Les avocats d’Abdelkader Merah ont plaidé mardi devant la cour d’assises de Paris l’acquittement de leur client, accusé de complicité dans les crimes commis par son frère Mohamed en mars 2012 dans le sud-ouest de la France, au nom du respect du droit.

« J’affirme que si Abdelkader Merah est ici, c’est parce que son frère est mort et que si Mohamed Merah avait été vivant, il serait seul dans le box », a lancé Me Eric Dupont-Moretti à la fin de la dernière journée du procès Merah consacrée aux plaidoiries de la défense.

Me Archibald Celeyron, le premier des trois avocats d’Abdelkader Merah à plaider, a expliqué à la cour que « les victimes et l’opinion publique attendent votre décision mais vous allez rendre une décision juridique » qui « va définir la limite à ne pas franchir ».

« On n’attend pas de votre décision qu’elle lave le sang ou sèche les larmes (…) vous allez appliquer le droit dans le respect de nos règles. Et, parce que vous appliquerez le droit, vous allez acquitter Abdelkader Merah », a-t-il lancé.

« Nous vous demandons d’acquitter Abdelkader Merah même si nous sommes conscients que pour les victimes et l’opinion publique cela serait insupportable », a abondé Antoine Vey, autre avocat de Merah. « N’en faites pas un symbole du terrorisme, faites-en un symbole de notre justice », a-t-il lancé.

L’avocate générale a requis lundi la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans contre Abdelkader Merah et 20 ans de réclusion criminelle assortie d’une peine de sûreté des deux tiers contre Fettah Malki, petit délinquant ami de Mohamed Merah.

Abdelkader Merah, 35 ans, est accusé d’avoir « sciemment » facilité « la préparation » des crimes de son frère en l’aidant à dérober un scooter et à acheter un blouson utilisés lors des tueries. Il est également accusé d’avoir participé « à un groupement criminel affilié à Al-Qaïda ». La justice reproche à Fettah Malki, 34 ans, d’avoir fourni à Mohamed Merah un gilet pare-balles et un pistolet-mitrailleur.

Entre le 11 et le 19 mars 2012, Mohamed Merah a assassiné sept personnes à Toulouse et Montauban, avant d’être abattu le 22 mars.

Sur l’engagement islamiste d’Abdelkader Merah, « on a tout avancé, les frères Clain (voix des revendications des attentats du 13 novembre à Paris), des jihadistes de toutes natures, mais rien n’a été démontré. On ne condamne pas sur une faisceau d’indices, sur un sentiment », a lancé Antoine Vey.

Auparavant, l’un des avocats de Fettah Malki, Me Édouard Martial, avait appelé la cour à juger son client « juste pour ce qu’il est et ce qu’il a fait » et pas pour une « potentialité terroriste » avancée « sans preuve » par l’avocate générale.

Premier avocat de Malki à plaider, Me Christian Etelin avait appelé la cour à résister à la « pression sociale et politique ». « Il ne s’agit pas de juger Mohamed Merah à travers ceux qui sont dans le box aujourd’hui », avait-il dit.

Verdict attendu jeudi.  AFP

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