Yitro: le nom d’un prêtre idolâtre qui se convertit (vidéo)

Il est courant de constater que certains enseignements trouvent leurs racines dans les préceptes du judaïsme, ainsi lorsqu’un certain personnage de la chrétienté enseignait qu’il ne croyait que ce qu’il voyait c’est peut-être qu’il avait appris que dans le judaïsme les Sages de la Guemara enseignent à propos du décalogue (les Dix Paroles) dont il est question dans cette péricope que la vue et l’audition sont les deux sens qui permettent au Juif d’avancer et de progresser dans l’observance des commandements de la Torah.

Six sections de la Torah portent des noms de personnages qui ne sont pas toujours des Juifs alors qu’aucune sidra ne porte le nom d’un prophète ou d’un patriarche et la raison n’est pas toujours claire.

Cette fois, la lecture hebdomadaire dans laquelle il est question de la station devant le Mont Sinaï et du don de la Torah porte le nom d’un homme qui n’est pas né juif mais idolâtre et qui plus est était prêtre idolâtre et qui, par la suite, a appris la Vérité et s’est converti pour se repentir et adorer HaShem dorénavant.

Les exégètes affirment dans l’ensemble, que Yitro qui était conseiller de Pharaon, après s’être converti et avoir rejoint Moïse, comprit qu’il devait aider son gendre à organiser son « travail » et proposa au prophète de nommer des responsables de dizaines, de cinquantaines, centaines etc..

C’est donc par rapport à ce conseil judicieux que la péricope, porta le nom de Yitro ! Et, c’est uniquement parce que ce conseil était excellent que Moïse l’accepta et pour aucune autre raison…

Le Rambam (Maïmonide) souligne dans son sefer hamitsvoth qu’un mérite supplémentaire fut attribué à Yitro : il avait proclamé le fait que chaque Ben Israël était obligé de ne jamais oublier de parler du « maâmad sinaï » ou station au mont Sinaï pour y recevoir la Torah).

Lorsqu’HaShem proposa la Torah à tous les peuples et que chacun la refusa parce qu’elle contenait quelque chose qui caractérisait chacun de ces peuples, les Juifs, eux, déclarèrent d’emblée : « naâssé venishmâ » soit : nous ferons (nous exécuterons ce que contient Ta Torah) et nous écouterons après.

Dans la Torah tout entière il est question à deux reprises du Décalogue dans le livre de Shémoth (Exode) pour la parashat Yitro et, dans le livre de Devarim (Deutéronome) pour la parasha VaEthanane.

Dans la parashat Yitro, le texte enseigne que le peuple, rassemblé au pied du Mont Sinaï, « voyait les voix » au lieu d’entendait les voix (sons).

Au moment de la promulgation de la Torah, en effet le tonnerre grondait et les éclairs déchiraient le ciel et, en même temps le son du shofar allait en s’amplifiant et en s’intensifiant et, à chacun des mots du Décalogue, une flamme jaillissait qui s’imprimait en gravant les tables faites de roche.

Et, ce spectacle inoubliable, impressionna tant les Enfants d’Israël qu’ils supplièrent le prophète d’énoncer par lui-même ces dix paroles car ils avaient peur de mourir (pen’ namouth פן נמות).

Ils étaient donc effrayés par les sons graves qui emplissaient l’espace mais, la vue du feu les impressionnait davantage et c’est justement sur la vue que l’accent est mis dans VaEthanane.

Rashi se livra à des calculs pour préciser que le peuple arriva au Mont Sinaï le jour de Rosh Hodesh Sivan. Le camp s’installa et s’organisa. Puis, Moïse mit le peuple en garde devant la gravité du moment et la kedousha (sainteté) dont tous devraient faire preuve avec, en particulier, le devoir, pour chacun, de se séparer de son épouse trois jours avant le don de la Torah.

