Soudain, la Russie consentirait à l’éviction d’Assad ©

Washington et Moscou ont fait des progrès marquants, au cours de ces tous derniers jours de conversations marathon par téléphone, entre le Secrétaire d’Etat John Kerry et le Ministre russe des affaires étrangères, Sergeï Lavrov, visant à mettre un terme à la guerre en Syrie. La Russie a, pour la première fois, accepté de discuter de l’éventualité de pousser le Président Bachar al Assad à la démission et des conditions dans lesquelles un tel processus pourrait se dérouler, selon les sources des renseignements de Debkafile.

Nos sources ajoutent que les Russes ont aussi accepté de commencer à négocier l’avenir de commandants centraux de l’armée syrienne qui mènent la guerre contre les rebelles. Les contacts qui comprennent les Saoudiens et les Jordaniens ont atteint un stade si avancé que les participants ont commencé à préparer des listes de commandants syriens qui seront limogés ou ceux qui pourront demeurer à leur poste.

L’un des signes les plus clairs de ces progrès est l’arrivée de presque toutes les têtes et commandants des organisations rebelles syriennes, lundi et mardi (2-3 mai) pour des pourparlers intensifs au Commandement Central avancé américain en Jordanie, une salle de commandement des opérations à l’extérieur d’Amman, dirigée par des officiers des Etats-Unis, de Jordanie, d’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis. La réunion a été organisée à travers un série de rencontres qui se sont tenues à Genève au cours de ces derniers jours entre les hauts-diplomates des Etats-Unis, d’Arabie Saoudite et de Jordanie.

Nos sources rapportent que des responsables et officiers supérieurs américains chargés de porter la stratégie de l’Administration Obama dans la guerre en Syrie, ont présenté aux dirigeants et commandants rebelles une série d’accords déjà atteints entre Washington et Moscou sur les pistes pour mettre un terme à la guerre. La partie la plus importante de l’accord se focalisait sur démission d’Assad et son départ, ainsi que celui de sa famille du pays – l’exigence centrale de l’opposition syrienne pour la poursuite des discussions.

Les responsables et officiers américains, accompagnés par des responsables saoudiens et jordaniens,  ont demandé aux dirigeants rebelles d’aider à faciliter l’instauration des mesures de l’accord et de ne pas essayer d’interférer, ou en d’autres termes, de cesser les combats.

Selon les informations obtenues par nos sources, les discussions en Jordanie se poursuivent.

Le but actuel de Washington est d’imposer un cessez-le-feu dans toutes les provinces de Syrie qui puisse empêcher une attaque imminente des forces russes, iraniennes, syriennes et du Hezbollah sur Alep, la seconde plus grande ville du pays.

Nos sources militaires révèlent que, lundi et mardi, sur ordre du Président Vladimir Poutine, les forces aériennes russes ont brusquement stoppé leurs frappes aériennes dans la région d’Alep.

Ainsi, les armées iranienne, syrienne et du Hezbollah se préparent à lancer leur assaut sans le soutien aérien nécessaire pour s’emparer de la ville. Même si les forces aériennes syriennes sont capables d’opérer de manière décomplexée dans la zone d’Alep, elles ne sont pas au point pour agir dans le cadre d’une attaque décisive à grande échelle.

Aucune information spécifique n’a filtré quant à la volte-face russe au profit de ceux qui veulent chasser Assad du pouvoir, au beau milieu de l’offensive visant à reprendre Alep.

Cependant, Poutine est enclin aux brusques zigzag en matière de politique.

 

DEBKAfile Reportage Exclusif 4 mai 2016, 10:39 AM (IDT)

 

Adaptation : Marc Brzustowski