rouges, que Nathaniahou, a devant les yeux, car d’ici seulement, on percoit les dangers de ces repercutions. D’ici, est le front de l’occident ! Pourquoi mener cette politiquely-correct, de l’occident, et ne point mettre les Arabes, sur les faits de leurs responsabilites, chez-eux? Finalement toute la Region trinque … Et cela depuis la decolonisation. On pleure cet enfant de 3 ans et sa famille, Qn oublie qu’il ya debacle et demantellement en Syrie, Irak, Libye… Pourquoi Obama ne finit pas avec l’E.I. ? C’est que bagatelle pour lui, pour puissance mondiale … ! Ou est la ligue Arabe ? Les Petrots-$ Arabes ? L’Wunra et ses financiers colites, pour la comedie de soutirer des $ sans travailler ! Et dire qu’il y a des braves qui payent vraiement de bon coeur… ?