Très chers amis,

Cette semaine, les maîtresses de maison auront à déployer tous leurs talents de cuisinières, pâtissières, confiseuses, chocolatières de manière à pouvoir envoyer les mishlohé manoth de Pourim (mishloah manoth au singulier) qui aura lieu partout le dimanche 24 mars et le lundi 25 mars pour les villes comme Jérusalem, Tibériade (villes qui furent entourées de murailles au temps d’Esther et de Mordékhay : Pourim de Suse ou Pourim Shoushane.
Le jeûne d’Esther sera observé ce jeudi 21 mars, du lever du soleil à son coucher…

 

PARASHATH VAYIKRA 5784  L’HUMILITE : LE PARCOURS VERS LA SAINTETÉ ? 

TORATH COHANIM est l’autre nom du 3ème tome du Pentateuque, par le seul  fait que c’est au cours de ces pages que nous lirons tout ce qui a trait aux  différentes tâches du Cohen. 

Rashi commente le verbe VAYIKRA, appeler, en recensant toutes les fois où  HaShem appelle Moïse il est écrit Vayikra car c’est avec Amour qu’IL l’appelle et ce grand exégète rappelle que lorsqu’il s’agit, dans les Nombres, de Bil’am,  c’est une autre forme qui est employée car à propos de cet être infâme, le mot  « vayiker » est employé de manière à ce que la lettre alef n’y figure pas pourquoi  direz-vous ? La lettre Alef est constituée de 2 youd et d’un vav ce qui sur le  plan scripturaire donne au alef une valeur de 26 mais le alef est aussi la  première lettre de l’alphabet qui, tout autant que les lettres hé ou youd  symbolisent HaShem ou encore l’Unicité de D. ou encore la Foi (Emouna) et  encore bien d’autres choses ayant toutes trait à cette notion de HaShem EHAD. 

Le troisième livre de la Torah s’intitule donc, en hébreu, VAYIKRA ou bien «Torath Cohanim » car, tout au long de ces sidroth, il va être question du travail  sacerdotal et des moyens mis à la disposition de l’être humain pour lutter contre  tous les écueils mis sur son chemin pour le faire échouer. Vayikra est aussi un  livre dans lequel seront énoncées un bon nombre de mitsvoth, où D. énonce  Son souhait pour ce qui concerne notre Peuple: être un peuple saint et  représenter la charge sacerdotale vis-à-vis de toutes les nations du monde. 

De tous les commandements (613 mitsvoth) dont seulement une partie est  incluse dans ce livre, de très nombreuses mitsvoth ont trait aux sacrifices et au  sacerdoce. Mais, direz-vous, aujourd’hui, le Temple n’existe pas et, en  attendant que le Messie n’arrive et que soient réunies toutes les conditions  nécessaires à la construction du troisième Temple à Jérusalem, qu’avons-nous  à faire?

Après l’exil à Babylone en -586 lorsque Nabuchodonosor détruisit le  Temple de Jérusalem et que furent interrompus les sacrifices et le service  sacerdotal, les prophètes Daniel et Ezra instaurèrent un « service » de prières  trois fois par jour « en lieu et place » des sacrifices journaliers. Ainsi, les  sacrifices n’ayant pas lieu d’être offerts, nous nous présentons et nous offrons  les prières sorties de notre cœur et nous lisons la profession de foi de tout notre  cœur pour pouvoir nous rapprocher de D. En effet le mot sacrifice (korban)  vient de la racine karov qui signifie « proche » soit offrir un sacrifice pour se  rapprocher du Créateur et d’autre part la prière qui provient de la racine pé lamed-lamed qui indique en quelque sorte la volonté pour celui qui prie de « se  retrouver » et donc, par un sens plus éloigné retrouver l’âme du fidèle, de celui  qui de par sa foi se retrouve dans la prière et puis, la profession de foi qu’est le Shéma Israël qui est récitée trois fois par jour (matin, soir et au coucher) où  nous proclamons « bekhol lévavékha » de tout ton cœur. Pourquoi est-il écrit  « lévavekha » avec deux fois la lettre beth alors qu’un seul beth aurait suffi étant donné que cœur se dit « lev » on aurait donc pu dire « libekha » ceci est  pour enseigner que les sentiments d’amour ou de ce que j’appellerai le  « désamour » – c’est-à-dire un manque d’amour par opposition à la haine, le  « désamour » exprimant, l’indifférence, le détachement… la présence des deux  beth indique que c’est d’un cœur entier que nous devons exprimer nos prières,  et pas d’un cœur partagé entre le bon et le mauvais penchant. 

