Un accord se dessine au sein des Nations unies pour désigner fin 2016 une femme comme secrétaire générale. Ce sont des dirigeantes de l’Europe de l’Est, comme la Bulgare Irina Bokova ou la Croate Vesna Pusic, qui sont pressenties pour succéder à Ban Ki-moon.

Alors qu’en Amérique, Hillary Clinton conserve ses chances de remporter la Maison-Blanche, une autre campagne vient de commencer pour la succession du patron des Nations unies et il est fortement question que cette mission soit confiée pour la première fois à une femme.

 


Une femme à la tête de l’ONU? par lejdd

Depuis 1945, l’ONU a toujours été dirigée par des hommes. Tous issus d’une région du monde différente afin que les Nations unies ne soient pas assimilées à une organisation tenue par l’Occident. C’est ainsi que le Sud-Coréen Ban Ki-moon, qui quitte son poste à la fin de l’année, a été précédé par le Ghanéen Kofi Annan, l’Egyptien Boutros Ghali, un Péruvien comme Perez de Cuellar, un Birman ou des scandinaves.  

Chacun a laissé une empreinte personnelle et culturelle sur la façon de gérer cette machine à fabriquer du consensus mondial dans les grandes affaires de la planète. Qu’il s’agisse de la paix et de la guerre, de la lutte contre la pauvreté ou contre le réchauffement climatique. La plupart de ces dirigeants ont progressivement placé des femmes à de hauts postes de responsabilité. Que ce soit dans le domaine de la santé ou des droits humains. Jusqu’à ce qu’aujourd’hui un accord tacite se dessine pour qu’une femme prenne la relève pour la première fois.

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Irina Bokova,

La Bulgare Irina Bokova en favorite

Si l’on veut parvenir à ce résultat tout en maintenant l’objectif de l’alternance des continents, il faudrait que la future secrétaire générale vienne des pays de l’Est, et les candidatures ne manquent pas…. Il y a d’abord la favorite, la Bulgare Irina Bokova, 63 ans, directrice générale de l’Unesco, une diplomate formée à Moscou mais également à Harvard, une candidate qui ne cesse de plaider en faveur du dialogue des civilisations. Sa principale concurrente déclarée pour le poste s’appelle Vesna Pusic, l’actuelle ministre des Affaires étrangères de Croatie, 63 ans également, sociologue de centre-gauche et très charismatique. Elle a fait preuve d’un grand sang-froid récemment dans la crise des migrants qui affecte l’Europe balkanique. Et pourrait, elle aussi, servir de pont entre l’Occident et la Russie à l’heure où le Conseil de sécurité reste profondément divisé sur les grandes crises internationales, notamment en Syrie.

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Vesna Pusic,

Parmi les autres femmes d’Europe de l’Est pressenties, il y a la ministre des Affaires étrangères de Moldavie Natalia Gherman, la ministre de la Défense de Géorgie, Tinatin Kidasheli, mais il y a fort à craindre que Moscou mette son véto à ces candidatures en provenance de pays où la Russie gère des conflits gelés.

La campagne pour une femme à la tête de l’ONU dispose déjà de nombreux soutiens, des Etats, des ONG, de multiples relais dans les sociétés civiles, non pas pour dire qu’une femme ferait mieux qu’un homme à ce poste mais que, 70 ans après sa création, il est temps pour l’ONU d’appliquer la parité.

Simonetta Sommaruga: «Une femme à la tête de l’ONU? Oui, c’est le moment»

La présidente de la Confédération vient d’achever un voyage de cinq jours à New York où elle a participé au sommet du développement des Nations unies et a multiplié les rencontres bilatérales, notamment avec des chefs d’Etat européens

Simonetta Sommaruga achève cinq jours de marathon diplomatique à New York à l’occasion de la 70e Assemblée générale des Nations unies. La présidente de la Confédération a participé au sommet du développement au cours duquel ont été adoptés les Objectifs de développement durable. Au-delà du multilatéral, la conseillère fédérale en a profité pour approfondir ses relations bilatérales avec nombre de dirigeants européens, dont Angela Merkel, François Hollande, Matteo Renzi et Alexis Tsipras. En dépit des difficultés nées du vote du 9 février 2014 pour limiter l’immigration dite de masse, elle est convaincue qu’une solution avec l’Union européenne est possible. Très interpellée par la question de l’égalité des sexes, Simonetta Sommaruga livre au Temps son appréciation de la situation des femmes vingt ans après la conférence de l’ONU sur le sujet à Pékin.

Le Temps: Vous avez déclaré à la tribune de la 70e Assemblée générale des Nations unies avoir été très touchée à l’époque par la Conférence onusienne sur les femmes de Pékin en 1995.

Simonetta Sommaruga: Il y a 20 ans, le sommet de Pékin fut très important pour toutes les femmes du monde. On avait pu voir émerger à l’époque une force, une volonté de réaliser l’égalité des sexes. Vingt ans plus tard, je juge le bilan de façon très critique. On est encore bien loin de l’égalité souhaitée. La violence envers les femmes et enfants est encore très présente. Des activistes qui défendent les droits des femmes subissent des représailles. La violence contre les femmes est utilisée dans les guerres comme armes pour humilier l’ennemi. Mais à New York cette année, les chefs d’Etat qui se sont exprimés à la tribune de l’ONU ont émis un message fort. Ils ne sont plus d’accord de continuer comme ça. Je m’en réjouis, mais en fin de compte, ce sont les résultats qui comptent et il faut faire suivre les déclarations d’actions.

En quoi l’égalité des sexes, objectif de l’agenda 2030 de l’ONU, est-il un facteur de développement et de stabilité?

L’agenda 2030 du développement le reconnaît: chaque pays a des défis différents. Il y a des pays où des filles ne vont toujours pas à l’école primaire. Leurs chances de réussir sont d’emblée très diminuées. En Suisse, nous avons aussi notre défi. L’égalité salariale qui n’est toujours pas réalisée. Plus généralement, les femmes doivent être davantage impliquées dans les processus de la paix, dans les questions de sécurité et dans les décisions politiques. Malheureusement, les parlements du monde ne comprennent que 22% de femmes en moyenne. C’est insuffisant.

En quoi l’apport accru des femmes est un élément contribuant davantage à la paix?

Je ne parlerais pas de différence fondamentale entre hommes et femmes. Mais c’est évident. Les femmes ont d’autres expériences. Prenez les conflits: les femmes et les enfants sont souvent les premières victimes. Une plus grande implication des femmes est donc prioritaire pour renforcer leur sécurité dans les conflits. Que ce soit dans l’économie, la politique et les processus de paix, les efforts doivent être mieux répartis et soutenus par toute la société, pas seulement les hommes.

Faut-il élire une femme au poste de secrétaire général de l’ONU?

A New York, il y a eu beaucoup de chef (fe) s d’Etat qui ont soulevé la question. Ce serait fantastique. C’est le moment. Tout un processus est en cours. J’ai constaté qu’il y a des femmes intéressées par ce poste.

 

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