La grève générale que les manifestants anti-régime avaient prévue pour mardoi, le sixième jour de leur protestation n’est pas parvenue à se mettre sur pied, par manque d’un leader identifié pour la faire décoller. Aucun arrêt de travail ne s’est produit dans une des grandes ou petites villes à travers le pays et les marchés semblaient aussi actifs que d’habitude.

Les sources iraniennes de Debkafile remarquent que le mouvement de protestation semble s’essoufler – également à cause de son incapacité à s’attirer le soutien essentiel des classes sociales les plus puissantes de la société : l’intelligentsia, la classe moyenne, les commerçants du Bazaar et les étudiants hors de Téhéran. Mardi soir, par conséquent, le nombre de rassemblements (environ 55 sites précédemment) a diminué d’un tiers et la participation d’environ la moitié.

Beaucoup de manifestants ont pris peur à cause des paroles menaçantes qu’ils ont entendues de la part du Guide Suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei, mardi. Il a accusé les « agents des services de renseignements étrangers » de livrer aux manifestants « d’ l’argent, des armes et es renseignements ». Ces dénonciations soulèvent le spectre d’arrestations massives pour haute trahison et intelligence avec des agents ennemis, accusations qui mènent directement à la peine de mort.

D’autres représentants du régime ont réitéré que quiconque est pris en train d’attaquer ou de mettre le feu à des bâtiments gouvernementaux serait exécuté. Ce ne sont pas des menaces creuses en Iran, qui est au sommet des classements mondiaux pour le nombre de ses exécutions prolifiques et sans autre forme de procès.

Le régime montre aussi qu’il reprend confiance dans sa capacité à calmer ce soulèvement par les procédés qu’il a mis en place, selon nos sources. Pas tant par des tirs à l’arme à feu  ou de répression violente. Au lieu de cela, après trois jours, les manifestants restaient libres de rejoindre les points de ralliement dans les centre-villes, mais quand ils y parvenaient, ils se trouvaient confrontés à des milliers de fidèles au régime et à des renforts de police les attendant là et par lesquels ils se trouvaient souvent dépassés par le nombre.

Le blocage d’Internet par le régime rencontre des résultats mitigés. Bien que l’administration Trump ait appelé Téhéran, mardi, à débloquer les réseaux sociaux favoris que sont Instagram et Telegram, les utilisateurs ont depuis lors trouver des allègements de ce blocage en beaucoup d’endroits. Cela constitue un autre signal montrant que le régime est moins inquiet quant aux conséquences des mouvements de la dissidence dans la rue, que lors de ses premiers jours. Les sources de Debkafile insistent, néanmoins, pour dire que le mouvement de protestation n’est en aucun cas terminé.

Les tentatives de lancer des rassemblements vont se poursuivre. Elles seront confrontées à leur prochain test vendredi 5 janvier. Si le mouvement anti-gouvernemental ne parvient pas à rassembler les masses dans les rues, après les prières de vendredi, il risque fort de continuer à s’essouffler. Mardi soir, l’Ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley a déclaré qu’une session spéciale du Conseil de Sécurité de l’ONU devrait être convoquée pour débattre de la situation en Iran.

Jan 3, 2018 @ 9:42 Ayatollah Ali Khamenei, Iran. anti-government protest, social media, US

Adaptation : Marc Brzustowski

Iranian protest ebbs with failure to stage strike. Regime swamps rallies with security forces