D. a créé l’homme et le monde entier qu’IL met à sa disposition. Dans ce monde,  se trouvent d’énormes tentations et l’être humain aura fort à faire pour lutter  tout au long de sa vie contre ces tentations et ces pièges qui attendent de le  voir chuter. Les Sages du Talmud donnent la solution ou le remède pour éviter  de se leurrer au moyen d’un verset qui livre le secret de la pensée du Créateur,  pour ainsi dire : « תבלין תורת בראתי ,הרע יצר בראתי « C’est-à-dire : « J’ai créé le  yetser harâ et j’ai créé la Torah comme épice » Les Sages s’interrogent est-ce  à dire que la Torah est destinée à améliorer le goût du mauvais penchant à  moins que ce verset doive être compris différemment ? En effet, en pénétrant  dans le monde de la Torah, notre perception du monde et de ce qu’il contient  changera et c’est là que réside le sens du mot « tavline » (épice) : en étudiant  la Torah nous percevons que tout ce qui est à notre disposition apparaît  différemment à la lumière de la sainteté de cet enseignement. 

Dans ce troisième volume de la Torah où il est question de sacrifices  Maïmonide dans le Guide des Egarés s’interroge sur l’existence des sacrifices:  la Torah demande-t-elle vraiment ces sacrifices? Et, son argumentation est  qu’en fait tous les peuples idolâtres qui existaient à l’époque de la promulgation  de la Torah avaient tous pour coutume d’offrir à leurs idoles des sacrifices  animaliers. L’esprit du peuple Juif était habitué à ces pratiques et, par voie de  conséquence, l’esprit du peuple était apte à comprendre que la Divinité d’Israël  exigeait l’offrande de sacrifices animaliers ou des sacrifices de nature  différente. 

J’aimerais que nous nous arrêtions un instant sur le premier mot de la péricope  qui constitue aussi le nom du livre: en effet, il est écrit ויקרא c’est-à-dire que  la lettre alef qui termine le mot vayikra est inscrite en plus petit que le reste des  lettres. Dans les différentes façons de commenter la Torah, il en est une qui  s’attache à ces cas qui sont présents dans la Torah où des lettres sont plus  grandes et parfois plus petites. Rien n’est au hasard. Les exégètes s’entendent  pour donner un sens à ces mots où la ou les lettres ne sont pas de la même  taille que le reste du mot en donnant un sens allusif non pas de manière  fantaisiste mais, en se basant sur les midrashim qui éclairent l’étudiant ou le  lecteur: en effet se posent deux problématiques à ce niveau : la première est  de savoir pourquoi et comment Moïse a pu prendre l’initiative de faire des  modifications dans le corps de la Torah et ensuite, qu’est-il advenu de cette  quantité d’encre non utilisée. Le midrash nous raconte ce qui s’est passé sur le  Mont Sinaï où Moïse écrivait la Torah sous la dictée du Saint béni soit-IL : D.  avait remis à Moïse la quantité exacte d’encre et de parchemin nécessaires à  Moïse pour mettre par écrit la parole divine. Or, après qu’il eût terminé de tout  écrire, même s’il écrivit certaines lettres plus grand que d’autres, il en écrivit  davantage qui furent plus petites et, il resta de l’encre. D. décida d’utiliser ces  gouttes d’encre en les essuyant sur le visage de Moïse et, c’est la raison pour  laquelle, en redescendant du Mont Sinaï avec la Torah, nous lisons que le  visage de Moïse rayonnait d’une lumière si intense qu’il fut contraint d’atténuer  cet éclat en voilant sa face.  

D’autre part, pour en revenir à la raison pour laquelle le alef de vayikra était  plus petit, le midrash, encore, nous apprend que lorsqu’une lettre est de plus  petite taille c’est qu’il y a la possibilité de lire le mot de manière différente et ici,  si l’on ne lit pas le alef c’est parce que l’humilité de Moïse sur laquelle il est dit : 

« Et l’homme Moïse était un homme très humble plus que tout autre homme… », lorsque D. dicta à Moïse « D. appela Moïse » celui-ci, réfléchissant  rapidement se fit la réflexion suivante : « quoi ? qui suis-je, moi, pour que D.  m’appelle ? » et aussitôt il demanda au Créateur la possibilité d’écrire le alef  de vayikra en tout petit pour que, le lecteur en ne s’attachant qu’aux lettres de  taille normale lise : VAYIKER c’est-à-dire, de manière accidentelle.. Jusqu’où  l’homme devra-t-il s’attacher à se conduire avec humilité pour avoir un aussi grand mérite que celui de Moïse ? Tenter de se perfectionner sans fin pour  arriver à la sainteté. 

Sur cette illustration du alef on voit clairement le vav et les deux youd qui, en  dehors de réunir la somme 26 comme celle des 4 lettres du tétragramme mais  qui, en plus, désigne qu’HaShem règne sur toutes les sphères qu’elles soient  supérieures ou inférieures et que Lui seul règne à jamais. 

Caroline Elishéva REBOUH 

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