Vers une conférence pour la réconciliation entre la France et Daesh ?

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Le 3 juin 2016, la conférence pour la paix entre israéliens et palestiniens organisée à Paris n’a pas débouché sur la prise d’engagements particuliers de la part des 28 participants. Le communiqué final n’a fait que «s’alarmer» de la «poursuite de la colonisation» israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, qui serait constitutive d’un «acte unilatéral», mettant en cause la viabilité d’une solution à deux États. Rassurant, le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a insisté : «Ce n’est que le début d’un processus».

Or, et pour sa part, la France est confrontée à un problème existentiel majeur puisqu’une partie de sa population rejette le contrat social républicain français et se propose de lui substituer un autre mode d’organisation, en l’occurrence un cadre islamique. Or, Daesh prend, dans le monde, la direction de ce projet, la France étant une de ses cibles prioritaires. La question se pose donc de savoir s’il ne serait pas opportun pour Israël, d’organiser une conférence internationale pour régler définitivement le conflit entre la France et Daesh, conformément au processus engagé le 3 juin 2016 à Paris pour régler le problème entre israéliens et palestiniens.

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On observe, depuis de nombreux mois, le départ de jeunes français vers l’étranger qui entendent y apprendre le jihad afin de revenir sur le territoire hexagonal pour expérimenter les techniques de combat apprises en Syrie ou en Irak. Lors de l’ouverture du procès de la filière jihadiste de Strasbourg, ce 30 mai 2016 (devant la 16ème chambre du Tribunal correctionnel de Paris), les questions posées ont porté sur le point de comprendre les circonstances de la rencontre des jeunes jihadistes avec les recruteurs, les motivations dans le départ, le passage du combat contre Bachar Al Assad à celui de l’entrée dans le groupe Etat Islamique et enfin les méthodes d’entraînement dans les camps.

Pour mesurer l’ampleur du phénomène en France des jeunes jihadistes, il suffit de voir le reportage « soldats d’Allah » monté par un journaliste, infiltré dans une cellule de jeunes jihadistes à Paris et Châteauroux, qui préparaient un attentat en France avant d’être arrêtés fin 2015 (diffusé sur Canal + le 2 mai 2016). On y apprend que les candidats sont soit des jeunes gens originaires de famille musulmanes, soit des jeunes convertis à l’Islam. Le reportage explique que les jeunes se sont vus proposés la mission de tirer sur un avion décollant du Bourget avec un lance roquette en signant Dawla (Etat, en fait Etat islamique) « pour traumatiser la France pendant un siècle ». La récompense proposée était d’ailleurs séduisante puisque les jeunes personnes se sont vues offertes d’aller au paradis où des femmes les attendaient, ainsi que des anges en guise de serviteurs, dans un palais où les martyrs auraient pu monter des chevaux dotés d’ailes en or et rubis.

Parmi les objectifs donnés par les recruteurs en France, on peut citer les attentats dans les casernes (qu’il est préférable d’attaquer pendant les repas puisque les soldats sont alignés sur les grandes tables), ou encore à l’entrée des boites de nuits sur lesquelles il faut tirer jusqu’à la mort en attendant l’arrivée des forces de police avant d’actionner les ceintures explosives pour faire mourir les français par milliers. Daesh justifie en fait sa guerre contre la France par la guerre menée contre elle mais aussi contre l’Islam. Aussi, propose-t-il d’étendre le jihad sur le territoire français jusqu’à l’événement d’un monde islamique, conforme aux prédictions.

Israël pourrait donc reprendre les motifs de la Conférence organisée à paris le 3 juin 2016 (entre Israël et les palestiniens) tels qu’annoncé par Jean Marc Ayrault, et les transposer à la France dans sa relation avec Daesch : « Israël ne peut pas laisser la situation se dégrader ». « Nous sommes dans une situation de crise particulièrement inquiétante la situation sur le terrain se dégrade chaque jour ».

