Seize suspects ont été placés en garde à vue lundi en Belgique dans le cadre de deux enquêtes contre des filières djihadistes tchétchènes présumées. Des personnes ayant combattu en Syrie ont été recensées, a indiqué le Parquet fédéral belge dans un communiqué.

Le coup de filet policier, qui a donné lieu à 21 perquisitions, a été mené de « manière coordonnée » à travers la Belgique. Il était le fruit de deux enquêtes visant deux groupes d’islamistes tchétchènes distincts mais en contact. Elles avaient donc été regroupées sous la supervision du Parquet fédéral, chargé des questions de terrorisme.

Dans le premier volet, un groupe basé près de Louvain (centre) était suspecté de préparer un attentat dans le royaume, même si la justice ne pensait pas que l’attaque était imminente, selon le parquet. Quatre personnes ont été interpellées lundi matin.

Mais les « différentes perquisitions n’ont pas donné jusqu’à présent d’éléments susceptibles de confirmer les indices initiaux de la préparation d’un attentat en Belgique », a annoncé dans la soirée le parquet. Il a précisé que les quatre ont été « remis en liberté après audition, dans l’attente des suites ultérieures de l’instruction ».

Filière de recrutement

La seconde enquête visait des suspects « surtout domiciliés » à Ostende et Bredene, deux communes du littoral. Elle tournait autour d’une « personne d’Ostende » ayant « participé au djihad en Syrie », où il a « été blessé » avant de « rentrer en Belgique » pour se soigner. Contrairement à la cellule de Louvain, il n’a jamais été question de préparation d’un attentat, mais d’une filière de recrutement.

Douze personnes ont été interpellées dans ce cadre, mais seules deux « ont été placées sous mandat d’arrêt (inculpées et mises en détention provisoire, en droit belge) par le juge d’instruction », selon le parquet. « Trois personnes » qui n’ont « pas pu être trouvées » vont faire l’objet d’un mandat d’arrêt par défaut, tandis que les autres suspects « ont été libérés après audition ».

Depuis le début de l’année, les enquêteurs avaient recueilli des éléments indiquant que des membres de la cellule d’Ostende « auraient été actifs en Syrie », « notamment dans les alentours d’Alep », et qu’ils « auraient probablement participé aux combats ».

« Des personnes en Belgique ont été encouragées » par les suspects à « participer à ces combats ». Cette filière compterait « des Tchétchènes qui ont eu une formation et acquis de l’expérience entre autres en Syrie, Tchétchénie et en Afghanistan », selon le parquet.

Washington a collaboré

La justice belge estime que leurs activités étaient « orientées vers les groupes terroristes Jabhat al-Nosra, soit le Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda, et l’Emirat du Caucase », rébellion armée islamiste active dans le Caucase russe.

Les enquêteurs, a-t-on fait valoir au parquet, ont « collaboré étroitement avec les autorités américaines » pour « contrôler la communication par Whatsapp », application de messagerie pour smartphone utilisée par les suspects.

Le Premier ministre belge, Charles Michel, a « salué » le « travail acharné des services de police et de justice. « Nous ne laisserons jamais la moindre place dans notre démocratie pour toutes ces personnes qui représentent une véritable menace pour nos concitoyens », a-t-il ajouté, alors que la Belgique est l’un des pays européens les plus concernés par le départ de combattants en Syrie.

Ce coup de filet survient près de cinq mois après le démantèlement à Verviers (sud-est), au lendemain des attentats de Paris, d’une cellule qui s’apprêtait à des attentats imminents contre les forces de l’ordre. Deux suspects avaient été tués lors de l’assaut, tandis que « cerveau » présumé de la cellule, Abdelhamid Abaaoud, qui aurait réussi à gagner la Syrie, reste introuvable.

AFP – Romandie.com

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