Le 15 octobre, le Colonel Tamer Rifai, porte-parole de l’armée égyptienne, a annoncé que l’armée égyptienne a repoussé une nouvelle attaque de Daesh contre ses positions dans le zone de Quadis, au Sinaï. Selon le Colonel Rifai, les soldats de l’armée égyptienne ont tué 24 attaquants islamistes de Daesh et blessé l’un d’eux. L’armée égyptienne a aussi détruit 2 véhicules de Daesh. Le Colonel Tamer Rifai a déclaré que 7 soldats de l’armée d’Egypte ont été tués en repoussant cette attaque daeshiste.

Certaines sources spéculent qu’au moins 34 djihadistes de Daesh et 9 membres des services de l’armée ont été tués au cours de ces affrontements. On n’en a pas de confirmation officielle, mais cela traduit une dangereuse recrudescence d’assauts violents, en nombre et audacieux, constitués de forces denses, de la part de Daesh, qui coïncide avec la médiation récente par l’Egypte, d’un accord inter-palestinien dit de réconciliation. Or, le principal intérêt stratégique de cet arrangement, pour les services de renseignements égyptiens, n’est pas seulement de peser sur le destin des Palestiniens et de s’auréoler des lauriers du « faiseur de paix » dans la région, mais surtout, d’obtenir des informations cruciales sur le degré d’organisation de Daesh dans le Sinaï, ses réseaux à Gaza et d’avancer pas à pas sur son démantèlement…

Dans les faits et à première vue, il semble que ce soit l’inverse de cet effet attendu qui se présage. Seul le plus long terme dira si ce calcul porte ses fruits, ou si certains agents de liaison au sein du Hamas et en direction de Daesh-Sinaï, restent indétectables, en-deçà d’accords superficiels. Quoi qu’il en soit de ces marchandages, la capacité renouvelée, chez Daesh, à monter des attaques en conservant l’effet de surprise jusqu’au dernier moment n’incite pas à penser que les renseignements égyptiens bénéficieraient dorénavant « d’insiders » suffisamment perspicaces et avertis pour leur fournir la bonne information au moment opportun.

Selon les sources égyptiennes, plus de 150 djihadistes de Daesh ont attaqué les positions de l’armée égyptienne dans la zone de Qadis. En outre, plusieurs VBIEDs (camions piégés par des engins improvisés) de Daesh, ont tenté de prendre ces positions de l’armée pour cibles au cours de l’attaque.

L’agence de propagande de Daesh, Amaq, a confirmé cette attaque et dit que les combattants de Daesh ont attaqué deux chekpoints de l’armée égyptienne à Quadis et dans la zone d’al-Ajaza. Amaq n’a pas fourni d’autres détails concernant cette attaque.

Dans une attaque-surprise distincte, 15 membres de Daesh ont pris d’assaut un barrage routier de l’armée, dans la rue du 26 juillet, à El-Arish. Ce checkpoint gardait une église dans le centre-ville.

Les forces aériennes égyptiennes ont bombardé les terroristes de Daesh en représailles à ces attaques répétées.

Pendant ce temps, les djihadistes ont tiré des missiles en direction de la zone israélienne de la Péninsule du Sinaï. Les roquettes ont été interceptées par les Forces de Défense d’Israël, Tsahal. Puis l’aviation des IAF a décollé pour aller frapper plusieurs cibles des djihadistes.

On a aussi assisté la semaine dernière à toute une série d’attaques de Daesh dans le Sinaï. L’organisation terroriste a mené trois attentats contre l’armée égyptienne entre le 12 et le 15 octobre. Ce rythme d’attaques des djihadistes dans le Sinaï est, à n’en pas douter, plus élevé que jamais. Cette amplitude des attaques indique que Daesh pourrait donc recevoir de nouveaux appuis, de la part de réseaux à l’étranger, soit par la traversée du Golfe d’Aqaba, soit, à cause de la rapidité avec laquelle Daesh reconstitue ses cellules et réseaux de transport, depuis la Libye proche ; soit encore et toujours, de Gaza en particulier (Salafistes ou/et agents du Hamas déçu par le groupe auxquels ils appartiennent). Une radicalisation des franges les plus dures, qui ne veulent pas faire alliance avec Abbas n’est pas à exclure. Ou, tout simplement ce nouvel « accord » de surface leur laisserait les mains libres pour se consacrer à ce qu’ils connaissent le mieux : le terrorisme.

Toujours est-il que ces séries d’attaques ciblées font directement suite à l’accord dit de « réconciliation », obtenu par les mouvements du Farah et du Hamas, dont la médiation est l’oeuvre des services secrets égyptiens et qui a été directement signé par deux archi-terroristes, le tueur d’enfants juifs Saleh el Arouri et son homologue Yahiya Sinwar, nouveau patron à Gaza… Il est certain qu’en pleine déconvenue à Raqqa et en énormes difficultés dans la province de Deir Ez Zor, Daesh se cherche de nouvelles terres de conquêtes, que ce soit en Egypte, en Afghanistan ou au Yémen…