L’organisation, par Israël, d’une conférence de paix entre la France et Daesh permettrait, tout comme le suggérait le Premier Ministre français, « de redonner un horizon politique ». L’idée serait alors, à l’instar de la proposition française, de mobiliser la communauté (non pas internationale mais) islamique autour d’une solution qui pourrait être en France, sur la base de « deux Etats français et islamiques ». Israël pourrait alors, tout comme le suggère le Président François Hollande (s’agissant de la conférence du 3 juin 2016), « créer avec l’ensemble des acteurs (islamiques dans ce cas), les paramètres qui permettront (non pas aux israéliens et aux palestiniens mais) aux français et aux combattants de Daesh de se retrouver à la table des négociations ».

S’agissant du calendrier, Israël pourrait proposer de la même façon de lancer une conférence (pour reprendre les mots du Ministre des Affaires Etrangères), « d’abord sans les deux protagonistes (France et Daesch) afin d’amorcer un processus qui pourrait déboucher à l’automne sur un sommet avec cette fois les parties directement concernées ». Enfin et pour reprendre l’objectif français, il pourrait être avancé : « Il s’agit de redonner un horizon politique pour que les négociations puissent donner quelque chose (entre la France et Daesh)».

Bien évidemment, il est à craindre que la France n’accepte pas cette ingérence israélienne et islamique dans sa politique intérieure. Elle pourrait considérer que ses frontières ne dépendent que d’elle-même et non de pays tiers. La France se rappellerait alors ce que signifie le « Droit des peuples à disposer d’eux mêmes », sans ingérence extérieure et l’opposerait à Israël et aux pays islamiques, s’ils envisageaient de découper le territoire français au profit d’une entité islamique.

Si la France poursuit son projet de conférence de paix, elle sera donc tenue de prendre en considération non seulement la position d’Israël, mais également celle des palestiniens qui rejettent catégoriquement la conférence parisienne. Pour les palestiniens, la conquête de la terre doit se faire par la résistance : « Toutes les forces de la résistance palestinienne se tiennent opposées à la soi-disant initiative française pour la paix » quelle que soit la version proposée. Ils voient clairement comme une tentative de liquider la cause et les droits du peuple palestinien». La position palestinienne est d’ailleurs radicale : « Quand le peuple palestinien prendra connaissance de cette initiative, il va tout simplement déchirer le papier sur lequel elle est imprimée. Nous nous opposons à la dite initiative française, non seulement pour son contenu politique, non seulement parce que la France joue un rôle colonialiste et réactionnaire dans la région, mais aussi en raison de la politique française en France ».

Naturellement, il est à craindre que la France, de la même manière, rejette la conférence de paix (que pourrait suggérer Israël), pour les mêmes motifs. Il est donc préférable de s’en ternir au Droit international et de laisser les parties (qu’il s’agisse d’Israël et des palestiniens ou de la France et de Daesh) négocier directement entre elles, sans intervention de tiers pour imposer des solutions.

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[SOUTENIR LE VEILLEUR SILENCIEUX , UNE MADAME GOUGUENHEIM , AMIR, MAMIE SION, UN BENELVOLE KURDE QUI AIME ISRAEL , ET LE MONSIEUR A CASQUETTE QUI EST UN DES 5 MILITAIRES VOLONTAIRES DE LA GUERRE DES 6 JOURS A ETRE MONTES SUR L ESPLANADE DU TEMPLE POUR LA DÉLIVRANCE DE YEROUSHALAIM]

Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

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marman68

Daech ne fera jamais la paix tant qu’il n’auront pas le pouvoir sur tous les gouvernements, alors faire un débat entre France et Daech, c’est daech qui le veut et ça dans l’espoir de contrôler la France plus tard

Ayin Beothy

Bravo et merci pour cet article sarcastique…

André

J’espère que Michel Onfray sera invité à cette conférence, il a des choses à dire sur le sujet…

JMR

Que du bon sens bravo.
Une remarque .: la legende sous la photo parle de l esplanade du temple. Non c est le mont du temple.