Les Frères musulmans de Syrie ont refusé une offre transmise par l’Iran pour diriger un gouvernement dans le pays en échange du maintien au pouvoir du président Bachar al-Assad, a affirmé le numéro deux du mouvement en Syrie, Mohammad Farouk Tayfour, dans un entretien à al-Hayat.
Des intermédiaires iraniens « nous ont proposé (…) de diriger un gouvernement (en Syrie) à condition que nous renoncions à notre demande de remplacer Bachar al-Assad », a affirmé M. Tayfour, secrétaire général adjoint des Frères musulmans, au quotidien arabe basé à Londres.
« Il est de la responsabilité de la communauté internationale de protéger les civils, en instaurant des couloirs de sécurité », comme l’avait demandé le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, a-t-il poursuivi.
« Il faut s’adresser à la Ligue arabe pour qu’elle publie un rapport et le transfère au Conseil de sécurité » de l’ONU, a affirmé en outre le dirigeant islamiste interviewé à son bureau à Istanbul.
M. Tayfour, qui est également membre du Conseil national syrien (CNS), plus important mouvement d’opposition au régime de Bachar al-Assad, a démenti que la révolte syrienne était en train de se militariser.
Il a accusé le régime de « pousser (la révolte) vers la militarisation et le confessionnalisme ».
« Le régime est le premier responsable de ce qui se passe en Syrie. La révolution syrienne est pacifique, les manifestants insistent sur le côté pacifique et non-confessionnel » de leur action, a-t-il ajouté.
« Le peuple (…) continuera à manifester (contre le régime) quelle que soit la vigueur de la répression, et à agir aux niveaux régional et international pour parvenir à une intervention visant à protéger les civils d’une manière ou d’une autre », selon M. Tayfour.
NICOSIE, 18 jan 2012 (AFP)