Téhéran a mis moins de 48 heures pour se décider à riposter à l’attaque-surprise aérienne et navale lancée par l’Arabie Saoudite, le Golfe et l’Egypte, jeudi 26 mars, afin de contenir la prise des villes yéménite par les rebelles Houtis qui ont le soutien de l’Iran. Les sources militaires de Debkafile révèlent que le principal commandant et planificateur de guerre de l’Iran, chef des Brigades al Qods, le Général Qassem Suleimani, a atterri à Sana’a, la capitale yéménite, vendredi 27 mars, afin d’organiser une contre-offensive et ouvrir un troisième front de guerre directe de l’Iran au Moyen-Orient, après la Syrie (en soutien à Bachar al Assad) et en Irak (avec les Etats-Unis contre l’Etat Islamique).

L’intervention saoudo-égyptienne et du Conseil de Coopération du Golfe a eu lieu alors que les rebelles Houtis pro-iraniens étaient aux portes du grand port d’Aden, qui contrôle le Détroit de Bab el-Mandeb, le passage vital pour la navigation pétrolière entre l’Océan Indien et le Golfe, par le Canal de Suez et la Méditerranée. Certaines unités de l’armée yéménite se joint aux rebelles. Elles sont dotées des armes américaines avancées qui ont été livrées pour la guerre contre Al Qaïda et qui servent, actuellement contre un régime yéménite reconnu par Washington. 

Cette force rebelle s’est déjà emparée de la plupart des villes du Yémen et de grandes étendues de sa côte sur la Mer Rouge. L’arrivée de Suleimani à Sana’a a signalé la détermination de Téhéran de ne pas céder un pouce de terrain conquis par ses supplétifs, tout en soulignant ses exigences de domination en tant que plus grande puissance du Moyen-Orient, que lui a promis Washington en l’échange de l’acceptation d’un accord-cadre concernant son programme nucléaire.

Les responsables américains persistent dans leurs affirmations publiques disant que les théâtres militaires et diplomatiques ne sont absolument pas reliés entre eux. Aussi l’accord nucléaire est-il présenté comme tout prêt d’être signé le 31 mars, à sa date-butoir, alors même que les flammes de la violence sunnite-chi’ite déchaînée sont en train de se propager dans un autre coin stratégique du Moyen-Orient. Dans les heures à venir, les forces navales égyptiennes et saoudiennes prévoient un débarquement à Aden, selon leurs sources militaires. Ces troupes combattront pour stopper la marche en avant des Houtis à travers tout le Yémen et empêcher la chute de sa dernière ville importante, après deux jours de frappes aériennes contre les positions rebelles, tout autour du Yémen. 

Les sources militaires de Debkafile rapportent que les forces aériennes saoudiennes et du Golfe, ainsi que les unités de la marine égyptienne sont parvenues, au cours des premières 48h d’intervention, à interrompre les livraisons aériennes et maritimes de l’Iran à ses alliés Houtis. Le Général Suleimani devra trouver le moyen de briser le blocus saoudo-égyptien et de restaurer ses voies d’approvisionnement. Par-dessus tout, il doit déterminer s’il est judicieux de coopter les forces aériennes et manies de l’Iran pour les lancer sur le front yéménite et de les mettre nez-à-nez, dans un combat contre l’Arabie Saoudite et ses dix alliés sunnites.

On rapporte que les navires de guerre égyptiens et iraniens manœuvrant pour la prise de contrôle du Détroit de Bab el-Mandeb se seraient affrontés jeudi, dès le premier jour de l’intervention sunnite dans le conflit yéménite. 

A l’extérieur de la région, le Pakistan se tient prêt à entrer dans le conflit, ayant promis, vendredi « une réponse forte » à toute menace contre « l’intégrité saoudienne ». Cela a entrouvert la porte pour que l’armée pakistanaise soit, peu ou prou, entraînée dans les guerres de l’Arabie Saoudite contre l’Iran, aux côtés de la majorité des nations arabes sunnites. 

Islamabad répliquait à une mise en garde Houtie prétendant envahir les provinces du Sud saoudien d’Asir, Najran ezt Jizan, où les Houtis espèrent être accueillis à bras ouverts par les populations saoudiennes locales, la plupart appartenant à la minorité Ismaïlite, qui est plus proche des Chi’ites iraniens et dses Houtis Zaydis que de la foi sunnite dominante du régime royal saoudien.

Vendredi soir, le Président Barack Obama a parlé avec le Roi saoudien Salman et réaffirmé le soutien américain à l’action militaire lancée au Yémen par l’Arabie Saoudite et ses alliés, selon le communiqué de la Maison Blanche.

Obama et le Roi Salman se sont accordés sur le fait que leur objectif commun est d’assurer une stabilité durable au Yémen, grâce à une solution politique négociée, selon ce communiqué. Obama a aussi souligné son engagement envers la sécurité de l’Arabie Saoudite.

DEBKAfile Reportage Spécial  28 mars 2015, 10:42 AM (IDT)

debka.com

Adaptation : Marc Brzustowski.

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