Et, lorsque le 5 Sivan Moïse s’adressa au Peuple pour lui poser la question « Etes-vous vraiment prêts à recevoir la Torah ? » Tous répondirent d’une seule voix « Naâssé venishma ! » Aussitôt, chacun se vit pourvu de deux couronnes l’une pour naâssé et l’autre pour nishmâ.

Tous désiraient du plus profond de leur être « VOIR » HaShem mais ils étaient effarés par les sons qu’ils entendaient et par la vue du feu qui s’élançait et frappait la pierre pour y graver les paroles divines.

Le don de la Torah et tout ce qui se produisit en ces mêmes instants inspirèrent Moïse sur 3 plans pour lesquels il prit des décisions importantes qui furent approuvées par HaShem :
Pour la première de ces décisions, Moïse pensa : « j’ai transmis la consigne à tout le peuple de demeurer trois jours sans s’approcher de leurs épouses pour pouvoir être purs et être en mesure d’entendre la voix de HaShem et de recevoir la Torah, et moi, que dois-je faire alors qu’HaShem S’adresse à moi à tout instant ? »

Il décida donc de se séparer définitivement de sa femme Tsipora. La deuxième décision qu’il prit fut de briser les tables de pierre sur lesquelles HaShem étaient gravées Ses paroles par le feu de Son verbe.

Et le Maharsha, dont nous avons souvent cité les commentaires, pose la question de savoir pour quelle raison Moïse a attendu de descendre vers le camp des Bené Israël pour briser les tables de pierre et sa réponse est : qu’il a attendu de constater de visu le spectacle dont HaShem l’avait averti.

Car lors d’un témoignage le témoin devra déclarer qu’il a vu et pas seulement entendu, étant donné que la vue transmet les sentiments ou les réactions au plus profond de nous.

La guemara Yebamoth nous confirme ceci, en précisant que la raison de la brisure des tables chez Moïse est de voir que ce peuple n’ayant pas été capable d’observer un seul commandement correctement comment observerait-il les 613 commandements (mitsvoth) que contient la Torah tout entière.

L’ouïe est certes très importante et ce que l’homme entend peut émouvoir et impressionner mais, ce n’est que lorsque la vue entre en jeu que l’âme réagit de manière beaucoup plus profonde. Nos Sages, pour illustrer ceci donnent l’exemple des réactions d’Isaac et de Rebecca lorsqu’Esaü amène ses concubines.

Celles-ci, accoutumées à offrir de l’encens à leurs idoles, faisaient, constamment, fumer des aromates. Ceci dérangeait Isaac, qui ne disait rien pourtant, bien qu’il en souffrit tant physiquement que moralement au contraire de Rebecca qui avait été témoin de pareilles scènes chez son père et ses frères tous idolâtres.

Le spectacle de la fumigation des aromates s’était donc imprimé en elle et lui permettait ainsi de supporter la compagnie des « brus ».

Cela pour expliquer que lorsque des personnes s’efforcent de ne pas regarder des personnes ou des spectacles c’est qu’elles essaient de préserver leur âme sous toutes ses facettes pour ne pas « enregistrer » des choses qui ne doivent pas être et qui pourraient émousser – voire annihiler – toute étincelle de kedousha existant chez l’être humain.

Au pied du Mont Sinaï, bien que dans le désert, il y avait une sorte de bosquet de bois de « shitim ». Le midrash nous renseigne sur la présence d’un bosquet en plein désert, sans source d’eau visible à proximité : en effet, Abraham savait que dans l’avenir sa descendance aurait à construire le mishkan en bois d’acacia recouvert d’or.

Aussi entreprit-il de planter des acacias et Isaac et Jacob aussi ont entretenu ces arbres puis en descendant en Egypte, Jacob transplanta ces arbres au pied du Sinaï !!!

Il faut aussi rappeler que le shofar si puissant que les Bené Israël entendirent et celui dont sonnera le Mashiah provient du bélier qu’Abraham sacrifia au Mont Moriah en lieu et place d’Isaac…………

Caroline Elishéva REBOUH

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